TOUT EST DIT

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jeudi 22 juillet 2010

Roms : le défi républicain


« Nous avons devant nous dix ans de rigueur pour résorber la dette »

Comment jugez-vous la situation des finances publiques de la France ? Cette dimension va-t-elle prendre une part importante dans les nouvelles propositions de la Commission pour la libération de la croissance ?

Oui. Ce sera très important. La situation est très grave. Dans notre précédent rapport, nous recommandions déjà de ramener la dette publique à 60 % de PIB en 2013, avec une série d'économies budgétaires à la clef. Mais ces préconisations n'ont malheureusement pas été mises en oeuvre et il faut désormais s'attendre à voir, si rien n'est fait, la dette atteindre 90 % de PIB en 2013 et dépasser 100 % en 2020, si ce n'est pas 120 %. La maîtrise des finances publiques sera donc l'une des trois priorités de notre nouveau rapport qui sera prêt fin août-début septembre, avec la problématique de l'éducation et de l'emploi, ainsi que les investissements d'avenir. Il y aura en tout une trentaine de propositions. Nous voulons définir le programme commun minimum qui devra être appliqué, quoi qu'il arrive, sans interruption pendant les dix ans qui viennent et quelle que soit la couleur politique des présidents de la République.

Quel doit être l'objectif en matière de dette ?

Il faut stabiliser la dette à l'horizon 2013, c'est une première étape, et la ramener ensuite vers 60 % de PIB d'ici à 2020. Cela nécessite des efforts gigantesques, et qui sont incontournables car les risques en cas d'inaction seraient immenses. Les marchés nous menacent notamment d'augmenter les taux d'intérêt. Le redressement des finances publiques est devenu aujourd'hui une condition du retour de la croissance. C'est la dette qui est un frein. Le mécanisme keynésien ne fonctionne plus à ces niveaux de déficit. Dans l'inconscient du pays, on sent que l'on n'est pas à l'abri de ce qui est arrivé à la Grèce. Nous avons devant nous non pas trois ans de rigueur mais dix. Il faut une mobilisation générale du pays. Sinon, nous courons à la catastrophe.

Cela ne risque-t-il tout de même pas de freiner la croissance ?

Non. Et nous n'allons pas être la commission de l'austérité qui proposera une politique de déflation comme Pierre Laval en 1934 ! Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi. Il faut, à la fois, trouver un maximum d'économies sur la dépense sans pénaliser l'activité et investir pour muscler la croissance. Nous ne sommes pas des « déclinophiles ». La France et l'Europe sont très riches, très puissantes et dotées de grands atouts. Il ne s'agit pas de sortir du déclin mais de ne pas y tomber.

Quelle est l'ampleur des économies à réaliser ?

Si la croissance atteint 2,5 % par an entre 2011 et 2013, il faut trouver environ 20 milliards d'euros d'économies et de recettes nouvelles chaque année pour revenir à 3 % de déficit en 2013. Mais si on ne réalise que 1,5 %, ce qui est proche de la croissance potentielle du pays actuelle, il faudra trouver le double, soit un effort de 30 milliards par an uniquement pour stabiliser la dette. Et n'oublions pas qu'il faudra ensuite continuer, au-delà de 2013, au rythme de 20 milliards par an pour la diminuer. La commission n'a pas encore tranché sur le taux de croissance à retenir. Se fonder sur des hypothèses prudentes et raisonnables paraîtrait pour le moins pertinent au vu du contexte : 2 % semble malheureusement un maximum, pour 2011 au moins.

Faut-il augmenter massivement les impôts ?

Non, il faut d'abord agir en priorité par la réduction des dépenses, et compléter cette action par les recettes. J'insiste sur la nécessité d'avoir toujours à l'esprit la justice sociale. Il faut une rigueur socialement juste. Donc, aussi, une action sur les recettes pour remplacer des recettes injustes par des recettes justes.

Cela passe par exemple par une mise sous condition de ressource de l'ensemble des prestations sociales et allocations ?

C'est en effet une hypothèse sur laquelle nous travaillons. La commission avait déjà préconisé la mise sous condition de ressource des allocations familiales dans son dernier rapport, et cette proposition sera certainement reformulée, et sans doute généralisée.

Quid du bouclier fiscal, systématiquement dénoncé par la gauche au nom de la justice sociale ?

On peut imaginer de le supprimer, peut-être en même temps que l'ISF, en compensant cela par une hausse de l'impôt sur le revenu pour les plus aisés et un relèvement de l'impôt sur les successions. Cela fait partie de nos multiples sujets en débat.

Plus globalement, vous défendez une « fiscalité de croissance ». Qu'entendez-vous par cette expression ?

Il faut transformer notre fiscalité archaïque, à prélèvements obligatoires constants, pour favoriser davantage l'activité. Cela veut dire taxer davantage le foncier et moins l'innovation et la création de richesse. Cela veut dire accroître la fiscalité environnementale, via la création d'une taxe sur le carbone ajouté (TCA), car la France doit rattraper son retard. Cela peut aussi signifier une plus grande progressivité de l'impôt.

Faut-il relever la TVA, comme le préconisent certains ?

Nous n'avons pas encore fait notre religion sur la TVA. Une hausse aurait un impact négatif fort sur la consommation et la croissance, mais c'est aussi le cas pour la dette.

L'idée du gouvernement de raboter toutes les niches fiscales de 10 % est-elle pertinente ?

Il est pertinent de réduire les niches mais nous travaillons plutôt sur l'abaissement ou la suppression de celles qui ont le moins d'effet sur la croissance et qui sont le plus injustes. Il faut privilégier une politique ciblée.
Le programme de stabilité français, qui prévoit le retour du déficit à 3 % de PIB en 2013, est-il crédible ?

Il le sera à deux conditions : que la croissance soit au rendez-vous et que le gouvernement affiche dès aujourd'hui les économies chiffrées à réaliser sur trois ans, si la croissance n'est pas au rendez-vous. Pour l'heure, il a détaillé des mesures pour 2011 en faisant l'hypothèse, volontariste, d'un taux de croissance de 2,5 %. Mais il faut le faire aussi pour 2012 et 2013. C'est un exercice très difficile à l'approche d'une échéance présidentielle, car il y aura forcément des mesures impopulaires.

Que préconisez-vous à l'échelon européen ?

Le moteur européen est indispensable pour libérer la croissance. Cela peut passer, entre autres, par une ambition commune franco-allemande, une action renforcée de la Banque européenne d'investissement et par la mise en oeuvre de bons du Trésor européen.

Comment redresser le marché de l'emploi ?

Le taux de chômage est de 15 à 20 % chez les jeunes et de 30 à 40 % pour les jeunes des banlieues. Cela ne peut pas durer. Nous réfléchissons à la mise en place d'un contrat de travail moins morcelé, à l'évolution de la formation professionnelle et de l'alternance ou encore à l'accompagnement des chômeurs. Il faut considérer la situation des chercheurs d'emploi comme une activité méritant rémunération sous forme d'un « contrat d'évolution ».
PROPOS RECUEILLIS PAR ÉTIENNE LEFEBVRE ET FRÉDÉRIC SCHAEFFER, Les Echos

Belmondo est-il victime d'abus de faiblesse?

Des enregistrements téléphoniques portent à croire que l'acteur serait manipulé par sa compagne Barbara Gandolfi.


Jean-Paul Belmondo est-il manipulé par sa compagne, Barbara Gandolfi? Pour l'avocat de Natty, son ex-femme et de leur fille Stella, Me Jérôme Boursican, l'acteur est victime d'un abus de faiblesse. Retour sur l'affaire: Jean-Paul Belmondo a été entendu comme témoin à Paris à la demande de la justice belge et sur commission rogatoire internationale le 22 juin dernier. Il y a écouté des enregistrements de conversations téléphoniques entre sa compagne et l'ex-mari de cette dernière, Frederic Vanderwilt, qui réside en Belgique. RTL s'est procuré les procès verbaux de cette audition, qui "indiquent qu'elle se livre à la prostitution et qu'elle manipule l'acteur". Certains extraits sont accablants: "Combien ça rapporterait de se faire un Belmondo par an?" demande Barbara Gandolfi à son ex-mari lors d'une conversation téléphonique le 25 avril 2009.

"Combien ça rapporterait de se faire un Belmondo par an?"

De son côté, l'avocat de Barbara Gandolfi et de son ex-époux, Sven Mary, dénonce "une véritable chasse aux sorcières". "Les policiers n'ont cessé de le pousser à porter plainte contre Barbara Gandolfi", expliquait le conseil au quotidien belge La Dernière Heure le 2 juillet.


L'enquête a démarré il y a trois ans. Le parquet de Bruges s'intéresse alors à des flux financiers présumés suspects sur les comptes des sociétés de l'ex-mari de Barbara Gandolfi, à Dubaï notamment. Les enquêteurs belges soupçonnent Barbara Gandolfi d'avoir utilisé Jean-Paul Belmondo dans ce cadre. L'année dernière, ils s'étaient concentrés sur un éventuel prêt, ou une promesse de prêt, de 200 000 euros que l'acteur aurait pu consentir à la jeune femme, ex-modèle de Playboy. L'avocat de Jean-Paul Belmondo avait à l'époque estimé que son client n'avait "rien à reprocher" à la jeune femme.

Finalement, Jean-Paul Belmondo à renoncé à porter plainte contre sa compagne, mais envisage de déposer plainte contre les enquêteurs.






La Russie frappée par une sécheresse sans précédent



Philippe Courroye assure n'obéir à aucune pression

Le procureur de Nanterre Philippe Courroye explique, dans une interview au Figaro publiée jeudi 22 juillet, qu'il n'est pas "un homme à céder aux pressions" dans le traitement de l'affaire Bettencourt. "Si une information doit être ouverte, elle le sera. Si des poursuites devant le tribunal doivent être engagées, elles le seront. Si un classement doit intervenir, il sera prononcé", assure-t-il au cours d'un entretien où il défend point par point les procédures qu'il a engagées dans l'affaire Bettencourt, soumises à polémique.
Philippe Courroye n'a cependant pas souhaité justifier son refus de transmettre à sa rivale Isabelle Prevost-Desprez, juge d'instruction au tribunal de Nanterre, les enregistrements clandestins de la vie privée de Liliane Bettencourt dans le cadre d'un supplément d'information mené par la juge.

"INDIGNITÉ EXTRÊME"

Selon lui, ces écoutes sont "une très grave entorse au principe de la loyauté de la preuve, (...) un procédé d'une illicité et d'une indignité extrêmes", pouvant conduire à "une société où, demain, n'importe qui s'arrangera pour faire sonoriser le bureau ou le domicile d'un avocat, d'un chef d'entreprise, d'un journaliste, d'un magistrat puis rendra publics ces enregistrements".

Publiées par le site Mediapart, les retranscriptions des conversations enregistrées en cachette par le majordome de Liliane Bettencourt ont notamment permis de mettre en cause l'actuel ministre du travail, Eric Woerth, sur des questions de conflit d'intérêts et de renvoi d'ascenseur liées à la situation fiscale de l'héritière du groupe L'Oréal.

PAS ASSEZ D'ÉLÉMENTS CONTRE FRANÇOIS-MARIE BANIER

Le procureur affirme par ailleurs n'avoir obéi à aucune pression en ordonnant le classement en septembre 2008 de la plainte pour abus de faiblesse déposée par la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, contre François-Marie Banier, bénéficiaire des largesses de la milliardaire. Il explique qu'il n'y avait alors pas suffisamment d'éléments pour envoyer M. Banier devant le tribunal correctionnel.

"Pour dire qu'il y avait abus de faiblesse dans ce dossier, il fallait prouver que Liliane Bettencourt souffrait d'une altération de ses facultés physiques ou psychiques sur toute la période des dons visés par la plainte, soit depuis plus de dix ans", détaille-t-il. "Or, elle a refusé de se soumettre aux expertises diligentées par le parquet, de même qu'à celle ordonnée par la 15e chambre du tribunal. On peut le regretter mais c'était son droit", fait-il valoir.


À lire : le récapitulatif des enquêtes en cours dans l'affaire Woerth-Bettencourt


"Il a traîné"

L'avocat de Françoise Meyers-Bettencourt, Me Olivier Metzner, a estimé jeudi sur RTL que le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, n'agissait pas de façon indépendante dans la procédure judiciaire entourant Liliane Bettencourt, mère de sa cliente et héritière du groupe L'Oréal.

"Pendant 18 mois, il a pensé que la plainte [de Françoise Meyers-Bettencourt pour abus de faiblesse] était recevable et puis d'un coup, après un rendez-vous avec Patrick Ouart [ancien conseiller pour la justice de Nicolas Sarkozy], il a changé d'avis, il a traîné", a expliqué Olivier Metzner.

L'avocat a enchaîné en critiquant l'attitude du chef de l'Etat sur le dossier : "Le président de la République avait déjà démontré dans l'affaire Clearstream son immixtion permanente dans la justice et là, à nouveau, on voit qu'un président prendrait la place des magistrats".

"Il avait déjà jugé pour Dominique de Villepin et là il semble, parce que je n'ai pas d'éléments matériels, qu'il intervienne au travers de Patrick Ouart", a poursuivi Me Metzner, qui avait défendu M. de Villepin lors de l'affaire Clearstream.


Apple, entreprise du XXI e siècle


En 1983, Steve Jobs contacte le président de Pepsico, John Sculley, pour lui proposer le poste de PDG d'Apple, entreprise déjà célèbre mais bien plus modeste que le géant de l'agroalimentaire. « Voulez-vous passer le reste de votre vie à vendre de l'eau sucrée ou voulez vous avoir une chance de changer le monde ? », lui demande-t-il ?

Presque trente ans plus tard, la prophétie s'est réalisée, sans le Sculley en question, mais toujours avec Steve Jobs. Apple a effectivement changé le monde, par ses produits bien sûr, mais aussi par sa manière de faire des affaires. Elle est en quelque sorte le parangon de l'entreprise de ce début de XXI e siècle, comme le furent ses compatriotes Ford vers 1930, General Motors en 1950 ou General Electric en 1990, l'exemple à suivre.

Sur le plan des produits, Apple, on le sait, est l'entreprise qui a démocratisé le numérique et l'Internet mobile . Entamée en 2001 par l'iPod, cette révolution des usages trouve sa source dans une capacité d'innovation hors du commun.

Celle-ci s'est appuyée sur un modèle en rupture totale, combinant une intégration unique de l'offre au consommateur - matériel, logiciel et service sont maison -, avec une désintégration de la chaîne de la valeur. L'entreprise s'est réfugiée aux deux extrémités du spectre : la conception et le marketing d'un côté, la vente et le contact client de l'autre. Tout ce qui est au milieu, production et logistique, est sous-traité, essentiellement en Chine.

Ce modèle redoutablement efficace présente néanmoins un inconvénient majeur, du moins pour la société. La firme emploie 25.000 personnes aux Etats-Unis, dont la moitié dans ses magasins, et en fait travailler dix fois plus en Chine chez son principal sous-traitant. A titre de comparaison, son concurrent finlandais Nokia, resté peut-être pour son malheur une entreprise du XX e siècle, emploie, pour un chiffre d'affaires équivalent, cinq fois plus de personnes dans le monde dont la moitié en Europe.

Un tel déséquilibre fait d'Apple un bien piètre contributeur à l'emploi américain, alors qu'il y réalise la moitié de ses ventes. De nombreuses voix, comme celle d'Andy Grove, l'ancien patron d'Intel, commencent à s'en offusquer. L'Amérique, dit-il, y perd non seulement ses emplois, mais aussi ses compétences. La leçon vaut pour l'Europe.

L'entreprise du XXI e siècle doit donc encore trouver son modèle de responsabilité sociale. Car, si les plantureux profits d'aujourd'hui ne sont plus les emplois de demain, il n'est pas sûr qu'en ces temps de crise, les consommateurs et/ou les citoyens supportent longtemps ces comportements de passagers clandestins de la mondialisation.

Avec le lancement de l'iPad, Apple réalise le meilleur trimestre de son histoire

Le groupe californien est en passe de devenir la première société technologique au monde, en termes de revenus, avec la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel de 15,7 milliards de dollars. La nouvelle tablette tactile, l'iPad, vendue à plus de 3 millions d'exemplaires, a largement contribué à la réalisation de ces performances en apportant 14 % des revenus.
Les chiffres commencent à donner le tournis. Au troisième trimestre de l'exercice fiscal 2009-2010 (clos le 30 septembre), Apple a vu son chiffre d'affaires s'élever à 15,7 milliards de dollars, soit une hausse de 61 % par rapport à l'an dernier. C'est tout simplement le meilleur trimestre jamais réalisé par la société, période de fêtes comprise. Steve Jobs n'a pas manqué de qualifier, dans un communiqué, ces performances de « phénoménales », dépassant largement les attentes du groupe.

La firme à la pomme serait en passe de devenir le premier groupe technologique au monde en termes de revenus, devant Microsoft. Sur la même période, le géant du logiciel, qui publie ses résultats ce soir, aurait enregistré un chiffre d'affaires de 15,3 milliards de dollars, selon les estimations du consensus des analystes financiers. Tout un symbole...

Le lancement de l'iPad a largement contribué à cette performance. La tablette tactile, dont la commercialisation a débuté le 3 avril aux Etats-Unis puis le 28 mai dans 10 autres pays, dont la France, s'est écoulée à 3,3 millions d'exemplaires au cours du trimestre. Sur la période, il s'est ainsi vendu quasiment autant d'iPad que de Mac (3,5 millions d'unités), alors que les ventes d'ordinateurs ont elles-même bondi de 33 % en un an, en volume. « Il n'y a donc pas de cannibalisation entre les différents produits, remarque Carolina Milanesi, analyste chez Gartner. Au contraire, les utilisateurs se convertissent progressivement à l'ensemble de l'écosystème Apple. »


Toujours plus

Le chiffre d'affaires généré par l'iPad s'élève à 2,2 milliards de dollars, soit plus que celui issu des ventes d'iPod (1,5 milliard). Le succès de la nouvelle tablette devrait s'amplifier dans les prochains mois, puisqu'elle sera commercialisée dans 9 pays supplémentaires à partir de vendredi, et que les concurrents d'Apple n'ont pas encore sorti leurs propres produits. Mardi, le cabinet de recherche iSuppli a ainsi revu à la hausse ses estimations de ventes pour l'iPad à 12,9 millions en 2010, contre 7,1 millions initialement. Le volume pourrait grimper à 36,5 millions l'an prochain, puis à 50,4 millions en 2012.

L'iPhone a confirmé son statut de « vache à lait » pour le groupe. Les ventes du « smartphone », écoulé à 8,4 millions d'exemplaires, ont représenté un tiers du chiffre d'affaires global du trimestre. Les revenus ont certes reculé de 2 % par rapport au trimestre précédent (janvier-avril). La sortie de l'iPhone 4, le 24 juin, aurait incité certains utilisateurs à reporter leur achat. Mais les ventes devraient repartir à la hausse dès ce trimestre, compte tenu du bon démarrage de l'iPhone 4 malgré le problème d'antenne reconnu par le groupe. Les analystes financiers ne doutent pas, dans ces conditions, que le géant californien ne dépasse à nouveau son objectif d'un chiffre d'affaires de 18 milliards de dollars de juillet à septembre. Les bonnes performances commerciales se sont traduites dans les comptes, ce trimestre, par un bond de 78 % du bénéfice net, à 3,25 milliards de dollars. Apple a également généré plus de 4 milliards de cash. La firme à la pomme dispose désormais d'une trésorerie supérieure à 45 milliards. Bon nombre d'observateurs s'interrogent encore sur l'utilisation qui en sera faite...

ROMAIN GUEUGNEAU

Démonstration de force


Jadis, Alphonse Allais suggérait de déplacer les villes à la campagne. Sans soupçonner que l’air pur de nos contrées puisse être troublé par ce que l’univers concentrationnaire peut produire de pire. En 40 ans, elle a couru, couru la banlieue, gagnant la province, charriant ses malaises et surprenant nos gouvernants qui n’ont pas su prévoir.

Grenoble, entre Vercors et Chartreuse, est devenu le terreau d’un nouveau banditisme de ghetto. Et quand les violences dites urbaines gagnent le Loir-et-Cher, paradigme de la ruralité, c’est que l’échec de la politique de la ville a contaminé tout le territoire. Face aux accusations d’impuissance venues de gauche et inspirées par les scènes du quartier de La Villeneuve ou la révolte des gens du voyage dans la riante vallée du Cher, Nicolas Sarkozy se fait martial. Naguère, il promettait de nettoyer les cités au Kärcher. Aujourd’hui, il déclare la “guerre aux délinquants”.

Dans son nouvel arsenal, le président a débarqué le préfet de l’Isère, nommant un grand flic à sa place. Comme en Seine-Saint-Denis. 3-8 et 9-3 : même stratégie de combat. Le clivage gauche-droite retrouve sa ligne de démarcation : répression contre prévention. Le PS réclame un Grenelle de la sécurité que Brice Hortefeux fustige : “Pas besoin de colloques, mais de la fermeté”. Quid du plan banlieue de Fadela Amara ? Trop tard pour un plan Marshall. A deux ans de la présidentielle, on est sur le pied de guerre.



Antoine CHANDELLIER

Tourisme, nature et culture

Parions qu'on ne parlera guère d'un centenaire et d'un cinquantenaire pourtant sagement inscrits au menu de nos célébrations nationales pour 2010. Pourtant, y réfléchir ne serait pas inutile, dans notre France en panne.

Une loi du 8 avril 1910 avait créé un Office national du tourisme, qui aida notamment à installer partout des syndicats d'initiative. De Belle Époque en Années folles, il a bien aidé l'élite bourgeoise à s'informer des capacités d'accueil et des sites pittoresques. Mais, incapable de gérer le choc du tourisme de masse et des congés payés, il a été supprimé, dès l'été 1936, par le Front populaire. Depuis lors, l'activité touristique a été livrée au marché et à l'initiative locale.

Au plan gouvernemental, l'Industrie et le Commerce, puis l'Économie et l'Industrie ont gardé la haute main sur une activité appréciée surtout pour ses rentrées fiscales, sans pour autant savoir accroître la productivité du secteur : la France reste la première destination touristique de la planète (environ 80 millions de visiteurs étrangers chaque année, sans compter l'industrie vacancière des Français eux-mêmes), mais ses recettes touristiques ne sont qu'au troisième rang mondial et ne s'élèvent qu'à 35 milliards d'euros et 7 % du PIB.

À l'évidence, cette gestion comptable et économique ne favorise pas assez le développement touristique qui, pourtant, pourrait devenir une ressource majeure et, enfin, une fierté nationale dans les décennies à venir qui s'annoncent de vaches maigres. Pourquoi ? Parce qu'en ce pays phare, le touristique et le culturel sont trop déconnectés.

La France a pourtant, on le sait, d'exceptionnelles possibilités de raccord. À preuve, pour le tourisme écolo et savant, si prisé aujourd'hui, ses parcs nationaux, institués par une loi, aujourd'hui cinquantenaire, du 22 juillet 1960 qui fut d'une belle hardiesse, à la fois pour l'environnement, l'aménagement du territoire et le développement économique des zones concernées.

Du parc national de la Vanoise, créé en 1963, à celui de La Réunion, en 2007, et en attendant celui des Calanques, près de Marseille, nos neuf parcs, gérés par l'Agriculture puis l'Environnement, ont protégé des réserves intégrales destinées aux scientifiques, livré une zone centrale à un public initié à la protection de la nature. Mais ils n'ont pas toujours pu dynamiser leurs zones périphériques où l'activité touristique pouvait se développer grâce à eux.

À dire vrai, on constate partout, malgré les efforts des collectivités locales, les méfaits du divorce ¯ cinquantenaire lui aussi ¯ entre le tourisme activité économique et le tourisme loisir culturel. Sachons que, jamais, le ministère de la Culture, depuis Malraux, n'a eu à connaître du tourisme. Jamais la puissance publique, qui gère pourtant ces patrimoines inépuisables et majeurs que la nation met à la disposition de tous, n'a pu affronter les marchands, seuls maîtres des circuits et de la logistique. Jamais elle n'a pu leur prouver vraiment que leur tourisme de packaging devait être aussi un outil d'éducation populaire, un levier pour l'épanouissement personnel et familial.

Si la France voulait, un jour, réfléchir à cela, elle pourrait tirer meilleur profit de ses immenses richesses culturelles et, mieux encore, elle persévèrerait dans sa vieille vocation civilisatrice.



(*) Historien, fait reparaître, en septembre, La France perd la mémoire (Tempus).
Jean-Pierre Rioux (*)