TOUT EST DIT

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lundi 25 octobre 2010

Et tout ce bruit pour rien !

Gouverner la France, en période de crise aiguë, dans une phase de mutation de l'économie mondiale, en plein bouleversement géopolitique, face à des incertitudes sur l'avenir de la civilisation, ce doit être très compliqué !


C'est une raison suffisante pour mettre quelques atouts de son côté. Comme, par exemple, prendre son temps en cas de réforme risquée, voir ailleurs ce qui se fait, entrer dans une vraie négociation ne pas déclarer imprudemment que les grèves, « on ne les voit plus », au risque d'inciter certains à s'appliquer pour qu'on les voie bien ne pas s'accrocher à « des symboles d'injustice » ( dixit François Baroin) comme le bouclier fiscal, quand on sait que chacun devra faire, et longtemps, beaucoup d'efforts.
Mais voilà, Nicolas Sarkozy ne veut pas réussir, il veut gagner. Il lui faut donc une compétition, des adversaires, un temps de jeu, avant une autre compétition, d'autres adversaires, un autre temps de jeu. Nous vivons en ce moment la séquence « bataille pour la réforme des retraites ». Ses adversaires sont la gauche et les syndicats, et il lui faut gagner avant la mi-novembre. Ensuite, il ouvrira d'au-tres réformes, avant la reine des batailles qui désignera le prochain président de la République.
Il avait dit que l'année 2011 serait exempte de réformes, et qu'il ferait de la politique, en vue de la présidentielle. Il a changé d'avis, contraint par sa propre logique. Ayant choisi une présidence combative, voire guerrière, il a préféré le clivage au rassemblement. Coupé d'emblée de la gauche la plus radicale, il s'est ensuite aliéné une gauche plus réformiste, avant de troubler le centre. Il n'a donc plus d'autre choix que de se lancer dans de nouvelles conquêtes, sabre au clair, pour rassembler les forces les plus à droite.
Pourtant, cette réforme des retraites est nécessaire. Travailler plus longtemps, pour la plupart des salariés, sera indispensable, que l'on repousse l'âge légal de départ ou la durée de cotisation, ou les deux à la fois.
Mais pas sans négocier. La discussion est d'autant plus nécessaire que le sujet est complexe, et d'autant plus souhaitable que l'effort exigé est douloureux.
Cette remise à plat du système, cette recherche d'une réforme ambitieuse pour le long terme, cette négociation véritable, auront bien lieu. Mais en 2013.
C'est un amendement voulu par le Sénat, et accepté par le gouvernement, qui le dit.
À quoi auront servi ces journées de grèves, ces défilés, ces blocages, cette gêne, ces conséquences négatives sur la croissance, cette crispation sociale, cette amertume - et chez les manifestants, et chez ceux qui sont opposés aux manifestations ? À rien. En 2013, on recommencera tout !
C'est à pleurer, ou à rire, au choix.
La discussion est d'autant plus nécessaire que le sujet est complexe, et d'autant plus souhaitable que l'effort exigé est douloureux.

A la raffinerie de Grandpuits, les grévistes s'interrogent sur la suite du mouvement

Devant les grilles de la raffinerie de Grandpuits, en Seine-et-Marne, ils sont une quarantaine à se relayer au piquet de grève, lundi 25 octobre. Les salariés ont maintenant leurs habitudes : les drapeaux et banderoles sont déployés, la musique motive les troupes et un feu de bois apporte un peu de chaleur tandis que le barbecue se prépare. Mais l'heure est davantage à l'attente qu'à l'action.

Depuis l'évacuation houleuse des grévistes par les gendarmes vendredi, qui s'est soldée par trois blessés, selon la CGT, et la réquisition du site, les grévistes cherchent en effet à apaiser la situation. "La charge des forces de l'ordre a choqué de nombreux salariés, témoigne Cédric Franco, délégué CGT du site. On ne veut pas se faire matraquer comme des casseurs ou des voyous. Nous voulons juste nous faire entendre et avoir le droit de nous opposer à une réforme que nous estimons injuste."
CINQ RÉQUISITIONS

Depuis le 12 octobre, date à laquelle la raffinerie de Grandpuits est entrée en grève, le site a déjà été réquisitionné cinq fois. Le dernier arrêté préfectoral date de lundi et court jusqu'à mardi soir. Il enjoint treize salariés, chargés de la sécurité du site et de l'expédition du carburant, de vider les stocks du dépôt dans le but d'alimenter les stations-service d'Ile-de-France. Car si Grandpuits est la plus petite des six raffineries de Total, avec 430 salariés et 4,8 millions de tonnes de pétrole distillées chaque année, elle constitue un site stratégique, alimentant 70 % du bassin parisien.
L'arrêt de la raffinerie "entraîne des difficultés d'approvisionnement en carburant des points de distribution de la région Ile-de-France et en Seine-et-Marne", explique le précédent arrêté préfectoral, émis vendredi et renouvelé lundi. "La continuation de la grève est de nature à entraîner des troubles graves à l'ordre public comme des pénuries ou des émeutes", ajoute le texte. De son côté, l'intersyndicale CGT-CFDT dénonce un "droit de grève des salariés bafoué". Depuis vendredi, elle a lancé une procédure en référé pour faire annuler ces réquisitions et attend la décision du tribunal administratif de Melun dans la journée. D'ici là, les grévistes réfléchissent à la suite à donner au mouvement.
"NE PAS METTRE LA FRANCE À GENOUX"
"Je ne vois encore pas la fin du conflit, assure Charles Foulard, coordinateur CGT du groupe Total et secrétaire général du syndicat chargé de la branche pétrole. On se concertera avec les salariés, après le vote définitif de la réforme, puis la journée de mobilisation de jeudi. On sait que les raffineries pèsent beaucoup dans ce mouvement, mais on ne veut pas être les seuls à agir en France." "On ne se considère pas comme le fer de lance de la contestation", ajoute le délégué, pour lequel les salariés se sont "seulement défendus, en formant une chaîne humaine, contre l'attitude lamentable du gouvernement vendredi".
Pour Mohamed Touis, délégué CFDT du site, les grévistes devraient prendre une décision vendredi. Deux options s'offrent à eux : "Nous choisirons soit de poursuivre la mobilisation lors des quinze jours restants avant que la loi soit promulguée, soit de stopper le mouvement pour ne pas mettre la France à genoux." Car si les salariés de Grandpuits disent avoir durci leurs actions "contraints" par le gouvernement, ils ne s'estiment pas moins "inquiets" par la situation économique du pays. "Le gouvernement a puisé à outrance dans les stocks stratégiques pour réapprovisionner de nombreuses stations-service au lieu de répondre seulement aux situations d'urgence, regrette le délégué syndical. La situation est donc délicate car même si nous redémarrons d'ici à quelques jours les raffineries, il faudra entre deux et quatre semaines pour qu'elles fonctionnent normalement."
A Grandpuits, les syndicats estiment les réserves à moins de quatre jours, soit des stocks très insuffisants pour répondre aux besoins des industries et des particuliers de la région.
Audrey Garric

Le pouvoir peut compter sur le soutien des artisans, commerçants et retraités

Plusieurs sondages mettent en évidence que dans ces trois catégories, le soutien au mouvement de contestation sociale est minoritaire. De même que la proportion d'opinions critiques à l'encontre du Premier ministre et même du chef de l'Etat restent nettement moins importante parmi les commerçants, artisans et retraités que dans le reste de la population.
 A regarder de près deux sondages réalisés par l'IFOP et publiés l'un par Dimanche Ouest France et l'autre, ce lundi, par France Soir, une évidence s'impose. La fermeté affichée par le pouvoir face à la contestation sociale suscite une forme d'adhésion indirecte dans trois catégories sociales qui constituent le socle électoral traditionnel de l'UMP : les commerçants, les artisans et les retraités.
Ainsi quand on demande aux Français s'ils trouvent justifiés le mouvement social actuel, 63% répondent par l'affirmative. La proportion est encore plus élevée chez les employés (76%) et les ouvriers (74%). Mais à cette même question, 58% des artisans et commerçants répondent non, de même que 51% des retraités.
Même constat pour ce qui est du soutien à François Fillon. Toutes catégories sociales confondues, près de six Français sur dix se déclarent satisfaits de l'action des syndicats dans la gestion de la crise sociale liée à la réforme des retraites alors que plus de deux sur trois se disent mécontents de celle du chef de l'Etat. Mais parmi les commerçants et artisans, seule une minorité (47%) se félicite de l'action des syndicats alors que celle de François Fillon est approuvée par une large majorité (56%). Et le Premier ministre remporte le même succès auprès des retraités alors qu'une large majorité (56%) de cadres sont d'un avis contraire.
Seul Nicolas Sarkozy ne parvient pas à susciter l'adhésion d'une majorité au sein des trois catégories sociales qui ont le plus contribué à son élection. Seuls 45% des commerçants, artisans et retraités approuvent son action dans le conflit actuel. Un taux de satisfaction qu'il convient néanmoins de comparer à celui qu'obtient le Président de la République parmi les employés. Toujours selon ce sondage Ifop publié ce lundi dans France Soir, 84% d'entre eux se disent mécontents de l'action de Nicolas Sarkozy.

Jeanmarcmorandini.com suspendu à cause d'une procédure judiciaire visant son prestataire

Le site de Jean-Marc Morandini, spécialisé dans l'information sur les médias, la télévision et les people, n'était plus accessible, lundi 25 octobre, à la suite d'une "procédure judiciaire" qui touche son hébergeur. "Notre prestataire technique, la société LetMotiv, nous indique faire l'objet d'une procédure judiciaire concernant l'un des sites qu'elle héberge sur le même serveur que nous, déplore Jean-Marc Morandini dans un communiqué. Un site qui n'a aucun lien direct ou indirect avec jeanmarcmorandini.com." "Nous nous étonnons que cette procédure à laquelle nous sommes totalement étrangers provoque l'interruption de notre site", poursuit l'animateur. Cette situation est surréaliste et inadmissible." Lundi en fin de journée, Jeanmarcmorandini.com était de nouveau accessible, quoique lent.

Quel site est visé par la procédure judiciaire ? Il s'agirait des Indiscrets.com. Ce site d'information sur la politique a fait l'objet de plusieurs plaintes, déposées, entre autres, par la ministre Valérie Pécresse, Benjamin Lancar, le président des Jeunes populaires, et par Alexandre Gelbard, conseiller de Luc Chatel. Ces personnalités de droite s'estimaient diffamées dans certains articles.

Grégory Schmidt, le dirigeant de LetMotiv, a été lié au site lesindiscrets en en étant actionnaire, tout comme Jean-Marc Morandini, avant qu'il prenne ses distances. Grégory Schmidt, alors que la justice cherchait à déterminer qui était responsable des articles jugés diffamatoires, a affirmé ne plus être aux commandes et avoir revendu sa participation. Son associé dans les Indiscrets, David-Xavier Weiss, secrétaire national de l'UMP, a tenu le même discours. Mais personne n'a depuis endossé la responsabilité du site, désormais détenu par une société domiciliée aux Seychelles. La perquisition des serveurs de LetMotiv viserait à tenter de dissiper cette confusion.
DÉPÔT DE PLAINTE
Contactée, la brigade de répression de la délinquance à la personne, chargée de cette affaire, ne souhaite pas s'exprimer, citant le  secret de l'instruction, mais confirme que l'enquête concernant les Indiscrets est toujours en cours : "Des actions sont menées – depuis le printemps mais aussi actuellement – dans le cadre de cette enquête, pour savoir qui étaient les titulaires du site au moment de la publication des articles incriminés. Et il y en aura d'autres à l'avenir."
Grégory Schmidt, joint par Rue89, s'est dit, lui, révolté par la perquisition : "Plusieurs de mes sites étaient toujours hébergés sur ces serveurs et sont aussi bloqués, dont vigneetvin.tv et plusbellematerre.com. Cela représente une perte de revenus publicitaires. Je vais donc porter plainte par l'intermédiaire de mes avocats."
De son côté, l'avocat d'un des plaignants, l'UMP Benjamin Lancar, s'affiche également combattif: "Je m'interroge sur les conditions de la cession des Indiscrets.com et je note qu'une société censée détenir des parts aujourd'hui est domiciliée aux Seychelles, lance Philippe Blanchetier. Je pense que le choix de ce lieu n'est fait que pour retarder les procédures judiciaires. Mais nous attendons les suites de l'enquête."

ENCORE UNE ATTEINTE À LA LIBERTÉ D'EXPRESSION ? 

Députés et sénateurs s'entendent sur le texte des retraites

La commission mixte paritaire (CMP) a adopté un compromis sur les retraites ce lundi. Le vote définitif du projet de loi aura lieu mercredi.

Les choses n'ont pas traîné. Il aura fallu moins de 4 heures pour que la commission mixte paritaire (CMP) parvienne ce lundi matin à élaborer un texte de compromis sur la réforme des retraites.  
Après que les deux parlementaires PCF ont quitté les débats tôt ce lundi matin, les douze autres députés et sénateurs réunis lundi pour élaborer un texte de compromis sur la réforme des retraites sont parvenus à un accord, ce qui permettra un vote définitif du projet de loi mercredi.  
La CMP, à majorité de droite, a aplani les quelques points de divergence entre les deux chambres pour parvenir à un texte commun, a annoncé la présidente de la commission des Affaires sociales du Sénat, la centriste Muguette Dini.  
L'article 4 sur les modalités de l'allongement de la durée de cotisation, qui avait été retoqué au Sénat par une "erreur" de vote centriste, a été rétabli dans la version de l'Assemblée nationale, a indiqué Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée.  

Le droit d'option des infirmières maintenu
De même, a été rétablie la disposition sur la retraite des infirmières contenue dans la loi sur la rénovation du dialogue social qui avait été abrogée au Sénat par l'adoption d'un amendement socialiste.  
Le rapporteur du texte au Sénat, Dominique Leclerc a ainsi confirmé que les infirmières garderont leur droit d'option: une meilleure rémunération assortie d'une retraite plus tardive (60 ans) ou le maintien de la retraite à 55 ans mais sans amélioration de leur rémunération.  
La première option s'appliquera automatiquement aux nouveaux diplômés.  
L'étude pour une réforme systémique confirmée
Le texte adopté par la CMP reprend par ailleurs l'amendement adopté au Sénat demandant au gouvernement que soit lancée, dès 2013, une étude pour une réforme systémique évoluant vers la retraite "à points".  
Denis Jacquat, rapporteur du texte à l'Assemblée, a également précisé qu'aucun amendement gouvernemental n'avait été déposé lundi matin lors de la discussion de la CMP.  
Trente amendements de la majorité avaient été déposés lors de cette CMP ainsi qu'un amendement socialiste demandant au gouvernement de reprendre immédiatement les négociations avec les partenaires sociaux sur la réforme.  
Le projet de loi sera considéré comme définitivement adopté par le Parlement une fois les conclusions de cette CMP approuvées mardi par le Sénat puis mercredi par l'Assemblée nationale.  
Il devra ensuite être promulgué par le président Nicolas Sarkozy -aux alentours du "15 novembre", selon le conseiller social de l'Elysée Raymond Soubie- après un éventuel passage devant le Conseil constitutionnel.  

Climat : les pays riverains de la Méditerranée signent une déclaration commune

Vouliagmeni, Grèce - Réunis en Grèce à l'initiative du pays, une quinzaine d'États bordant la Méditerranée sont parvenus à un accord vendredi 22 octobre. Ils ont signé une déclaration commune visant à lutter contre le réchauffement climatique, qui menace tout particulièrement leur région.
Les signataires, parmi lesquels on trouve Israël, l'Autorité palestinienne, la Grèce ou la Turquie, se sont engagés en signant cette déclaration à contribuer à "l'émergence d'économies à faibles émissions de carbone et respectueuses des ressources naturelles et du climat en Méditerranée". Ils promettent également de "développer des positions méditerranéennes communes" sur le changement climatique.

Alors que les climatologues prônent une nécessaire limitation à 2°C du réchauffement global de la planète, ces pays riverains de la Méditerranée pourraient devoir faire face, dans quelques années, à une hausse de leurs températures moyennes de 4°C. Un réchauffement qui pourrait être accompagné d'une diminution des précipitations de 70%.

"La crise du climat menace notre propre mode de vie en tant que peuples de la Méditerranée" avait souligné quelques heures avant la signature de l'accord le chef du gouvernement grec, Georges Papandreou. "Si nous ne décidons pas d'organiser la planète ensemble (...), il y aura des conflits face aux problèmes" engendrés par le réchauffement climatique, tels que l'accès à l'eau et à l'énergie, la désertification ou le traitement des déchets, avait-il averti.

A un mois du sommet de Cancun, M. Papandreou a toutefois souligné l'incertitude et le scepticisme qui entourent les négociations visant à la signature d'un accord qui succèdera en 2012 au protocole de Kyoto. Un an après l'échec de Copenhague, "nous avons le sentiment que nous repartons en arrière", a-t-il déploré.

La Serbie franchit une étape clé vers son adhésion à l'UE

Après des mois de blocage, l'Union européenne a accepté, lundi 25 octobre, de faire franchir une étape à la Serbie importante dans son rapprochement avec le bloc des 27, afin de la récompenser de ses efforts pour nouer le dialogue avec le Kosovo.

Les ministres européens des affaires étrangères, réunis à Luxembourg, ont décidé de confier à la Commission européenne le soin d'étudier la candidature de la Serbie à l'UE. "Nous n'en sommes pas encore à décider d'accorder à la Serbie le statut de candidat à l'UE, mais symboliquement c'est important", souligne un diplomate européen.

Bruxelles va "immédiatement" entamer ses travaux et devrait envoyer d'ici à "quelques semaines" un questionnaire à Belgrade, a annoncé Stefan Füle, le commissaire chargé de l'élargissement. Son avis est attendu pour le deuxième semestre 2011.
UNE RÉPONSE AUX EFFORTS DE BELGRADE
La Serbie avait déposé sa candidature en décembre 2009. De nombreux Etats européens estimaient qu'il était temps de récompenser ce pays pour son spectaculaire rapprochement avec le Kosovo, illustré par le vote en septembre d'une résolution commune avec l'UE à l'ONU, appelant au "dialogue" entre Belgrade et Pristina sur des sujets concrets. La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo, proclamée unilatéralement par son ex-province en février 2008.
En acceptant le dialogue avec Pristina, le président serbe Boris Tadic "a réalisé des progrès considérables", a jugé Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes. Après cet effort des Serbes, il est temps pour l'UE de "faire en sorte que la Serbie enregistre un progrès en Europe", a renchéri le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle. "Ce faisant, nous lançons le processus d'accession", a reconnu son homologue belge Steven Vanackere.
RÉTICENCES NÉERLANDAISES
L'Europe a cependant maintenu la pression sur Belgrade en vue de faire arrêter l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic, en fixant des conditions strictes pour la suite du processus. L'ancien général Mladic, 68 ans, est inculpé de génocide pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995).
Les Pays-Bas, où un nouveau gouvernement minoritaire soutenu par l'extrême droite vient d'arriver au pouvoir, se sont longtemps opposés à un geste en faveur de Belgrade sans l'arrestation préalable de Ratko Mladic et de Goran Hadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Croatie pendant le conflit serbo-croate (1991-1995), tous deux recherchés par la justice internationale. Les Pays-Bas accueillent le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie et restent traumatisés par le souvenir du massacre de très nombreux Musulmans bosniaques à Srebrenica en 1995, que les casques bleus néerlandais n'avaient pu empêcher.
Pour surmonter les réticences néerlandaises, les ministres ont stipulé lundi qu'à chaque étape à venir l'UE devra "décider de manière unanime qu'il y a pleine coopération" de la Serbie avec le tribunal de La Haye. "La preuve la plus convaincante" en serait l'arrestation des fugitifs Mladic et Hadzic, souligne le texte adopté.
Le président serbe Boris Tadic a justement assuré que son gouvernement ne mettrait jamais fin à ses efforts pour faire arrêter Ratko Mladic, conformément à ses "obligations internationales". "A chaque étape sur la voie de l'Europe, la Serbie devra prouver qu'elle coopère pleinement avec le tribunal", s'est réjoui le ministre néerlandais Uri Rosenthal.
Partisan d'une ligne plus douce, son homologue suédois Carl Bildt a estimé avoir fait lundi "ce que nous aurions dû faire il y a six mois déjà". Mais le risque d'un nouveau conflit entre la Serbie et l'UE à propos de la coopération avec le tribunal de La Haye "peut encore se reproduire."

NON, NON ET NON ! PAS DE SERBIE DANS L'UE ! NOUS N'EN VOULONS PAS. 
IL SERAIT TEMPS AUJOURD'HUI DE SOUMETTRE À UN REFERENDUM EUROPÉEN TOUTE NOUVELLE DEMANDE D'ADHÉSION D'UN PAYS.

Un lapsus d'Hervé Morin ?

Après la "fellation" de Rachida Dati (au lieu d'"inflation") et les empreintes "génitales" de Brice Hortefeux (au lieu d'empreintes "digitales"), c'est au tour du ministre de la Défense, Hervé Morin, d'avoir commis un lapsus, dans un entretien diffusé cette semaine sur la radio Beur FM.

Alors qu'il s'exprimait sur l'hostilité de l'opinion publique quant à l'engagement français en Afghanistan, Hervé Morin a expliqué que "c'est difficile d'expliquer à des cons...". Avant de tenter de se reprendre : "à des... à des hommes et des femmes qui... euh... qu’une partie de leur sécurité se joue à 7000 kilomètres de chez eux !".


Hervé Morin voulait-il parler de "concitoyens", ou de "compatriotes" ? Toujours est-il que la séquence, relevée par des internautes, a été postée sur Youtube.

Contacté samedi matin par lefigaro.fr, le ministère de la Défense a vivement déploré ce début de polémique. "Si l'on réduit la politique française à l'analyse microscopique de bandes son découpées sur Youtube, c'est nul. Cette vidéo n'a aucun intérêt. C'est nul, c'est zéro", a fulminé Philippe Tanguy, conseiller auprès d'Hervé Morin.

ET POURTANT IL N'A PAS TORT, LES FRANÇAIS SONT DES CONS DANS LEUR GRANDE MAJORITÉ.

Le dollar repart à la baisse après le G20 Finance

L'euro grimpe au-dessus de 1,40 dollar. Les déclarations des argentiers confortent la baisse du billet vert, d'autant qu'elles ne remettent pas en cause la reprise de l'assouplissement quantitatif aux Etats-Unis.

Pour les intervenants du marché des changes, le communiqué de la réunion des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20 n'est pas si tiède qu'il y paraît. Plusieurs d'entre eux se disent « surpris » par l'exposé « détaillé » fait à Séoul et estiment que le sujet des devises n'avait jamais occupé une telle place dans le débat des vingt grands argentiers.
Pour autant, les engagements pris pour réduire les déséquilibres, notamment celui de favoriser davantage la logique de marché dans la fixation des taux de changes, ne bouleverse pas la donne. Ils tendent même plutôt a conforter la tendance observée ces derniers mois : le dollar fléchit, les monnaies émergentes ou des pays exportateurs de matières premières bondissent. A la mi-journée, le billet vert s'apprécie ainsi de 0,75% contre un panier de devises. Parmi les fortes hausses, le dollar australien s'offre 1,60% contre le dollar, le won coréen 1,08%, la couronne norvégienne 1,08% également. L'euro n'est pas en reste : il gagne 0,8% à 1,4034 dollar.
La monnaie unique risque de poursuivre sa course au-delà. « Comme on a pu le constater au cours des deux derniers mois, les pays d'Asie vont continuer d'utiliser leurs réserves de changes de manière à recycler les dollars investis dans leurs actifs financiers vers des euros », indique ING. D'autre part, en attendant le sommet du G20 du 11 novembre, l'attention revient sur la Réserve fédérale américaine, qui doit adopter des mesures de soutien la semaine prochaine. « Nous ne pensons pas que les déclarations du G20 modifient le scénario de la Fed et les attentes du marché à cet égard », affirme Barclays. La banque centrale américaine a préparé les opérateurs à une reprise des achats de titres sur les marchés, ce qui a pour effet de déprécier le billet vert.
Les argentiers ont déclaré le week-end dernier que, dans l'intérêt de l'économie mondiale, une politique monétaire assurant la stabilité des prix était la meilleure option…la Réserve fédérale peut toujours se défendre en disant que l' « assouplissement quantitatif » ne remet pas en cause ce principe.

Mort d'un populiste



Lagarde évalue le coût des grèves entre "200 et 400 millions d'euros par jour"

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a évalué lundi sur Europe 1 le coût des grèves contre la réforme des retraites "entre 200 et 400 millions d'euros par jour".

La facture pour l'économie française est estimée par "certains (...) entre entre 200 et 400 millions d'euros par jour", a déclaré Mme Lagarde, en soulignant toutefois que ce coût était "difficile à chiffrer".

"Il est évident que le secteur chimique, en particulier, qui a un besoin important de ravitaillement en produits pétroliers, souffre", a-t-elle souligné.

La ministre de l'Economie a également évoqué un "préjudice moral" pour la France, son image étant selon elle affectée à l'étranger par les incidents qui ont émaillé les manifestations contre la réforme des retraites.

"C'est l'attractivité du territoire qui est en cause quand on voit des images comme celles-là", a-t-elle affirmé.

Interrogée sur les effets de ces grèves sur la croissance et la reprise, Christine Lagarde a souligné qu'il "faut laisser sa chance à la France qui est sortie de la crise dans des conditions plutôt bonnes".


La grève ? Un "préjudice moral pour la France"
envoyé par Europe1fr. - L'actualité du moment en vidéo.
"Il ne faut pas aujourd'hui peser sur cette reprise avec des mouvements qui sont douloureux pour l'économie française et très douloureux pour un certain nombre de PME qui ratent des commandes ou échouent dans leurs tentatives de redressement ou d'investissement", a-t-elle insisté.

Lançant de nouveau "un appel à la responsabilité", elle a souhaité une reprise de l'activité "le plus vite possible dans des conditions normales".

Interrogée sur le moratoire des charges URSSAF réclamé par le Medef pour les petites entreprises, Christine Lagarde a estimé que l'on ne "peut pas lancer comme ça des moratoires généraux", mais que les services de l'Etat étaient "prêts à examiner ponctuellement la situation individuelle de chacune des entreprises".

LA PENIBILITÉ EN QUESTION.

Au- dela de toute polémique, on ne peut être qu' en admiration devant les hommes qui ont conçu et réalisé ces
super machines.







Quand on voit comment sont posés les rails de chemin de fer aujourd'hui, on comprend pourquoi nos cheminots font grève contre la réforme des retraites, en réclamant la prise en compte de la "pénibilité du travail" ...
C'est sûr ! C'est pénible de poser des rails ... Inhumain, ce boulot !!

Apple ne préinstallera plus le lecteur Flash d'Adobe sur ses Mac

Apple, qui vient de dévoiler un nouveau modèle de son MacBook Air, a annoncé, vendredi 22 octobre, qu'il ne préinstallerait plus le lecteur Flash d'Adobe Systems sur ses ordinateurs Mac à l'avenir. La décision de la firme à la pomme d'exclure Flash de la configuration de base de ses ordinateurs n'empêche pas cependant les utilisateurs de l'installer eux-mêmes sur leur machine, à l'inverse du combiné iPhone et de la tablette iPad, où le lecteur est banni.

Bill Evans, porte-parole de la société, a déclaré qu'Apple souhaitait simplement s'assurer que les acquéreurs puissent installer la version la plus récente d'un logiciel qui est fréquemment mis à jour. "Nous sommes heureux que Flash continue à être compatible avec les Mac, et le meilleur moyen pour nos utilisateurs d'avoir en permanence la version la plus récente et la plus sûre est qu'ils le téléchargent directement chez Adobe",  assure-t-il.
ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DES APPLICATIONS
Pour disposer de ce programme largement utilisé pour visionner des vidéos sur le Web ou jouer en ligne, les possesseurs de Mac devront donc désormais le télécharger de leur propre chef. Depuis le mois de mai et l'annonce de la sortie de la tablette tactile iPad, Apple ne cache pas son hostilité envers Flash, Steve Jobs l'ayant décrit comme une source de problèmes techniques et de surconsommation d'énergie. Adobe a répliqué en accusant Apple d'être beaucoup trop restrictif.
Par ailleurs, Apple avait déjà dans les faits interdit aux développeurs d'utiliser Flash pour concevoir des applications destinées à ses appareils mobiles mais, sous la menace de procédures du régulateur américain, la société a lâché du lest le mois dernier.

DE TOUTE FAÇON FLASH POSAIT PLUS DE PROBLÈME QU'AUTRE CHOSE DANS LA STRUCTURE MAC

Suède: immigration, gros problèmes


LE FASCISME MUSULMAN EN FRANCE.



Le commentaire politique de Christophe Barbier



Le PS salue la mémoire d'un élu "visionnaire et bâtisseur"

Préférant se souvenir du "bâtisseur" et non du provocateur, l'ensemble de la classe politique, gauche et droite confondues, a rendu hommage, dimanche soir, à l'action de l'ancien président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, en faveur de sa ville et de sa région.

La secrétaire générale du Parti socialiste, Martine Aubry a salué dans un communiqué "un grand élu visionnaire et bâtisseur dont le nom restera à jamais lié à Montpellier et sa région". "Au-delà des désaccords que nous avons pu avoir, je souhaite me souvenir d'un homme courageux et engagé", a-t-elle ajouté. L'ancien numéro un du parti François Hollande a, quant à lui, rendu hommage à un homme doté d'"une conviction telle qu'il pouvait déplacer des montagnes".
Pour Hélène Mandroux, rivale de Georges Frêche aux élections régionales après avoir été longtemps sa première adjointe à la mairie de Montpellier, "c'est un choc réel". "Ce que je retiens, c'est tout ce qu'il a fait pour cette ville, son amour pour cette ville", a déclaré l'élue qui, ironie du calendrier, règle ses comptes avec Georges Frêche dans un livre à paraître le 28 octobre intitulé Maire courage. Personnalité "hors norme" et brillant orateur, "on l'adorait ou on le haïssait", a-t-elle ajouté.
"Paradoxe vivant", le président de la région Languedoc-Roussillon, agrégé de droit et historien, était "quelqu'un de très cultivé (...) et, en même temps, c'était quelqu'un de provocateur qui n'hésitait jamais à transgresser, à choquer", selon le président du MoDem, François Bayrou.
"UNE PAGE EST TOURNÉE"
Le député villepiniste, Jean-Pierre Grand, voyait en lui "un mélange de socialiste, de gaulliste et un peu de révolutionnaire". Son adversaire UMP, Raymond Couderc, qui dénonçait en mars un "système mafieux de mensonges et de menaces", a estimé qu'une "page était aujourd'hui tournée", souhaitant inscrire la région, "dans un fonctionnement plus démocratique".
La disparition de Georges Frêche risque de raviver à gauche les rivalités pour sa succession, les blessures des régionales – qui s'étaient soldées par l'exclusion du PS de cinquante-huit alliés du président de la région, dont de nombreux responsables et élus – n'étant toujours pas refermées. A la fin septembre, le PS avait décidé la mise sous tutelle pour six mois de la fédération de l'Hérault, une décision contestée par les "frêchistes".

QUELLE RAMASSIS D'HYPOCRITES  !!!

Au milieu du gué

Le pays est éruptif, mais pas bloqué. Les vacanciers qui se retrouvent coincés ou privés de carburant ne partageront peut-être pas le subtil constat de Raymond Soubie, le mentor social du président. D'autant qu'avec l'humour qui le caractérise, il conseille de faire des réserves au cas où on aurait un petit coup de pompe, contrairement aux assurances du Premier ministre et de son successeur trop proclamé Jean-Louis Borloo. Quant aux retraites, cet expert n'a aucune intention de prendre la sienne, malgré ses 70 ans et trois années auprès de Nicolas Sarkozy !


Quoi, pas de pénibilité pour ce conseiller-là, pape de la nouvelle encyclique sarkozyste, votée cette semaine avant promulgation mi-novembre ? A croire que cette réforme serait injuste. C'est d'ailleurs ce que vont continuer de marteler cette semaine syndicats et étudiants, pour éviter qu'un répit dans la mobilisation ne s'ajoute au dépit du combat qui n'a pas eu raison du patron de l'Élysée. Les syndicats ont gagné la bataille de l'opinion, mais le vote du Parlement va poser un nouveau problème de légitimité à la poursuite de la lutte.


Ils devront naviguer au plus juste entre les partisans de l'arrêt du mouvement et ceux qui sont trop lancés pour stopper net. La colère met maintenant le feu aux poubelles ! Les leaders du mouvement social, qui ont aussi en ligne de mire des élections professionnelles, devront donc doser la combativité en fonction de l'intérêt pour leur organisation, tout en veillant à ne pas se couper des Français, dont l'humeur peut varier vite. Les jours prochains s'annoncent cruciaux.


Le record d'impopularité du président est logique dans cette période où la mort de la retraite à 60 ans a catalysé les mécontentements. C'est à qui plantera sa petite aiguille dans la poupée de l'antisarkozysme. Le président, accusé d'avoir joué les autistes pour faire le coup politique du réformateur, parie que le ressentiment des Français passera. Il compte sur un nouveau gouvernement et une série de mesures fiscales et sociales pour faire découvrir un nouveau président d'écoute et d'équité. En espérant que les Français n'auront pas la mémoire de la mule du pape !

Retraites :
les leçons d'une crise



La crise des retraites n'est peut-être pas terminée. Mais nous pouvons déjà en tirer quelques leçons. La première n'est pas une surprise : tout le monde savait qu'une réforme des retraites provoquerait une crise sociale majeure. C'est pourquoi la gauche ne s'y est pas risquée quand elle est revenue au pouvoir avec Lionel Jospin. Et que la droite ne s'y est engagée qu'avec prudence (mais non sans vives réactions) sous Balladur, Juppé et Raffarin-Fillon.


Avec la remise en cause de la retraite à 60 ans, on ne pouvait que provoquer une réaction sociale plus forte que les précédentes. La retraite à 60 ans a été la réforme sociale emblématique de la gauche au pouvoir. L'équivalent, sous le règne de François Mitterrand, de ce qu'avaient été les congés payés et la semaine de 40 heures sous le Front populaire en 1936.


Mais la politique n'explique pas tout. La retraite à 60 ans est aussi l'emblème d'une société dans laquelle on vit plus longtemps avec un découpage de l'existence individuelle en quatre périodes et non plus en trois : la jeunesse et la formation de 0 à 20 ans, un premier âge adulte consacré au travail de 20 à 60 ans, un deuxième âge adulte, tourné vers le loisir et l'épanouissement personnel et familial, entre 60 et 75 ans ; enfin la vieillesse, après 75 ans.


Une dévalorisation du travail


C'est donc un bouleversement de l'image qu'ils se font de leur propre existence, que beaucoup de Français ressentent à cette occasion. Certes, on dira qu'en repoussant l'âge normal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, on ne fait que corriger ce découpage sans le bouleverser. Certes. Mais l'opinion y voit l'amorce d'un processus qui n'est pas à son terme. C'est d'ailleurs exact. La réforme actuelle n'équilibre le système que jusqu'en 2018, et encore n'en est-on pas totalement sûr. Il faudra, plus tard, aller au-delà, comme le prévoient d'ailleurs tous nos voisins. Jusque vers 65, peut-être 70 ans, selon le rythme du vieillissement et celui de la croissance économique.


Puisque tous les Européens sont dans le même bain, pourquoi les Français donnent-ils l'impression d'être plus perturbés que les autres peuples ? C'est ici une autre leçon de cette crise. Peut-être faut-il voir dans l'exaltation de l'âge de la retraite, le reflet d'une dégradation de l'image du travail, singulièrement de celle du travail manuel.


L'activité professionnelle n'est plus vécue, par la majorité de la population, comme une période d'épanouissement personnel, d'enrichissement social et matériel (en France, le niveau de vie d'un retraité se situe, en moyenne, légèrement au-dessus de celui du reste de la population). La réforme des retraites devrait donc s'accompagner d'une revalorisation - pas seulement matérielle mais aussi morale - du travail.


C'est d'ailleurs indispensable dans la nouvelle société dans laquelle nous entrons. Demain, nous ne travaillerons plus toute la vie dans la même entreprise, ni dans le même métier. Nous devrons combiner le travail avec une formation tout au long de la vie. De même, nous devrons associer la retraite avec du travail à temps partiel. Ce n'est pas seulement la retraite qui change. C'est toute la vie.

Le coup de pompe de Jean-Louis Borloo

Ses amis qualifient Jean-Louis Borloo de “diesel”, lent au démarrage. C’est vrai qu’en ces temps de disette dans les pompes à essence, le moteur du ministre d’Etat en charge de l’Énergie aligne les ratés.


Celui que la rumeur publique place sur la rampe de lancement pour Matignon a d’abord fait preuve d’une absence prudente, laissant son secrétaire d’Etat aux Transports monter seul au front. Et se prendre les pieds dans le tapis en annonçant que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes alors que les files d’attente à la pompe s’allongeaient à vue d’œil...


Sa sortie du mutisme ensuite n’a pas été plus probante. Jean-Louis Borloo s’est montré rassurant. Donc brouillon. En minimisant la pénurie, il a confirmé ce que tout le monde savait, les ministres ne font jamais le plein...


Pour l’intéressé, ces attaques ne sont que des “boules puantes” venues de collègues jaloux. “Borloo est un zozo” a balancé François Fillon. Nicolas Sarkozy peu avare de vannes odorantes avait jadis jugé la nomination du ministre centriste à Matignon aussi sérieuse “qu’y mettre Gainsbourg” ! Quel délicat parfum dans les allées du pouvoir...


Pourtant Jean-Louis Borloo ne ménage pas sa peine pour se glisser dans le costume de Premier ministrable. “Il est même passé chez le coiffeur” s’amusent les plus taquins. Pendant que les moins rieurs rappellent sa bourde sur la TVA sociale entre les deux tours des législatives de 2007... Les boules puantes ont l’odeur tenace...

Le téléphone fixe redevient branché

Qui aurait parié, il y a quelques années, sur le retour gagnant du téléphone fixe ? Pas grand monde... Surtout face à l’explosion des portables, ces petits objets devenus quasi indispensables, que l’on transporte partout, par définition, et qui ont très rapidement pris la place de nos anciens postes, installés sur une tablette au milieu du couloir, sur un coin de bureau...

Mais c’était sans compter sur les nouveaux produits commerciaux !

En effet, les “box “et leurs offres de communications illimitées sont apparus comme une aubaine pour les constructeurs. Et pour les consommateurs. « 86,6 % des foyers français sont équipés en téléphonie fixe, et ce taux augmente de trimestre en trimestre, continuellement depuis trois ans », résume Clément Hering, analyste pour l’institut Gfk.

Cette année, plus de 6 millions d’appareils devraient être vendus, pour un chiffre d’affaires de 290 millions d’euros.

Concernant les désabonnements, M. Hering explique que « la courbe s’est clairement inversée avec la généralisation des abonnements “triple-play” » (internet, télévision et téléphone) qui, pour une moyenne de 30 euros mensuels, incluent des communications illimitées via fixe en France et vers des dizaines de pays.

Cette « explosion » des box est « un phénomène unique en Europe, une véritable atypie française qui a donné un coup de fouet inespéré au fixe », renchérit Sébastien Joumard, président de Gigaset Communications France, ancienne filiale de Siemens et actuel leader sur le marché français en téléphonie résidentielle.

« Il y a encore quatre ou cinq ans, avant le succès du triple play, on pouvait penser que le mobile allait tout emporter et que les gens auraient dans leur poche seulement un petit portable qui leur offrirait toutes sortes de possibilités », souligne-t-il.

Mais ce phénomène des “box” a contre toute attente « quasiment multiplié par deux en dix ans le temps de communication passé depuis un fixe à la maison », ajoute-t-il. Selon l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), chaque ligne fixe reliée à une box enregistre un “trafic sortant” moyen de 5h03 par mois, contre 2h19 d’appels passés depuis un portable.

Aujourd’hui, si un appareil « low-cost » peut se trouver à moins de 20 euros, le prix moyen est de 44 euros pour un téléphone sans fil basique et sans répondeur.

Les sans-fil représentent justement plus de 90 % des ventes. Et 53 % du chiffre d’affaires se fait avec des téléphones vendus en « packs » comprenant deux ou trois combinés.

Reste qu’il y quelques jours, l’Assemblée nationale a adopté la hausse du taux de TVA de 5,5 % à 19,6 % pour les offres triple-play. « Cela va pénaliser les ménages », a contesté Pierre-Alain Muet (PS). L’Etat escompte plus d’un 1 milliard d’euros de recettes grâce à cette mesure.

Le Français va-t-il raccrocher pour autant ?

Impopularité


Notre Président est l'homme que vous aimez haïr… Ce n'est pas nous qui le disons, mais un livre à paraître bientôt. Et ce doit être vrai, à voir sa cote d'impopularité battre des records, semaine après semaine. Il pourrait certes se consoler en constatant que ses collègues Merkel, Obama ou Zapatero, ne sont pas moins honnis. Mais a-t-il vraiment envie d'être consolé ? Pas sûr, car notre Président est un homme qui aime être haï. Question de tempérament, qui le fait rechercher la rupture plutôt que le consensus, l'affrontement de préférence à l'apaisement. Question de politique, aussi, qui lui fait dire « petite manifestation, petite réforme ; grande manifestation, grande réforme ». On le soupçonne de mesurer ainsi la pertinence de son action au degré d'opposition qu'elle suscite : une grande haine ne peut distinguer qu'un grand réformateur. Et tout le reste, pour lui, n'est que bisounours.

La Russie, un pas en avant vers l'Europe


Au début des années 1990, juste après l'effondrement de l'URSS, la Russie exerçait une forme de chantage sur l'Occident. « Nous avons le choix entre deux modèles de développement : celui de l'Occident ou celui de la Chine », nous disaient certains dirigeants russes. Autrement dit : si vous exercez trop de pression sur nous au nom de la démocratie nous choisirons le « vent d'Est ».


Aujourd'hui en revanche, la Russie se rapproche de l'Europe, sans doute parce qu'elle n'a pas d'autre choix. Le sommet trilatéral de Deauville entre l'Allemagne, la France et la Russie qui s'est tenu la semaine dernière constitue une étape significative de cette évolution. Il ne s'agit plus pour Moscou de « diviser pour régner ». La guerre froide est derrière elle. Le rapprochement avec Washington a précédé à bien des égards celui avec Paris et Berlin.


Si la Russie se rapproche de l'Occident, c'est tout à la fois parce qu'elle se sent plus forte face à Washington, Paris, Berlin… Mais aussi parce qu'elle se sent irrémédiablement dépassée par la Chine. La Russie a besoin des investisseurs occidentaux, et plus particulièrement européens. Et ces derniers trouvent en la Russie un partenaire de choix. Le régime de Poutine n'est jamais apparu aussi fort.


La parenthèse Medvedev va se refermer en 2012 et personne ne doute sérieusement en Russie que Poutine ne lui succède, c'est-à-dire en réalité ne se succède à lui-même. Moscou ne prend pas de risques et commence à verrouiller des élections que Poutine, très populaire, ne peut que remporter. De la présidence de la République autonome du Tatarstan jusqu'à la mairie de Moscou, des fidèles sont mis en place. Plus sûre d'elle-même, la Russie est aussi consciente des difficultés de l'Amérique et de la faiblesse de l'Union européenne. L'équilibre de la confiance a basculé vers l'Est, mais pas l'Est russe autour de Vladivostok : l'Est chinois. L'évolution démographique constitue une illustration douloureuse de ce problème et le « narcissisme noir » de l'âme russe ne fait que l'amplifier. En Russie, l'excédent des décès sur les naissances est toujours supérieur à 500.000 personnes par an et l'espérance de vie d'un homme russe, toujours inférieure à soixante ans, est plus proche de celle d'un pays africain que d'un pays européen. Au même moment, l'espérance de vie moyenne des Chinois est passée de trente-huit ans en 1960 à soixante-treize ans aujourd'hui.


Pour équilibrer une Chine qui la domine de la tête et des épaules, la Russie se redécouvre européenne. Elle entend même donner des leçons d'énergie et d'ouverture à l'Europe. Kazan, capitale du Tatarstan, est souvent décrite comme « l'Istanbul de la Volga ». Cette ville, qui revendique le statut de troisième capitale de la Russie, a une identité bien particulière. Si Saint-Pétersbourg est le symbole de l'ouverture de la Russie vers l'Ouest, Moscou le siège de la Sainte Russie, Kazan est l'incarnation de la cohabitation pacifique entre le monde musulman et la chrétienté orthodoxe. Au sein du Kremlin de Kazan, une rutilante mosquée construite en 2005 dans un style un peu « Disney World » jouxte quasiment la vieille cathédrale. Et comme à Bangalore, en Inde, des galeries commerciales flambant neuves s'élèvent au-dessus de bâtiments construits après le communisme mais qui conservent encore le parfum du monde des soviets. Et pourtant, au sein de cette ville, qui ne semble être nulle part, dont l'aéroport est vétuste et les écoles internationales absentes, il y a quelque chose comme un frémissement d'espoir. De Moscou à Kazan, la Russie se réveille et se rapproche d'une Europe qui est en train de devenir multipolaire, avec trois centres de gravité, l'un autour de l'Union, le second autour de la Russie et le troisième, sans doute, autour de la Turquie. Ce rapprochement entre la Russie et l'Europe, par le biais de la France et de l'Allemagne, traduit en effet l'entrée dans un monde nouveau, qui n'est plus dominé comme celui d'hier par l'Otan et l'Union européenne. Ce nouveau monde résulte du désengagement relatif de l'Amérique de l'Europe, et du désengagement progressif des grandes nations européennes, derrière la France et l'Allemagne, de l'UE. La Russie a des cartes à jouer dans cette nouvelle configuration des forces en présence.

Vagues de fond

Nos sociétés européennes sont traversées par deux vagues de fond. La première est la prise de conscience d'un basculement du centre de gravité mondial vers la Chine et les autres grandes nations émergentes. La seconde est le sentiment que l'immigration bouleverse nos communautés nationales. Que la vague soit économique, sociale ou culturelle, dans tous les cas, c'est une menace.

L'extrême droite leur oppose une réponse simple : un repli sécuritaire sur le legs historique et géographique de la nation. De nombreux exemples récents illustrent la force de ce courant. En Hongrie, un Premier ministre populiste évoque la belle époque d'avant les traités qui ont conclu la Première Guerre mondiale et où la nation magyare s'étendait bien au-delà de ses frontières actuelles. En Autriche, l'extrême droite vient d'obtenir des résultats remarquables aux élections municipales, notamment à Vienne, qui lui font espérer d'accéder au pouvoir lors du prochain scrutin législatif. Aux Pays-Bas, le gouvernement conservateur minoritaire ne doit sa survie qu'au soutien d'une extrême droite très agressive à l'égard de la communauté musulmane. En Suède même, un nouveau parti xénophobe vient de faire son entrée dans de nombreuses municipalités. Et l'on n'oublie pas des événements un peu plus anciens tels que l'affaire des minarets en Suisse, la montée de la Ligue du Nord en Italie ou encore le poids de l'extrême droite dans le courant séparatiste flamand.

Et en France ? Marine Le Pen est en train de gagner la bataille de succession de son père à la tête du Front national. Elle est jeune, souriante et a du temps devant elle. Forte de sondages flatteurs, elle a déjà annoncé qu'elle ne cédera pas aux sirènes venues de la droite parlementaire pour faire barrage à la gauche en 2012. Elle préférera attendre que la prosopopée nationale fasse tomber la République comme un fruit pourri par le « mondialisme ». Tous ces signaux montrent combien l'abandon du projet européen par la gauche et par la droite républicaine laisse la voie libre en France et partout en Europe à un repli dangereux pour la démocratie.

Les béquilles du Grenelle


Mauvaise surprise pour les Français. Au moment où la France s'apprête à célébrer le troisième anniversaire du Grenelle de l'environnement, lancé par un discours de Nicolas Sarkozy qui restera comme l'un des symboles de la prise de conscience écologique au niveau politique, les consommateurs vont en effet constater que la lutte contre le réchauffement climatique coûte cher… et que ce coût sera bien à leur charge.


Le simple jeu de l'innovation et de l'économie de marché ne suffira pas. Pour faire émerger de nouvelles formes de motorisation, de transport, d'énergie ou d'éclairage, il faut aujourd'hui accepter de mettre en place des mécanismes de soutien financier. Sans aide, ce qui est encore alternatif ne restera demain que marginal. Sans prime publique, l'éolien ou la voiture électrique n'atteindront jamais la taille critique censée leur permettre à terme de s'imposer comme des alternatives crédibles, tant sur le plan technologique qu'économique, à nos solutions actuelles considérées comme trop polluantes.


Le contribuable qui a échappé à la taxe carbone un moment imaginée doit le savoir, il va tout de même continuer à être mis à contribution sous une forme ou sous une autre. De nouvelles taxes CO2 finiront par apparaître et les diverses incitations fiscales censées, par exemple, favoriser les économies d'énergie vont, elles, progressivement s'amenuiser. Le coût de rabot tout juste imposé sur les niches fiscales n'a ainsi cette année pas épargné la cause « écolo ».


Le consommateur sera lui aussi mis à contribution. Comme l'illustre la nouvelle hausse programmée des tarifs d'électricité, soutenir l'émergence des énergies renouvelables est incontestablement une cause juste, mais la cause sera coûteuse.


Si, pour assurer le décollage de techniques d'avenir, il faut accepter des hausses de prix et la mise en place de béquilles sous forme de subventions, encore faut-il espérer que, demain, les « green tech » bénéficieront de gains de productivité permettant de faire baisser les prix et qu'elles pourront en même temps apprendre à marcher sans artifices. Les finances publiques comme celles des particuliers ne pourront pas indéfiniment assumer un coût élevé pour notre basculement dans un monde plus vert.

Retraites, le dernier tournant


C'est une étape déterminante qui sera franchie cette semaine avec l'adoption définitive par les deux Assemblées du projet de loi réformant les retraites. Mais est-ce que cela sera le dernier round de la bataille qui a commencé ? Nicolas Sarkozy l'espère. Les syndicats hésitent sur la marche à suivre et se divisent presque ouvertement sur les blocages. L'opinion, elle, commence à se résigner. C'est donc désormais le plus probable. Un point est cependant acquis : tant que les difficultés d'approvisionnement en carburant persisteront - les raffineries sont à l'arrêt -, que les rangs des manifestations resteront fournis et que des actes de violence seront perpétrés, le gouvernement ne pourra pas crier victoire.


Quand celle-ci sera constatée, elle aura de toute évidence un goût d'amertume. Ce conflit aura montré, une fois de plus, un pays incapable de discuter sereinement. Pourquoi ? Parce que le coeur du sujet, les retraites, a été depuis le début parasité par des éléments extérieurs plus ou moins explicites. Pêle-mêle : la préparation de la bataille de 2012 ; l'inquiétude sur l'avenir des raffineries ; l'impopularité du président de la République ; le télescopage avec l'affaire Bettencourt ; le désir ardent de François Chérèque de ne pas perdre d'adhérents comme en 2003 ; le sentiment diffus que la fin des 60 ans est le fruit caché de la « désoccidentalisation » du monde, ce mot si parlant d'Hakim El Karoui dans un livre récent. Autant de clefs qui expliquent la fièvre de cet automne.


D'autres voies étaient possibles, entend-on beaucoup. Une grande négociation ? Celle-ci n'avait en réalité aucune chance d'aboutir. Certes, la CFDT accepte l'allongement de la durée de cotisation. Mais, outre que cette dernière n'aurait pas d'effet financier réel avant 2030, le syndicat réformiste n'a jamais envisagé d'approuver une réforme qui serait rejetée par la CGT. Or, cette dernière a comme objectif, depuis son dernier congrès, d' « arrêter la spirale de l'allongement de la durée de cotisation que prévoit la loi Fillon »... Une directive d'ailleurs appliquée à la lettre dans les raffineries, où la revendication officielle de la CGT est le retour aux 37,5 années de cotisation ! Des hausses de prélèvement ? Il en faudra pour la dépendance et, selon toute vraisemblance, un jour ou l'autre pour financer l'assurance-maladie.


Nous sommes donc à un tournant. Le dernier sans doute avant le verdict qui sera apporté, sur le fond et la forme, par les urnes en 2012. Poursuivre la mobilisation au-delà du vote du Parlement ferait basculer le conflit dans l'inconnu. Qui peut le souhaiter ?

Les règles du jeu ont changé

Le sommet franco-germano-russe de Deauville a vu l'ébauche d'un nouvel ordre géopolitique européen : à la vision classique d'une UE flanquée de l'OTAN qui se dilate vers l'Est se substitue une Europe tripolaire où la Russie, la Turquie et l'Union développent chacune leur propre politique de voisinage, en concurrence. 
 
Le sommet sur la sécurité qui a réuni Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Dimitri Medvedev les 18 et 19 octobre s’annonçait comme un non-évènement. La France voulait du spectaculaire, l’Allemagne du raisonnable et la Russie quelque chose à monnayer. Le consensus s’avérait compliqué à obtenir. Mais au final, cette rencontre à Deauville, en Normandie, pourrait bien être un non-évènement qui fera date. Avec le recul, les historiens considéreront peut-être qu’il s’est agi d’un moment historique : celui où les dirigeants européens ont pris conscience qu’ils vivaient dans une Europe multipolaire.
L’existence même de ce sommet marque la fin de l’isolement de l’Union européenne. Dans les années 90, de nombreux penseurs imaginaient que l’Europe était en train de devenir un continent postmoderne, qui ne reposait plus sur l’équilibre des pouvoirs. La souveraineté nationale et la séparation des affaires intérieures et étrangères étaient en perte de vitesse. L’UE et l’OTAN allaient continuer à s’étendre jusqu’à ce que tous les Etats européens adoptent leurs façons de faire. Encore récemment, on aurait pu croire que tel était le cas. L’Europe centrale et l’Europe de l’Est étaient transformées, la Géorgie et l’Ukraine accueillaient des manifestations populaires pro-occcidentales et la Turquie se dirigeait tranquillement vers l’adhésion.
Mais désormais, ces perspectives d’un ordre européen unipolaire sont en train de s’évanouir. La Russie, qui n’a jamais été très à l’aise avec l’OTAN et l’élargissement de l’UE, est suffisamment puissante pour demander ouvertement une nouvelle architecture en matière de sécurité.

L'émergence de trois pôles

La Turquie, qui n’a pas apprécié que certains pays de l’UE bloquent les négociations d’adhésion, poursuit une politique étrangère indépendante et cherche à jouer un rôle plus important dans la région. Ajoutez à cela le fait que les Etats-Unis – déjà préoccupés par l’Afghanistan, l’Iran et la montée en puissance de la Chine – ont cessé d’être une puissance européenne à plein temps et vous vous verrez se profiler une Europe multipolaire.
Par conséquent, plutôt qu’un ordre multilatéral unique centré autour de l’UE et de l’OTAN, nous assistons à l’émergence de trois pôles : la Russie, la Turquie et l’UE, qui développent toutes des “politiques régionales” destinées à infléchir leurs sphères d’influence respectives et parfois communes dans les Balkans, l’Europe de l’Est, le Caucase et l’Asie centrale. Une guerre entre grandes puissances est peu probable.
Mais la concurrence s’installe et les institutions existantes ont été incapables d’empêcher la crise au Kosovo en 1998-99, ni de ralentir la course aux armements dans le Caucase, ni d’empêcher les coupures d’approvisionnement en gaz en 2008, ou encore la guerre en Géorgie, ni de mettre un terme à l’instabilité au Kirghizistan en 2010 – et encore moins d’accélérer la résolution des conflits gelés.
Le paradoxe, c’est que l’UE a passé une bonne partie de la dernière décennie à défendre un système dont ses Etats membres s’étaient rendu compte qu’il fonctionnait mal. Ils ont ainsi refusé à Moscou des pourparlers sur la sécurité afin de protéger le statu quo. Mais comme des dissensions paralysent les institutions, les pays de l’UE, la Russie et la Turquie les contournent de plus en plus.
Par exemple, certains états de l’UE ont reconnu l’indépendance du Kosovo malgré l’opposition russe ; la Russie a reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud au grand dam de l’UE ; et la Turquie a coopéré avec le Brésil sur la question de la menace nucléaire iranienne sans consulter l’OTAN. Les dirigeants européens, en sauvegardant l’illusion d’ordre, risquent de faire du chaos une réalité.

L'orde du jour est bon, pas la liste des participants

Et c’est là que le sommet de Deauville entre en scène. L’ordre du jour est le bon, c’est la liste des participants qui est à revoir. Plutôt que de négocier un nouveau traité ou d’organiser une autre rencontre entre Paris, Berlin et Moscou, l’UE devrait organiser un dialogue à trois sur la sécurité avec les puissances qui seront concernées au XXIe siècle – c’est-à-dire la Russie et la Turquie. Si l’UE proposait une telle rencontre, elle sortirait de sa position défensive face aux propositions de M. Medvedev de 2008 sur un nouveau pacte de sécurité.  En donnant une place de choix à la Turquie – en parallèle avec les négociations d’adhésion – les dirigeants de l’UE pourraient l'aider à conserver son identité européenne tout en gardant son influence dans la région.
Et si c’était Lady Ashton – responsable de la politique étrangère de l’UE – qui menait les négociations plutôt que Paris ou Berlin, les Etats membres pourraient mettre fin à cette anomalie : l’UE – l’un des plus gros acteurs de la sécurité en Europe – n’est représentée dans aucune des institutions militaires du continent.
L’UE a besoin d’une nouvelle approche stratégique qui ne soit pas uniquement destinée à empêcher la guerre entre puissances européennes, mais au contraire à les aider à vivre ensemble dans un monde où elles se situent davantage à la périphérie et où un voisin qui s’effondre peut s’avérer plus effrayant qu’un voisin puissant. L’objectif serait de créer une Europe trilatérale plutôt qu’une Europe tripolaire. Instaurer un dialogue à trois informel pourrait donner une nouvelle jeunesse à l’ancien ordre institutionnel et – pour paraphraser Lord Ismay [Secrétaire général de l’OTAN de 1952 à 1957] – permettrait de garder une UE unie, une Russie post-impérialiste et une Turquie européenne.
Analyse
L'impérialisme franco-germanique
Les sommets exclusifs comme celui qui s'est tenu les 18 et 19 octobre à Deauville entre Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Dmitri Medvedev, devraient susciter de la défiance, estime la politologue Jana Kobzová. L'Europe multipolaire ne doit pas être dirigée de façon impérialiste par des grandes puissances, écrit dans Sme la collaboratrice du Conseil européen des relations étrangères : "Deauville est devenue une station balnéaire importante au XIXe siècle, période au cours de laquelle les puissances de l'époque s'étaient partagées l'Europe en zones d'influence. Ce sommet a donc aussi rappelé le souvenir de ce concert des puissants, de Bismarck à Talleyrand.(...) L'Europe souffre aujourd'hui (...) de problèmes pour lesquels elle ne dispose pas de solutions. Le débat ne manquait donc pas de problématiques. Reste à savoir ce qui changera pour la sécurité en Europe après les discussions de Deauville, auxquelles les dirigeants français, allemand et russe ont choisi de ne pas convier 90% des Etats européens, pas plus que la Turquie, dont le poids ne cesse pourtant de croître. (...) Ce n'est pas le sommet de Deauville qui est problématique, mais la tendance qui se dégage de celui-ci. L'UE est menacée d'un retour au temps où les grandes puissances européennes se partageaient leurs sphères d'influence. Cela n'augure rien de bon pour la multipolarité." (avec eurotopics)

Le putsch Merkel - Sarkozy

Une semaine avant le sommet européen destiné à stabiliser la zone euro, le président français et la chancelière allemande ne se sont pas seulement accordés sur de nouvelles règles en matière de budget, ils ont également appelé à une réforme du traité de Lisbonne. Un coup monté, murmure-t-on à la Commission. 

La France et l’Allemagne sont tombées d’accord pour assouplir le nouveau et strict régime de sanctions imposé aux pays ne respectant pas les critères budgétaires de la zone euro. Et ce une semaine avant la tenue d’un important sommet européen où devrait être ratifié un système de pénalisation pour renforcer la monnaie unique.
Les hauts responsables européens chargés de préparer les nouvelles règles pour protéger l’euro d’un effondrement tel que celui qui l’a menacé après la crise de la dette grecque, ont tenté de faire bonne contenance en apprenant le coup de force franco-allemand. Des responsables de la Commission européenne ont toutefois reconnu l’existence de manœuvres entre Paris et Berlin qui voudraient assouplir le nouveau régime monétaire pour laisser davantage d’espace aux tractations politiques.
Auteurs d’une autre décision hautement contestable, Angela Merkel, la chancelière allemande, et Nicolas Sarkozy, le président français, ont également décidé de revenir sur le traité de Lisbonne, la quasi Constitution européenne, afin d’obliger les pays en difficulté, comme la Grèce, à se déclarer en faillite et à renoncer à leur droit de vote dans les Conseils européens.

Sarkozy a cédé pour rouvrir le traité de Lisbonne

Le 18 octobre au soir, lors d’un sommet à Deauville, Nicolas Sarkozy a cédé aux pressions allemandes pour rouvrir le traité de Lisbonne, en échange de quoi Berlin devrait cesser de plaider pour l’application de sanctions automatiques contre les contrevenants à la discipline budgétaire dans la zone euro.
Cette demande de réouverture du traité de Lisbonne devrait soulever une forte vague de résistance auprès de dirigeants européens épuisés par neuf pénibles années de finalisation du texte, lequel a été mis en œuvre l’année dernière.
Cette décision pourrait également mettre David Cameron en difficulté. Opposé au traité, le Premier ministre britannique se verrait demander d’organiser un référendum national en cas de renégociation du texte. "Si les responsables européens veulent un nouveau traité, ils doivent d’abord passer par un référendum populaire. Voilà l’occasion pour David, l’homme de fer, de tenir sa vieille promesse de référendum sur l’Europe . J’y croirai quand je le verrai de mes propres yeux", a déclaré Marta Andreasen, eurodéputée de l’UKIP parti pour l’indépendance du Royaume-Uni. En cas de modification du traité, Cameron pourra toutefois dire que les changements ne concernent que les pays de la zone euro, dont le Royaume-Uni ne fait pas partie, et qu’un scrutin national n’est donc pas nécessaire.

Une nouvelle discipline budgétaire attendue depuis des mois

Cela fait six mois que les responsables européens préparent leurs plans pour une "bonne gouvernance économique européenne" afin de répondre à la crise de la dette grecque qui a failli ruiner la monnaie européenne et a créé une crise de financement sans précédent (il a fallu un plan de 750 milliards d’euros pour sauver l’euro). Soulignant que le désastre grec ne devait plus jamais se reproduire, les dirigeants européens ont insisté sur la création d’une nouvelle discipline budgétaire pour les 16 pays membres de la zone euro, avec d’importantes pénalités en cas de dette ou de déficit excessifs.
Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, a été chargé de former une équipe de responsables financiers européens pour définir les nouvelles règles budgétaires. Réunis lundi pour la dernière fois, leurs travaux devraient être présentés lors d’un sommet européen la semaine prochaine. Dans le même temps, la Commission a également formulé diverses propositions.
Le projet de réglementation présenté en septembre par Olli Rehn, commissaire aux Affaires économiques et monétaires, prévoit des amendes de 0,2% du PIB pour tous les contrevenants au pacte de croissance et de stabilité (fixant le déficit budgétaire autorisé à moins de 3% du PIB et la dette publique à moins de 60% du PIB). Les sanctions seraient appliquées de manière quasi automatique, sur ordre de la Commission, et ne pourraient être levées qu’après un vote à la majorité qualifiée des gouvernements européens. Le dispositif vise à éviter les tractations politiques qui deviennent inévitables lorsque les décisions sont prises au niveau des gouvernements européens.

La France et l'Allemagne affaiblissent une nouvelle fois le pacte

En tant que bon élève de la discipline budgétaire, l’Allemagne était le premier partisan du système de sanction automatique. Sarkozy a pris la tête de l’opposition en faisant valoir la primauté du politique et des gouvernements élus en matière de budget national.
L’accord franco-allemand prévoit l’application "automatique" des sanctions mais précise que la décision serait du ressort des ministres européens des Finances et non de la Commission européenne, augmentant ainsi les possibilités de négociations politiques.
"En 2004, c’est la France et l’Allemagne qui affaiblissaient le pacte de stabilité. Voilà qu’ils recommencent", déclare un haut responsable de la Commission. Les médias allemands déplorent les concessions accordées par Angela Merkel. "Le gouvernement a brillamment échoué à faire du  nouveau pacte de stabilité un véritable instrument de discipline budgétaire", conclut le Financial Times Deutschland.

Georges Frêche, provocateur en série

Coutumier des dérapages verbaux, Georges Frêche a fini par être exclu du Parti socialiste en 2007. Extraits.

Sur la Seconde Guerre mondiale
Lors de l'inauguration, samedi 23 janvier, de son local de campagne pour les régionales, le président sortant du Languedoc-Roussillon s'en prend au délégué régional de la Cimade, venu manifester contre l'implantation de l'entreprise Agrexco (une entreprise israélienne) à Sète. Des propos rapportés par Montpellier journal: «Et je dis à mon ami le pasteur Nuñez qui mène cette manifestation, qu'il me laisse le souvenir des luthériens qui ont voté Hitler en Allemagne en 1933. Il ne faut pas se tromper de combat.»
Equipe de France de football
«Dans cette équipe, il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est que les blanc sont nuls (…) J'ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze Blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine», déclare-t-il lors d'une réunion, le 14 novembre, selon Midi Libre.
Harkis
«Vous êtes allés avec les gaullistes. Ils ont massacré les vôtres en Algérie et encore, vous allez leur lécher les bottes! Vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur!», lance-t-il à un membre d'une association harkie, le 12 février 2006. Quelques jours, plus tard, le Parti socialiste décide de le suspendre de ses instances nationales. Il sera également condamné à 15.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Montpellier pour ces propos, avant d'être relaxé en appel.
Immigration
«Ici, c'est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate», commente-t-il au sujet de la liaison centre-ville/La Paillade, un quartier à forte population d'origine maghrébine de Montpellier, lors de l'inauguration d'un nouveau tramway le 30 juin 2000. Le même jour, il déclare au sujet d'une femme voilée. «Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n'a que les oreillons et on lui tient les oreilles au chaud».
«Ils me font chier !», s'exclame-t-il en octobre 2001, lors de la réunion bisannuelle des directeurs d'école élémentaire de la ville, à propos des Maghrébins du quartier de la Paillade.
«Ils ne vont pas vouloir maintenant nous imposer leur religion ! Ceux qui ne veulent pas respecter nos valeurs, qu'ils rentrent chez eux!», renchérit-il au cours de la campagne des législatives de 2002.
«La communauté d'origine maghrébine devient si nombreuse qu'une partie d'entre elle ne souhaite plus s'intégrer (…) Le problème majeur n'est pas la religion, mais le nombre», assène-t-il dans une interview à l'hebdomadaire La Gazette de Montpellier, en mai 2003.
Montpellier et la région Languedoc-Roussillon
«La droite a été soutenue par les islamistes et les femmes voilées d'al-Qaida», dit-il avant d'être battu par Jacques Blanc, aux élections législatives.
«Que va-t-on pouvoir faire si on ne peut même pas changer le nom de cette région? On n'a pas de couilles», s'insurge-t-il, après avoir tenté de débaptiser la région Languedoc-Roussillon en Septimanie.
Police
«Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles ?», s'interroge-t-il en novembre 2004, au cœur des émeutes urbaines. Une provocation qui lui vaudra d'être mis en examen pour «diffamation envers une administration publique».
Religion
«J'espère qu'il sera meilleur que l'autre abruti. Celui-là, on le jugera sur le mariage des prêtres et sur la capote» : c'est en ces termes que Georges Frêche commente l'élection du successeur de Jean-Paul II, Benoît XVI, face aux quatre-vingt-dix élus du conseil d'agglomération de Montpellier, en avril 2005. Et l'élu d'ajouter : « C'est dommage, ils en ont loupé un », en parlant du nouveau Pape d'origine allemande et du bombardement de Dresde par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.