TOUT EST DIT

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mercredi 28 décembre 2011

2011, l’année du traducteur

Avec l'accession des romans de Stieg Larsson et Haruki Murakami au rang de best-sellers internationaux, la traduction n'avait pas connu pareil succès depuis 30 ans. Mais atteindra-t-elle jamais le graal de la fidélité absolue ? 

Il fut un temps, nous dit le chapitre 11 de la Genèse, où “toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots”. Au lendemain du Déluge, les survivants décidèrent de fêter leur chance et leur salut selon une tradition éprouvée, en construisant un édifice triomphal. La Bible traduit cette aspiration en ces termes : “Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel”. “Faisons-nous un nom, clament les enfants de Noé, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.”
Pas de chance. Si l'on en croit l'Ancien Testament, cette volonté d'union de l'humanité n'était pas du goût du Tout-Puissant. Le désir démiurgique de l'homme était donc voué à l'échec, et le projet avorté a été baptisé Babel.
Comme nous le précise [la Bible traduit par Louis Segond], “c'est là que l'Eternel confondit le langage de toute la terre”. Et pour faire bonne mesure, il dispersa sur toute la surface du globe ces peuples aux langues désormais différentes.

Les Terriens parlent une seule langue

En ce début de XXIe siècle, le monde demeure un patchwork de plus de 5 000 langues distinctes et concurrentes. Pourtant, pour qui rêve encore d'une langue universelle, les perspectives ont rarement été aussi encourageantes : 2011 a été une année hors du commun pour l'art de la traduction. Serait-il donc possible de rebâtir la tour de Babel ?
De nombreux linguistes rejoignent désormais l'idée pionnière du philosophe Noam Chomsky selon laquelle, en dépit de lexiques mutuellement incompréhensibles, “les Terriens parlent une seule langue” – cela sauterait d'ailleurs aux yeux de tout Martien de passage, assure Chomsky. Pour toutes sortes de raisons, jamais nous n'avons été aussi proches de la compréhension mutuelle.
Grâce notamment à la force de frappe des médias internationaux, un marché d'une ampleur inédite se fait jour pour la littérature traduite, en particulier en anglais britannique ou américain.
Des versions qui ont parfois avec l'original aussi peu de ressemblance que l'envers d'un tapis persan avec son endroit – mais cela ne semble en rien entamer leur attrait pour le lecteur.
Depuis peu, une soif nouvelle de “fictions étrangères” (en témoignent par exemple la trilogie Millenium de Stieg Larsson, ou 1Q84, d'Haruki Murakami) est venue nourrir une tendance de fond, renouvelant du même coup le lectorat de certaines superstars de la littérature internationale tels Umberto Eco, Roberto Bolaño et Péter Nádas.
Il faut sans doute remonter aux années 1980, et au succès international des romans de Milan Kundera, Gabriel García Márquez et Mario Vargas Llosa, pour retrouver une volonté aussi marquée d'ouvrir le marché du livre aux fictions traduites.

Les traducteurs sont des rockstars

De nouvelles éditions [en anglais] de Guerre et Paix de Tolstoï, de Madame Bovary de Flaubert ou de A la Recherche du temps perdu, de Proust, poussent sous le feu des projecteurs les traducteurs, espèce timide s'il en est.
Leur confrère David Bellos, dont le dernier ouvrage, intitulé Is That A Fish in Your Ear? Translation and the Meaning of Everything, paru cet automne, souligne pourtant qu'au Japon, “les traducteurs sont des rockstars” et possèdent même un ouvrage consacré aux cancans de leur milieu, La vie des traducteurs, le B.A.-BA.
Cette explosion du lectorat mondial de fictions n'aurait pas été rendue possible sans un autre phénomène : selon le British Council, confirmé par de nombreuses autres sources fiables, près de la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards d'individus, possède au moins “des notions d'anglais”. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une langue peut être transmise et comprise presque partout sur la planète.
Ce phénomène linguistique inédit est soutenu par la puissance des médias. Lindsey Hilsum, responsable du service étranger de la chaîne britannique Channel 4 News, qui avait demandé le sens d'un graffiti en arabe peint sur un mur de Tripoli, a été surprise par le clin d'œil interculturel : “Kadhafi, vous êtes le maillon faible. Au revoir.” .
Devant ces horizons nouveaux, Google, on ne s'en étonnera pas, est à l'avant-garde de la prochaine révolution de la traduction, modifiant ses techniques et sa portée. Pour rivaliser avec cette pratique éminemment humaine qu'est la traduction, le géant de l'Internet a lancé un programme approchant le graal de l'intelligence artificielle, capable de traduire le “langage naturel”.
Google Traduction puise dans de richissimes archives de traduction et se fonde sur les probabilités pour déduire le sens le plus probable, en fonction du contexte.
Pour cela, le service dispose d'une base de données de plusieurs milliers de milliards de mots issus de documents des Nations unies, de la série des Harry Potter, d'articles de presse ou de documentations et rapports d'entreprises.

Le rêve de la traduction parfaite

Le rêve d'une vraie langue universelle repose, au fond, sur celui de la traduction parfaite. Outre les enseignements que nous offre l'épisode de Babel, l'histoire de la Bible elle-même et de ses versions est édifiante.
Cette année, le 400e anniversaire de sa plus prestigieuse traduction en anglais, la Bible du roi Jacques (King James Bible) aura été l'occasion de réjouissances, mais aussi de poursuivre la réflexion : peut-on fournir une traduction idéale, ou définitive, de pareille œuvre ? Toute nouvelle version n'est-elle pas inévitablement marquée par le contexte social et culturel dans lequel a travaillé le traducteur ?
Le sort que connaissent les traductions postérieures de la Bible en anglais témoigne de la difficulté à rendre un texte de façon intemporelle dans une langue qui est, elle, en perpétuelle évolution. Les chantres de la Bible du roi Jacques, traduite du temps de Shakespeare, sont horrifiés par certaines tournures des traductions modernes, qu'ils jugent ridicules.
Ainsi, les “wolves in sheep's clothing” [Matthieu 7:15, “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs”], retraduits dans la New English Bible, semblent tout à coup sortir d'un film des Monty Python – “men dressed up as sheep” [littéralement des “hommes déguisés en brebis” ; d'ailleurs traduit par “déguisés en agneaux” dans la dernière traduction française en date, confiée à des écrivains, La Bible, nouvelle traduction, Bayard, 2001].
Certes, 2011 a bien été un excellent cru pour la traduction, et la compréhension mutuelle entre les hommes bénéficie bien d'avancées technologiques majeures, mais les fameux jeux de langage de Wittgenstein ont encore de beaux jours devant eux.
Face à la multiplicité des langues de ce monde, Google Traduction continuera ainsi de buter sur le casse-tête de la saucisse de Francfort. Non, il ne s'agit pas d'une énigme pour linguistes allemands, mais d'une question simple. Que désigne un “hot dog” en anglais ? Un sandwich garni d'une saucisse, ou un adorable chiot ?

Scènes d'hystérie collective aux obsèques de Kim Jong-il

La télévision nord-coréenne a diffusé des images de ces funérailles aux allures martiales, qui n'étaient pas sans rappeler celles de son père Kim Il-Sung.

Triste anniversaire

Dix ans, ce devrait être au moins l’âge de raison pour l’euro. Mais c’est encore de maladie infantile dont souffre la monnaie unique européenne. Alors qu’on la croyait à l’abri des mauvaises infections, la voilà qui connaît même l’un de ces accès de fièvre répétitifs qui peuvent à tout moment l’emporter pendant l’hiver. Le plus triste, c’est que personne n’éprouve de véritable affection pour elle. Pas même d’attachement particulier au delà, pour ses protecteurs, de la certitude de sa nécessité. Aura-t-elle jamais été populaire ? Trop nordique dans son dessin. Trop allemande dans sa rigueur. jusqu’à son nom - préféré à «l’écu » de VGE qui sonnait tellement français - jugé d’emblée froid. Impersonnel. Comme « la zone » sur laquelle elle règne qui suggère davantage les urgences hospitalières - il faut la sauver ! - que le voyage dans l’histoire que nous proposaient Pasteur ou Richelieu.

Ah, la nostalgie du franc… Elle ne s’est pas vraiment éteinte, animée par le souvenir flou de l’âge d’or des trente glorieuses. Et régulièrement revient la tentation de ressusciter la semeuse des rêves de prospérité d’une France pleinement souveraine et maîtresse absolue de son destin monétaire et politique. Et qu’importe si cette illusion anachronique coûterait des fortunes, elle berce les langueurs monotones.

L’euro a l’odeur aigre de la crise après avoir longtemps traîné derrière lui un lourd parfum de soupçon. Le passif psychologique qui leste son image est chargé. Calcul impossible, la division par 6,55 avait servi - une bonne partie de l’opinion en reste persuadée - à dissimuler une augmentation des prix. Désormais, on lui reproche d’avoir incité les démocraties à remplir leurs valises de dettes jusqu’à ce qu’elles deviennent des boulets paralysants. Et qu’ils sont agaçants ces Britanniques qu’on disait isolés avec leur livre sterling avec leur livre sterling, et qui paraderaient presque aujourd’hui avec un AAA que la Banque d’Angleterre rend nettement plus durable que le nôtre. Quant aux autres Etats sceptiques qui ne tentèrent pas l’aventure, eh bien ils entendent le rester.

Les vertus de la faible inflation et du dynamisme des échanges que portait l’euro ont été inhibées par la mauvaise coordination manifeste de ses opérateurs. Les nuits bruxelloises de l’automne 2011 au chevet de l’objet sulfureux ont fait oublier la légèreté du printemps 2002 quand il avait rapproché Paris d’Amsterdam, Berlin de Madrid, Rome de Dublin. Contre toute attente l’argent - un seul et même argent - avait alors généré une furtive fraternité.

TRAGÉDIE, HISTOIRE D'UN PEUPLE MANIPULÉ





Beau temps, mauvaise nouvelle

Les glaciers fondent, les déserts avancent, la neige ne tombe plus à Noël. À part Claude Allègre, tout le monde s’en est rendu compte en levant les yeux au ciel : ça chauffe chaque année un peu plus pour la terre. Pour le moment, on se contente de monter la clim’ au lieu de baisser l’émission massive à l’origine de l’effet de serre. Le degré d’intolérance de la planète à cette montée de température sera atteint plus vite que prévu.

Depuis 1994, l’ONU et le G20 n’ont pas su imposer des mesures fermes et efficaces pour bloquer le thermomètre, en fermant le robinet des gaz à effet de serre, ouvert plein pot par un milliard de Chinois. On ne peut décemment pas demander à ces nouveaux champions du CO 2, de reprendre leurs vélos grinçants de l’époque Mao et de renoncer à la voiture qui nous est bien utile depuis un siècle. La solution ne peut être que mondiale et partagée. Entre la crise, la Syrie, l’inflation... les dossiers brûlants ne manquent pas lors des réunions de l’ONU et les sommets du G20. Mais si le dossier climat reste au réfrigérateur, les dirigeants vont passer leur temps à traiter dans l’urgence les catastrophes, les conflits, les désastres économiques provoqués par cette chaleur. Le beau temps ne sera bientôt plus une bonne nouvelle.

Les leçons de notre jeunesse

La France en récession, la France en campagne électorale. Dure année qui s'achève, rude année qui s'annonce. Le temps est loin où l'on nous expliquait que l'une des vertus du modèle social français était d'amortir la crise. C'était en 2008-2009. Nous faisions alors mieux que nos voisins allemands, plus durement touchés sur le coup. Aujourd'hui nous les envions, et les Français anticipent non pas des jours meilleurs, mais plus difficiles.

Sans vouloir dévaloriser la politique, reconnaissons que nous ne pouvons tout lui demander. Aucune solution miracle ne sortira des urnes, souvent en retard sur les réalités. La circulation des idées et des personnes va beaucoup plus vite. L'avenir est à ceux qui bougent, qui inventent, qui défrichent. À ceux qui regardent le monde pour y découvrir les opportunités à développer, les chances à saisir. À ceux qui se laissent heureusement surprendre, et qui n'enferment pas le futur dans les catégories d'hier. Tous les Français ne deviendront pas chefs d'entreprise, mais nous avons besoin de « libérer » ceux qui peuvent prendre des initiatives pour qu'ils puissent proposer du travail à d'autres.

C'est du côté de la jeunesse qu'il faut regarder. À la différence de la génération qui a grandi pendant les Trente Glorieuses, elle sait qu'elle n'a rien à perdre. Le chômage qui la frappe cruellement lui a appris qu'elle ne doit pas compter sur « le système », mais sur elle-même. Du coup, elle a l'esprit affûté. Elle croit en elle et dispose de ressources profondes.

Elle sait que la vie est dans l'échange, dans le mouvement, bien plus que dans les assurances et autres garanties. Qu'elle ne vivra pas de ce qu'elle recevra de l'État, mais de ce qu'elle sera capable de proposer, d'offrir, de produire et de mettre, disons-le, sur le marché... Notre pays a trop longtemps douté, comme le montre la faiblesse de ses exportations.

Cette jeunesse est déjà à l'aise dans la France de demain qui sera diverse, multiculturelle, pluriconfessionnelle, n'en déplaise à ceux qui croient aux lignes Maginot. Alors qu'on s'interroge sur l'avenir d'une Europe à laquelle les leaders politiques nationaux n'ont pas voulu donner les moyens de son existence, trop soucieux de défendre leur pré carré, cette jeunesse a grandi en ignorant les frontières de nos vieux pays. Elle n'a pas tardé à oublier de compter en francs, en lires, en marks... Et elle n'est pas disposée à venir en arrière.

Depuis trente ans, elle a compris, cette jeunesse, que les puissances sont fragiles. Elle a vu s'effondrer le communisme, chanceler le monde libéral, tomber des dictateurs. Elle voit la Chine triomphante déjà sous la menace d'une implosion sociale... Elle a grandi dans un monde qui s'est très largement transformé : nouvelles technologies, nouveaux métiers, mélange des cultures... Par conséquent, elle sait qu'il faut penser autrement. Qu'il faut explorer l'incertitude, non pour trembler, mais pour y découvrir ce que nous n'avons pas encore vu, ce que nous n'avons pas exploré. Nous sommes, nous apprend-elle, dans le temps des pionniers. Rien n'est garanti, mais beaucoup est possible.

C'est vers elle qu'il faut se tourner, pour l'accompagner, l'épauler, lui transmettre la part vive de l'héritage, et avec elle inventer un avenir inédit. Car une chose est sûre : ceux qui voudront s'en tenir, par définition, aux solutions d'hier seront en dehors du coup. Il est temps de se décoincer...

Des élections législatives anticipées fin avril en Grèce

Des élections législatives se tiendront en Grèce après Pâques, fin avril, a annoncé mardi 27 décembre le ministre des finances Evangelos Vénizélos, ajoutant que l'avenir du pays se jouerait le mois prochain sur le plan de refinancement de la dette.

"L'avenir du pays se décidera entre le 16 janvier et les deux ou trois semaines suivantes, au cours des négociations sur le nouveau programme" d'aide de la zone euro, dont le plan de refinancement de la dette, a ajouté M. Vénizélos lors d'une réunion du parti socialiste Pasok, l'une des trois formations de la coalition gouvernementale du premier ministre, Lucas Papademos.
Cette annonce semble indiquer que les conservateurs grecs du parti Nouvelle Démocratie (ND, droite) ont renoncé à leur exigence d'élections législatives anticipées dès le 19 février prochain, pour laisser quelques semaines supplémentaires à M. Papademos pour mettre en œuvre les réformes.
Le porte-parole de ND, Yannis Michelakis, a en effet déclaré mardi que son parti accepterait sous certaines conditions de repousser la date des élections, mais pas au-delà de la Pâque orthodoxe qui tombe le 15 avril. "Tout changement de la date du 19 février, sur laquelle nous nous étions mis d'accord, dépend des discussions sur la dette", a-t-il rappelé sur la radio Vima.
L'APPLICATION DU PLAN D'AIDE
M. Papademos, un technocrate, dirige le gouvernement formé en novembre par le Pasok, le parti socialiste auparavant seul au pouvoir, le parti de la Nouvelle Démocratie et le parti d'extrême droite Laos.
Sa principale tâche est la définition des modalités et l'application du deuxième plan d'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), convenu en octobre. Il doit aussi faire passer au Parlement grec les mesures d'austérité promises en échange de cette aide.
Une troïka représentant l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne (BCE) est attendue en janvier à Athènes pour vérifier si les objectifs fixés dans un premier plan d'aide en 2010 ont été atteints par la Grèce et comment ce pays prépare les mesures pour obtenir le deuxième volet de l'aide.
Avec une économie en pleine récession, le gouvernement a de plus en plus de mal à atteindre ces objectifs d'assainissement des finances publiques et certains au sein du cabinet commencent à suggérer que d'autres mesures d'austérité seront nécessaires.

Poutine : «Je n'ai pas besoin de tricherie pour gagner»

Le premier ministre russe a une nouvelle fois exclu mardi de remettre en cause le résultat des législatives avant d'annoncer la promotion de Vladislav Sourkov, proche conseiller et théoricien de la «démocratie dirigée».

«En tant que candidat je n'ai besoin d'aucune tricherie», lance Vladimir Poutine qui promet une élection présidentielle «transparente, claire et objective» couronnée sans nul doute par sa victoire. «Que ce soit clair pour tout le monde, je veux m'appuyer sur l'expression de la volonté populaire, sur la confiance», insiste-t-il. Devant les membres de son «Front populaire», une vaste agrégation de syndicats, de partis et d'associations créée pour redonner un second souffle à son parti Russie Unie, le candidat n'a que mépris pour ses opposants.
Faute de «programme unifié», de «moyens compréhensibles», «d'objectifs clairs» et de leaders «capables de faire des choses concrètes», l'opposition se contente, selon lui, de «délégitimer le processus électoral». Or, affirme-t-il ,«il ne saurait être question de discussions sur une révision» des résultats des législatives. «Nous devons mettre un terme à toutes ces insinuations», conclut-il.
«Le pouvoir en place est dans un cul de sac historique», relève Andreï Illarionov, président de l'Institut d'analyse économique. «Il s'attache à provoquer et à discréditer les organisateurs des manifestations, mais surtout, il prépare sa revanche», juge cet économiste qui n'exclut pas «une répression brutale, à la biélorusse».

Rassemblement anti-fraudes

Lundi, deux militants d'opposition, Yaroslav Nikitenko et Serguei Oudaltsov, ont été condamnés à 10 jours de prison. Oudalstov, leader du Front de gauche, venait tout juste de purger une peine de 15 jours pour avoir participé au tout premier rassemblement anti-fraudes, organisé le 4 décembre, jour du scrutin. «Son seul moyen de résister est une grève de la faim qui met sa vie en danger. C'est l'arbitraire le plus total!», s'inquiète l'étoile montante de la contestation, le sulfureux blogueur Alexeï Navalny, qui réclame sa libération immédiate.
En parallèle, Vladimir Poutine s'attèle à réunir ses barons les plus loyaux. Après avoir été désigné, la semaine dernière, chef de l'administration présidentielle, Vladislav Sourkov, architecte des mouvements de jeunesse pro-Kremlin et principal idéologue de la «démocratie dirigée» , a été nommé mardi vice-premier ministre. Son admiration pour l'homme fort du pays est inconditionnelle: «Je pense que Poutine est un homme que Dieu et le destin ont envoyé à la Russie lorsqu'elle traversait une période difficile», déclarait-il en juillet.
En verrouillant son système, Vladimir Poutine semble galvaniser davantage ceux qui exigent son départ. «Ce vote qui est prévu ne peut pas être considéré comme une élection. Elle ne sera pas légitime quoiqu'il arrive. Nous ne la reconnaîtrons jamais», martèle Alexeï Navalny, qui n'exclut pas de se déclarer candidat si la rue réussit à obtenir «des élections libres». Pour transcender les dissensions qui agitent la nébuleuse de l'opposition, il appelle les Russes à sortir encore plus massivement dans la rue: «Peut-être que c'est une vision trop primaire, mais si un million de personnes sortent dans la rue, ils ne pourront rien nous faire. Ils devront satisfaire nos revendications»

POUTINE EST FOU, C'EST CERTAIN, IL EST DÉMENT.
C'EST À LUI QU'IL FAUT IMPOSER UNE PSYCHOTHÉRAPIE.

Le coût des débats PS pas imputé à Hollande pour 2012

La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques considère que les dépenses des médias pour couvrir la campagne «n'ont pas été exposées au profit direct» du candidat PS à l'Elysée. Elles ne peuvent donc pas être imputées à ses comptes de campagne.

La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a tranché. Les dépenses consenties par les chaînes de télévision et de radio dans le cadre des primaires socialistes ne seront pas imputées aux comptes de campagne de François Hollande. «Sous réserve des observations éventuelles du Conseil constitutionnel, la commission considère (…) que de telles dépenses, qui n'ont pas été exposées au profit du candidat désigné in fine et en vue de son élection, n'ont pas à être rattachées à son compte de campagne», a expliqué le président de la commission, François Logerot, en réponse à l'UMP qui avait soulevé le problème le 9 décembre dernier.

Le parti majoritaire, par la voix de Franck Riester, son secrétaire national en charge de la communication, avait demandé à la CNCCFP si les dépenses des médias devaient être intégrées au compte de campagne du candidat socialiste, pointant également du doigt un partage inégal, selon lui, du temps de parole dans les médias entre l'UMP et le PS au troisième trimestre 2011. Contacté par Le Figaro, le député de Seine-et-Marne n'était pas joignable dans l'immédiat.
Une primaire rentable pour le PS

«Les dépenses engagées lors de ces émissions se rapportent à des confrontations contradictoires entre plusieurs pré-candidats du même parti, en vue de la désignation de l'un d'entre eux», a justifié François Logerot dans un courrier adressé au secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Mais la primaire a rapporté au Parti Socialiste entre 1 et 1,5 millions d'euros, selon des chiffres que le parti a lui-même communiqués.

Un excellent résultat, probablement réalisé grâce à la médiatisation dont a bénéficié le processus de désignation du candidat socialiste. Car si sa médiatisation de la primaire n'a pas rapporté directement de l'argent au parti, elle lui a assuré une véritable popularité, notamment par le biais des quatre débats télévisés organisés et diffusés à des heures de grande écoute en septembre et octobre.

CELA FERA PLUS D'UN AN DE CAMPAGNE POUR LE PS, 
BRAVO !!!

L'euro fête ses dix ans sans tambour ni trompette

Dix ans et pas tout à fait toutes ses dents. Voilà une décennie que l'euro a remplacé dans les porte-monnaies de millions d'Européens le franc, le mark ou la lire, après avoir conquis les marchés financiers dès 1999. Mais même fort aujourd'hui d'une armée de pièces et de billets, présente dans 17 pays européens (332 millions de personnes), la monnaie unique n'est pas parvenue à s'imposer définitivement. Entre les marchés qui remettent en cause jusqu'à son existence et les politiques qui veulent lui faire la peau, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan ou Jean-Pierre Chevènement en tête dans l'Hexagone, la devise européenne « fête » son anniversaire sans tambour ni trompette.
« Tout semblait aller pour le mieux jusqu'à la crise financière, qui a mis en lumière les failles institutionnelles de la zone euro », explique Philip Whyte, chercheur au Centre for European Reform de Londres. La crise de la dette, survenue en Grèce en 2010 avant de gagner les autres pays membres, n'a rien arrangé.

La zone euro a "sous-estimé les risques"

Eurosceptiques et europhiles se livrent désormais un duel sans merci. Les premiers reprochant à la monnaie unique d'être surévaluée et de pénaliser les exportations quand ses défenseurs louent « des prix stables pour les consommateurs, plus de sécurité pour les entreprises et les marchés ». Tout le monde a « sous-estimé les risques », juge Philip Whyte, pour qui la forte baisse des taux d'intérêt après l'arrivée de la monnaie unique, notamment en Europe du Sud, a incité gouvernements, entreprises et ménages à s'endetter démesurément.
En dépit de ses avantages indéniables pour voyager, « les consommateurs n'ont jamais été très heureux (avec l'euro), ils ont toujours gardé cette perception initiale qu'il signifiait une augmentation des prix », constate André Sapir, économiste du centre Bruegel de recherche sur les politiques économiques en Europe. Si la BCE a effectivement veillé à la stabilité des prix, avec une inflation limitée à 2% par an en moyenne depuis 1999, la focalisation des consommateurs sur leurs achats quotidiens comme le pain ou l'essence a provoqué un phénomène d'inflation ressentie dans tous les pays où l'euro a été introduit. Et ceux qui font toujours la conversion dans leur monnaie nationale « la font fatalement avec les prix d'il y a 10 ans », d'où le sentiment de forte inflation qu'éprouvent de nombreux Européens encore aujourd'hui, selon André Sapir.
Personne ne songe sérieusement à un retour aux anciennes monnaies nationales même si la nostalgie gagne du terrain, notamment chez les Allemands, qui étaient très attachés au deutschemark synonyme du miracle économique d'après-guerre et qui ont l'impression de devoir toujours passer à la caisse pour leurs voisins. Selon les économistes, une fin de l'euro serait catastrophique pour les banques européennes, à cause de la dépréciation prévisible des monnaies des pays d'Europe du Sud dont elles sont créancières. Et l'Allemagne, dont la monnaie s'apprécierait considérablement, verrait fondre sa compétitivité à l'export, avec des pertes d'emplois massives à la clé.