TOUT EST DIT

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jeudi 3 mai 2012

Le Parti Socialiste : un parti de magouille de triche et de cynisme ! Honteux 


62% des Français craignent de connaître une situation "à la grecque" !

Ils n'étaient que 49% au mois de février... En mai, 62% des Français disent craindre de connaître la même situation économique que la Grèce ou l'Espagne dans les mois à venir, selon un sondage Ifop pour le site Atlantico.
Les électeurs du Front national sont les plus inquiets, puisque 83% d'entre eux anticipent un scénario "à la grecque" pour la France. Le pourcentage est de 67% chez les électeurs de François Bayrou, ce qui s'explique notament par le fait qu'il s'agit d'un thème central du candidat du MoDem, selon l'Ifop. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon arrivent juste derrière (65%), alors que le candidat du Front de gauche a dénoncé tout au long de sa campagne "les ravages" provoqués par les marchés financiers.

Quant aux électeurs des deux candidats en lice pour le second tour, ils se montrent moins inquiets que le reste de la population : 59% des électeurs de Nicolas Sarkozy ont répondu "oui" à la question de l'Ifop, et 41% de ceux de François Hollande.
Dans son commentaire, Jérôme Fourquet, le directeur adjoint du département opinion publique à l'Ifop, note qu'une partie de l'électorat, "notamment les électeurs de François Bayrou, pourrait se tourner vers le candidat UMP au second tour, pas forcément par gaieté de coeur, mais parce que sur ce sujet, c'est lui qui apparaît comme le candidat le plus crédible"...

Rituel ! 


Le face-à-face des candidats du second tour est utile, il est bon qu’il ait lieu, mais il ne faut pas en attendre plus qu’il ne peut donner. C’est plus une vérification qu’une découverte. On s’assure que le candidat qu’on préfère (ou qui vous agace le moins) tient la route, a de l’endurance, ne se démonte pas.
Même si on fait le blasé, il y a quand même un peu d’excitation. Ce débat si ritualisé va-t-il faire trébucher l’un des prétendants, de préférence celui qu’on repousse ? C’est la loi antique des duels, on attend un vainqueur et un vaincu.
Pour cela, il faudra attendre dimanche.
Hier, la technicité a pris le pas sur l’émotion. Ce fut une soirée convenue, un balayage consciencieux de fin de campagne, chiffre contre chiffre, avec des avalanches de taux et de situations comparées. On avait davantage l’impression d’entendre des chefs de gouvernement faisant assaut de démonstrations que des candidats à la présidence de la République. Alors que le système présidentiel français donne un poids considérable à l’homme, sa culture, ses convictions, ses tripes, chacun a repris doctement ses dossiers, quitte à répéter ce qu’il avait dit lors des meetings au cas où un citoyen distrait, ou tout juste revenu de la planète Mars, aurait manqué un épisode. Un jeu de fond de court là on aurait aimé des montées au filet. Il fallut attendre longtemps pour que François Hollande et Nicolas Sarkozy exposent avec flamme leur conception de la présidence. Mais cela ne dura que quelques minutes.
Qui a été supérieur à l’autre ? Vaine question. On ne départage pas en trois heures de ping-pong verbal deux hommes du même âge (57 ans), deux débatteurs rodés, agiles, habiles, qui savent toutes les ficelles de la vie politique.
La forme du débat y est pour beaucoup. Les deux candidats se répondaient l’un à l’autre sans arbitrage extérieur, les deux journalistes étant cantonnés au rôle de chronométreurs officiels de l’équipe de France. Même sur l’Europe et l’immigration, les projets de société ont eu du mal à aller au-delà de l’inventaire classique, droite contre gauche. Dommage !

Le jeu du chat et de la souris


Moment d'ultime dévoilement avant le verdict des urnes, le choc des titans a en tout cas tenu ses promesses sur un point : la rugosité des débats l'a emporté haut la main sur l'émotion, que les duellistes n'ont que rarement su faire passer. Tous deux des enfants de la télé, ils maîtrisent l'exercice et n'ont pas été obligés de forcer leur talent pour le démontrer. Ils se sont évertués d'emblée à habiter la fonction présidentielle, deux postures se découvrant assez vite et illustrant leurs stratégies. Pas de round d'observation pour Sarkozy l'outsider face à un Hollande plus attentiste en tant que favori des sondages. Le second, reprenant un slogan de Mitterrand, s'est référé à « toutes les forces de France » ; le premier lui a reproché d'être « l'homme d'un parti ». Les finalistes ont eu sur l'économie des échanges sérieux, d'un bon niveau. Le puncheur Sarkozy, lâchant des mots et des coups plus virils, a rappelé la responsabilité de la crise, tandis que son rival le renvoyait sans cesse à sa propre responsabilité. Aucun doute, deux « bêtes politiques » se regardaient en chiens de faïence. Le tenant du titre devait prendre des risques pour rechercher, à défaut du KO, des clarifications et pousser son rival dans les cordes. Au risque d'adopter un ton professoral. Hollande ne pouvait pas se contenter d'encaisser. Moins en rondeur qu'à l'accoutumée, il a témoigné des qualités de contre-attaquant pour éreinter le bilan de son adversaire et celui-ci l'habileté qu'on lui connaît pour pointer le projet du socialiste. Au final, un jeu subtil de piques et d'esquives qui aura délivré, davantage que la vérité des programmes, celle des caractères.

Moi, Président de la République, je ruinerai la France,

Voici ce que n'a pas dit François Hollande hier. Tout est vrai. Vous pouvez lire les liens pour vérifier les informations données.
Moi, président de la République, je ruinerai la France, comme je l’ai déjà fait avec la Corrèze, dont la dette a explosé au cours de mon mandat.
Moi, président de la République, comme je l’ai fait pendant 10 ans à la tête du PS, je protégerai tous mes amis mis en examen et condamnés par la justice.
Moi, président de la République, je donnerai le droit de vote aux étrangers pour compenser la perte de l’électorat populaire. (Signez la pétition contre le droit de vote des étrangers)
Moi, président de la République, je fermerai les yeux sur les turpitudes sexuelles de DSK, comme je l’ai déjà fait dans le passé (affaire Tristane Banon).
Moi, président de la République, je serai obligé de faires des cadeaux aux 700 imams et à Tariq Ramadan qui ont appelé à voter pour moi. Il faut savoir remercier ses amis.
Moi, président de la République, je régulariserai les clandestins, comme me le demande mes alliés Mélenchon et Joly. Cela fera toujours quelques électeurs socialistes en plus.
Moi, président de la République, je créerai  60 000 postes de fonctionnaires en plus dans l’éducation nationale, même si je n’ai jamais su calculer combien cela coûtait !
Moi, président de la République, je ferai du cynisme une vertu politique, comme mon maître François Mitterrand l’a fait avant moi en roulant tous les Français dans la farine, y compris les électeurs de gauche.
Moi, président de la République, j’irai dire aux dirigeants chinois tout ce que j’ai sur le cœur, mais comme ils ne me recevront pas, comme ils l’ont déjà fait avec mon émissaire Laurent Fabius, je rentrerai bredouille, mais cela m’aura permis de faire une belle balade aux frais des contribuables.
Moi, président de la République, je laisserai mes conseillers en sécurité confortablement installés dans leur gros fauteuil, critiquer les policiers du RAID qui risquent leur vie sur le terrain.
Moi, président de la République, je me présenterai comme le candidat du rassemblement, ce qui ne m’empêchera pas de dire que je n’aime pas les riches, et de laisser mon porte-parole traiter les électeurs du FN de xénophobes.
Moi, président de la République, je me lancerai dans une grande chasse aux sorcières pour mettre au placard tous les hauts-fonctionnaires qui ont travaillé avec la droite, je demanderai également la tête des journalistes de droite, comme Etienne Mougeotte, a qui j'ai refusé une interview.
Enfin, à nous de faire en sorte, que le 6 mai, François Hollande ne soit pas Président de la République.

Duel 

Un débat de crise, après un vote de crise. Toujours tendu, parfois violent. Surplombé par le chômage et le poids de nos dettes. Mais aussi dense, riche en explications, jusqu’au trop-plein de chiffres... Un débat de crise, entre deux candidats de haut niveau. François Hollande, favori des sondages, veut s’affirmer serein, posé, il en devient par moment hésitant. Nicolas Sarkozy, challenger par nature et par situation, est plus pugnace, sinon agressif. Il attaque: «M.Hollande» est un menteur, qui n’est pas à la hauteur. L’autre répond : «Nicolas Sarkozy» est l’homme d’un clan, qui n’assume pas son bilan. Nicolas Sarkozy marque des points en énervant son adversaire, François Hollande en le ramenant à son bilan. Qui a vaincu, qui a perdu ? Ils ont été tous les deux convaincants: leur débat, par la longueur et la dureté même de ses échanges, a démontré combien le vote de dimanche est capital.

Sans concessions 


Pour François Hollande, il s'agissait surtout de ne pas commettre d'erreur. Pour Nicolas Sarkozy, il fallait absolument montrer une très nette supériorité pour faire mentir les sondages, obstinément défavorables.
Y'a-t-il un vainqueur au débat d'hier soir ? Ce sera aux électeurs de le dire. En attendant, cette tardive confrontation a été instructive à plusieurs points de vue.
Sur le style. François Hollande, comme on s'y attendait, effectue une entame assez solennelle, un peu crispée, très droit dans les yeux. Nicolas Sarkozy, tendu sans être agressif, plus mobile, cherchant un peu ses mots, est plus prolixe dans la citation d'exemples, parfois lointains, pour contredire son interlocuteur. Avantage Hollande ?
Sur le bilan. Signe intéressant : alors qu'on attendait que le candidat socialiste soit sur une prudente défensive, c'est lui qui attaque sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais comme on s'y attendait, le Président sortant déclenche une pluie statistique et technique, par exemple pour démontrer l'inutilité du contrat de génération ou pour proposer une compétitivité fondée sur une baisse de coût du travail. Avantage Sarkozy ?
À ce moment du débat, on sent que Nicolas Sarkozy a décidé de passer la vitesse supérieure. On le sait incollable sur les chiffres et sur ses dossiers. Mais François Hollande fait preuve d'un répondant que son interlocuteur peine à dépasser. Nicolas Sarkozy est plus convaincant quand il reproche à François Hollande de n'avoir pas voté des dispositions de nature à relancer la compétitivité. Le problème, c'est que les Français attendent sans doute autre chose que des statistiques. Match nul ?
Sur les comptes publics. Pour les rééquilibrer, François Hollande explique avec maîtrise son plan à 90 milliards, dont 40 de prélèvements supplémentaires, supportés essentiellement par les plus aisés. Nicolas Sarkozy s'appuie astucieusement sur la Cour des comptes, présidée par un socialiste, et sur l'héritage de trente-huit ans de déficits cumulés et des effets de la crise.
Mais là où joue l'habileté de François Hollande, c'est quand il pointe le fisc qui fait des chèques aux plus riches, l'accroissement des inégalités ou les suppressions de postes à l'école. Face à des affirmations très parlantes ou à des exemples concrets, les uppercuts de Nicolas Sarkozy peinent à déstabiliser le judoka Hollande, par exemple sur les prélèvements obligatoires.
La confrontation - très rugueuse, notamment sur la gouvernance et les nominations - reste au total équilibrée, sans surprise quant aux promesses et aux arguments développés. Même si Nicolas Sarkozy excelle dans ses démonstrations rationnelles, sur l'Europe par exemple, sur le droit de vote des immigrés, sur le nucléaire, François Hollande se montre redoutable dans l'art de lui opposer des valeurs, une cohérence ou de lui resservir son bilan, ses pratiques ou des engagements passés.
Les « hollandais » auront trouvé François Hollande excellent et, dans son esprit, déjà installé à l'Élysée. Les « sarkozystes » jugeront que Nicolas Sarkozy est le meilleur et reste le plus apte à la fonction. Ce débat, ce bon match nul, avec des protagonistes infatigables après une campagne éreintante, aura pour effet d'ancrer les convaincus de chaque camp dans leurs certitudes. Les indécis arbitreront, en particulier les électeurs de François Bayrou qui doit prendre position aujourd'hui.

Les Français, ces «losers»

Pourquoi un nombre si impressionnant d'électeurs sont-ils séduits par les thèses effrayantes d'une Marine Le Pen ou d'un Jean-Luc Mélenchon? La réponse est peut-être dans la «haine de soi» que développe le pays.

On doit s'inquiéter des conséquences postélectorales d'une campagne si mauvaise. Pourquoi, comme nous le reproche avec raison The Economist, les candidats évitent-ils le sujet essentiel, la réalité de la crise, de l'austérité à venir et du manque de compétitivité du pays? Pourquoi n'exposent-ils pas leur vision des indispensables et profonds changements du modèle économique et social? Les réformes de l'Etat, les coupes dans les dépenses? Les Français préfèrent-ils vraiment qu'on leur parle de la viande halal et du permis de conduire? Sont-ils donc totalement incapables d'entendre un discours de vérité?
Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen aujourd'hui à la Cour des comptes, et l'un des rares Mario Monti français possibles, a une explication lumineuse de ce déni de la réalité. C'est vrai, dit-il, les Français ne veulent pas entendre les candidats dire la vérité. Quand Nicolas Sarkozy a commencé à évoquer la nécessité de s'inspirer du modèle allemand, il a baissé dans les sondages. Sa remontée coïncide avec son abandon des thèmes économiques.

Racontez-nous des histoires

A l'inverse, un nombre impressionnant de nos compatriotes sont attirés par les solutions économiques terrifiantes d'une Marine Le Pen, ou celles de pure nostalgie d'un Jean-Luc Mélenchon. L'une isolerait géographiquement la France, rétrécissement ultranationaliste; l'autre nous isolerait historiquement dans un passé mythique, rétrécissement intellectuel.
Mais pourquoi ça marche? Pourquoi ces sottises trouvent-elles crédit?
A cause d'«une haine de soi», nous dit Bourlanges. «Les Français se sentent losers.» Une majorité redoute la mondialisation, selon un récent sondage de l'institut CSA [PDF] et craint «un déclassement du pays dans le concert des nations». Contre toute vraisemblance, ces sondés voient même le Mexique ou le Nigeria dépasser bientôt la France! Dès lors, cachez cette affreuse réalité du déclin! Parlez-nous d'autre chose. Racontez-nous des histoires, inventez des utopies, présentez-nous des solutions magiques. Et, surtout –la presse adore!– soyez bon tribun!
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car au fond d'eux-mêmes, nos compatriotes ne sont pas idiots. Ils savent très bien ce qu'il en est de la situation, ils n'ignorent pas que le pays doit donner un gigantesque coup de rein, que la dette impose des efforts et que l'Etat ne peut pas tout. Dès lors, «comme des enfants qui en veulent à leurs parents d'être trop laxistes, poursuit Jean-Louis Bourlanges, ils reprochent aux candidats de leur dire ce qu'ils veulent entendre».
Voilà pourquoi la campagne est si mauvaise: les Français veulent des fadaises, les candidats leur disent des fadaises et les Français leur en veulent de dire des fadaises.
Comment un peuple guérit-il d'une telle haine de soi? On ne sait. Dans ce cas, peut-être faudrait-il faire appel, non pas à un Super Mario Monti, mais au docteur Sigmund, pour écouter les Français et leur faire remonter à la conscience «que, si, ils peuvent y arriver, que la mondialisation n'est pas cette atrocité, au contraire c'est une chance, que l'avenir peut être meilleur, que la France a plein d'atouts, que leurs enfants vivront mieux qu'eux».

Un réveil possible?

Les candidats, eux, ont renoncé à la vérité. C'est grave car ils laissent prospérer le discours économique maladif d'une Le Pen, d'un Mélenchon ou d'un Cheminade, qui dit exactement comme le Front de gauche avec, en plus, la promesse du «Spoutnik pour tous». La presse, qui aime les histoires et les laisse dire, n'est pas non plus exempte de reproches.
Il y a, hélas, deux conséquences possibles à l'issue du scrutin. La première est la profonde dépression du pays. Plongeon morbide. Les éléments de dynamisme qui sont encore là vont fuir à Londres, à Shanghai ou à Melbourne. Croissance zéro, chômage en hausse, la spirale de la déprime ira vite et, mois après mois, elle grossira les voix de la pensée magique. L'autre issue possible est la violence. Nicolas Sarkozy réélu risque de voir le combat contre lui se déplacer dans la rue. Haine de soi, haine de lui. François Hollande n'a pas l'avenir plus rose. Il n'aura pas à choisir entre la Bastille et la City. La dette a voté: ce sera la City. Il devra imposer à son puissant allié d'extrême gauche d'aller dans le sens churchillien, à l'opposé des fadaises. Ça se passera mal.
On exagère? Espérons-le. Peut-être que les Français aiment tout simplement rêver pendant les élections. Ensuite, ils se réveillent et se secouent. C'est possible. Après tout, ils ne sont pas tous si losers.

Grèce: la percée d'Aube dorée, reflet du crépuscule des partis

La possible entrée au Parlement du parti d'extrême droite à l'occasion des législatives du 6 mai a été facilité par le populisme décomplexé du reste de l'échiquier politique grec.
La Grèce se prépare pour les élections législatives du dimanche 6 mai, les premières depuis le déclenchement de la crise économique la plus forte de l’histoire du pays, qui s'est traduite par 17,4% de baisse du PIB depuis 2009 et un taux de chômage de 20%. L’enjeu est immense: quel parti politique peut gérer l’application des nouvelles mesures consécutives à l’accord entre le pays et ses partenaires-créditeurs? Comment va-t-on sauver la place de la Grèce dans la zone euro? Et surtout, est-ce que le résultat de ces élections pourra aboutir à la formation d'un gouvernement viable?

Mais pourtant, c’est un autre débat qui risque de monopoliser toute la presse européenne au lendemain des élections. La une des journaux devrait ressembler à cela: «Comment est-ce possible?», «Comment en sommes-nous arrivés là?», «Que se passe-t-il vraiment en Europe?». A quel sujet? L’entrée triomphante au parlement grec de l’Aube dorée (Chryssi Avgi), parti d’extrême droite qui se revendique nationaliste et s’inscrit en réalité dans la mouvance néonazie. Et dont le journal se félicitait, le 25 avril, du bon score de Marine Le Pen en France sous le titre «Triomphe de Le Pen et du Front national aux élections, ils en ont peur en Grèce aussi».
Depuis qu'il a commencé à percer dans les sondages, il y a quelques mois, il essaye de maquiller sa vraie identité au grand public car, en Grèce, la mémoire des événements de la Seconde Guerre mondiale est toujours vivante, et la forte résistance que les nazis ont dû essuyer pendant leur «séjour» dans le pays reste une fierté nationale. Et donc un obstacle électoral.
Mais le passé récent de l’Aube Dorée laisse des traces. Comme la une de leur magazine du mois de juin 2007, qui ne semblait pas trop hostile à Adolf Hitler…
Ou le salut nazi que le leader du parti a fait devant les caméras pendant une réunion du conseil municipal de la ville d’Athènes en 2009, habitude que ses militants ont appris aussi à pratiquer devant lui.
Sans oublier les attaques au couteau sur des immigrés dans la rue ou les altercations violentes avec des groupes d’extrême gauche. Le numéro deux du parti se trouve d’ailleurs emprisonné pour coups et blessures et tentative de meurtre contre un jeune étudiant, militant d’un parti de la gauche radicale.

Toujours considéré comme un groupuscule

Les sondeurs grecs sont unanimes: «Sauf coup de théâtre et surprise générale, ils feront partie du prochain Parlement. Ils sont crédités de 4% à 6% de votes», alors que la loi électorale prévoit un minimum de 3% du total national des voix pour permettre à un parti de gagner des sièges à l’Assemblée nationale. L’étonnement, même du côté des sondeurs, est grand, car Aube dorée a toujours été considéré comme un groupuscule d’une centaine de personnes et de quelques centaines de sympathisants. Et ses scores électoraux se mesuraient en milliers de voix dans tout le pays (0,29% en 2009).
C’est la crise qui a tout en changé. En 2009, la Grèce n’a plus accès aux marchés pour emprunter. La violence de la récession et la cure d’austérité imposée sont telles —taux de chômage officiel des jeunes de 50%, baisse moyenne des salaires de 22%, un million de chômeurs enregistrés sur une population de onze millions— que la quasi-totalité des Grecs désigne les politiques comme fautifs de la crise qui ronge le pays.
Scandales et corruption ont gangrené l’actualité politique pendant les années précédentes. Les hommes politiques des deux partis ayant gouverné le pays les 30 dernières années (les socialistes du Pasok et le parti de centre-droit Néa Dimokratia) deviennent persona non grata, à tort ou à raison, qu’ils aient été mêlés à des scandales ou pas.
Le chef historique et fondateur de l’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui fait preuve d’un flair politique assez développé, est un des premiers à comprendre le climat qui s’installe au sein de la population grecque et décide de se présenter aux élections municipales de 2010 à Athènes. Il réalise un score record avec 5% des voix (et près de 20% dans les quartiers délabrés et défavorisés du centre de la ville) et siège depuis au conseil municipal.

Afflux incontrôlé d'immigrés

À part la crise économique, qui a fait émerger tous les problèmes structurels de l’économie et produit des centaines de milliers de précaires, le pays se trouve face à un autre problème depuis quelques années: l’afflux incontrôlé d’immigrés, notamment en provenance d'Asie, qui doivent passer par la Grèce pour aller en Europe.
L’écrasante majorité de ces immigrés n’a pas comme destination la Grèce, mais les réglementations européennes et les traités obligent le pays d’entrée à bloquer le flux vers les autres pays européens… D'autre par, les gouvernements grecs de ces dernières années n’ont suivi aucune politique globale sur le sujet, ni sur la protection des frontières extérieures, ni sur la manière de gérer ce flux migratoire énorme par rapport à la population locale.
Des centaines de milliers de pauvres immigrés sont donc «coincés» à Athènes, sans travail, sans papiers et dans un contexte de crise qui aggrave de manière dramatique leur situation. L’insécurité et la précarité explosent, certains quartiers populaires du centre de la capitale deviennent des ghettos où la prostitution, le trafic de drogue et la délinquance règnent. Les habitants grecs de ces quartiers populaires abandonnés par l’État s’en vont, pour la plupart, mais certains restent, n’ayant pas les moyens de déménager ailleurs.

Actions commando dans les quartiers

C’est là que Michaloliakos saute sur l’occasion et touche le jackpot. L’Aube dorée commence à s’attaquer au problème de l’immigration en utilisant la rhétorique de tous les partis d’extrême droite européens: «La Grèce aux Grecs», «Dehors les étrangers».... Les militants sont quotidiennement sur le terrain, mènent des actions commando envers les passants «bronzés», comme ils les appellent, et organisent des manifestations dans les quartiers les plus défavorisés. Les électeurs de ces quartiers se sentent complètement abandonnés par «les politiciens», comme ils le disent souvent aux caméras des chaînes de télévision: grâce à eux, l’Aube dorée n’est plus un groupuscule, mais devient partie intégrante de l’échiquier politique grec.
La confusion de l’électorat, qui pousse une partie de celui-ci à voter pour un parti d’extrême droite néonazi, ne peut être expliquée que par la crise économique et la peur cultivée par les partis d’extrême droite (à part l’Aube Dorée, le LAOS, qui siège déjà au Parlement, est crédité de 3 à 4% dans les sondages). Les médias grecs et les partis politiques, de droite comme de gauche, y ont joué un rôle.
Pour repousser leurs responsabilités sur le déclenchement de la crise, ils ont utilisé une rhétorique et des méthodes de communication souvent démagogiques, voire même populistes. Pendant que les leaders des deux grands partis jouaient la carte pro-européenne des réformes et des accords avec les partenaires de l'Union, certains des élus et cadres de leur partis jouaient la carte du double langage en glissant des phrases telles que «Les Allemands veulent nous voler nos terres», «C’est eux qui nous doivent de l’argent depuis la Seconde Guerre mondiale, pas nous», «N’oublions pas ce qui s’est passé en 1940-45»...

Papandréou a «dépassé Pinochet»

Les partis de l’opposition de gauche ont aussi utilisé une rhétorique extrêmement violente. Le leader du parti radical de Gauche (Syriza, crédité de 10% par les sondages), Alexis Tsipras, a déclaré en mai 2011 que le Premier ministre de l'époque Georges Papandréou avait «dépassé Pinochet ». Il a été aussi le seul leader des partis du Parlement à ne pas condamner clairement les séquestrations et attaques à l’égard d’élus ou de ministres. Un phénomène devenu sport national en Grèce depuis le début de la crise.
Même quand des membres de son parti ont été repérés dans des actions, non-violentes il est vrai mais à la limite de la séquestration, envers des ministres et des parlementaires dans des restaurants ou ailleurs, Alexis Tsipras a toujours refusé de les dénoncer. Ces pratiques, comme les visites-surprise dans des meetings d’un élu d’un autre parti, ou les manifestations «improvisées» (avec une bâche et un mégaphone…) devant un restaurant où un ministre déjeune avec des œufs et des yaourts qui «accidentellement» s'écrasent sur la vitrine, n’étaient jamais cautionnées par les partis de gauche ou de droite en Grèce jusqu'à présent. Seulement par l’extrême droite, et cela quelques décennies auparavant, avant la dictature des colonels…
La plupart des médias ont très volontairement suivi et joué le jeu de la démagogie, du populisme et de l’antigermanisme. Eux et les partis politiques n’ont pas vu venir le revers de la médaille : au moment du vote, l’électeur, qu’il soit idéologiquement d’extrême droite, jeune chômeur désespéré ou vieille retraitée du centre d’Athènes qui s’est fait voler trois fois son sac à main dans la rue, va préférer voter pour l'original que pour la mauvaise copie du populiste-extrémiste.
Surtout quand ce discours, et ces méthodes d’action, ne sont plus tabous car il en entend des parcelles à la télévision dans la bouche de journalistes et commentateurs «respectables» et de certains députés de tous les partis du Parlement… Les médias ont beau boycotter l’Aube Dorée pendant la campagne, les partis s’alarmer et lancer des appels à ne pas voter pour lui, leurs responsabilités dans sa percée électorale sont immenses. Il n’y a pas 10% des Grecs qui sont d’extrême droite ou néonazis, ça se saurait…

Les liaisons dangereuses de Mediapart avec le parti socialiste

Mediapart est-il l’archétype du média indépendant que tente de nous vendre Edwy Plenel ? Alors que le site d’information a publié à  trois jours du second tour (par pure coïncidence) un document prétendant que la campagne de Nicolas Sarkozy avait été financée par Mouammar Kadhafi, le pedigree des fondateurs et financiers du site posent un certain nombre de questions.

Comment Edwy Plenel, le fondateur et patron du site, peut-il professer son indépendance alors qu’il déclare sans ambages son anti-sarkozysme et son désir de le voir quitter le pouvoir ? Comment Edwy Plenel peut-il jouer la comédie de l’indépendance alors qu’il assistait aux meetings de Ségolène Royal en 2007 ? Comment Edwy Plenel a-t-il l’audace de se dire neutre quand on sait qu’il a co-écrit un livre avec François Hollande ?
Mais si la proximité inquiétante d’Edwy Plenel avec la gauche et le parti socialiste est connue de longue date, on réalise que les liaisons dangereuses de Mediapart et du Parti socialiste ne s’arrêtent pas au fondateur du site. Loin s’en faut. La quasi-totalité des financiers du site, mais aussi des « amis de Mediapart » (l’association de soutien du site) ont eu à un moment ou l’autre maille à partir avec le PS.
Parmi les principaux actionnaires de Mediapart, on retrouve comme par hasard, Godefroy Beauvallet, un ancien membre du cabinet de Michel Sapin… le plus proche conseiller de François Hollande. Coïncidence ? Hasard ? Poursuivons…
Le président de la société des amis de Mediapart n’est autre que Michel Broué, un ancien trotskyste qui est un très proche de Lionel Jospin et qui a été par la suite et pendant de nombreuses années un militant socialiste. Il a pris une part active aux campagnes présidentielles de Lionel Jospin de 1995 et 2002.
Du côté des financiers de Mediapart, on retrouve quelques noms que les plus naïfs seront sans doute surpris de retrouver chez Mediapart. Notamment Xavier Niel, le milliardaire ultra-libéral et patron de Free, mais aussi Maurice Lévy (l’homme au bonus de 16 millions d’euros).

« J’ose » : ce Fouquet’s de gauche que taisent les médias

Les médias ont beau nous rabattre les oreilles depuis cinq ans sur la soirée du Fouquet’s et en faire le pêché originel du Sarkozysme, ils se montrent beaucoup plus discrets quand il s’agit de couvrir le scandale de la soirée du « J’ose », où la fine fleure du parti socialiste a trinqué au champagne dans un ancien sex-shop en compagnie de Dominique Strauss-Kahn.

Obsedum sexualis
« Vous prendrez bien un Préliminaire avant votre Orgasme »… Jusqu’à récemment, c’est par ce genre de phrases racoleuses que les serveuses du « J’ose », restaurant branché de la rue Saint-Denis (haut-lieu de la prostitution parisienne) présentait leur menu très chaud. Et c’est dans ce lieu interlope que Manuel Valls et Pierre Moscovici ont taillé la bavette avec un DSK tout sourire.
Seule Ségolène Royal a eu la dignité de s’éclipser en apprenant que « le satyre du Sofitel » était au nombre des convives. Les autres éléphants socialistes n’ont rien trouvé à redire à la présence d’une personnalité politique poursuivie pour viol et proxénétisme aggravé en France et aux Etats-Unis.
Les médias non plus d’ailleurs. Eux qui s’érigeaient encore récemment en témoin de morale pour dénoncer le bling-bling sarkozyen et en répétant ad nauseam les détails de la soirée du Fouquet’s, considèrent en revanche que la soirée des socialistes au « J’ose » est du ressort privé.
Pas grave si le directeur de campagne et le directeur de la communication de François Hollande ont passé une partie de la soirée à siroter du champagne en présence de Dominique Strauss-Kahn. Espérons seulement que l’ancien chouchou du parti socialiste n’a pas croisé au retour la route d’une prostituée… euh pardon… d’une libertine pour reprendre sa terminologie.

Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy


Barrant la vue aux trois quarts des participants au défilé de Jeanne d’Arc du Front national, un immense praticable pris d’assaut par des dizaines de photographes de presse, flanqué de multiples camions de régie, donnait mardi matin au discours de Marine Le Pen sa tonalité avant tout médiatique. Oui, avec ses 17,9 % au premier tour, elle est l’arbitre de l’élection de dimanche.
« C’est à l’aune du mépris » de la droite comme de la gauche « que j’ai fait mon choix. Chacun d’entre vous, chacun d’entre nous fera le sien. (…) C’est de notre avenir commun dont nous parlons, vous êtes des citoyens libres et vous voterez selon votre conscience, librement ! » Marine Le Pen, sans surprise, a annoncé à titre personnel : « Je n’accorderai ni confiance ni mandat à ces deux candidats (…) Dimanche, je voterai blanc. » Et en juin, aux législatives, « bleu marine », a-t-elle ajouté, triomphale.
Il n’y a donc pas de consigne officielle de vote, mais une incitation indéniable à ne pas barrer la route à François Hollande. D’autant que le discours, axé sur « l’extraordinaire réussite » des près de18 % de suffrages portés sur Marine annonce, a-t-elle dit, l’explosion du « bipartisme siamois patiemment construit » : « Il n’y a plus de droite ni gauche. Ces deux faces du même système sont en train de se disqualifier, l’UMP aujourd’hui, le PS dans quelques mois (…) Nous sommes le rassemblement national, nous sommes le parti de la réconciliation de tous les Français ! »
L’essentiel de sa critique s’est d’ailleurs porté sur Nicolas Sarkozy, dont le discours actuel ne saurait faire oublier le bilan dont Marine a détaillé avec justesse et vigueur tous les aspects négatifs, à commencer par la trahison du résultat du référendum français sur l’Europe. Sarkozy ou Hollande, c’est pareil, dit-elle : « Le 6 mai, ce ne sera pas un président qui sera élu, c’est un simple employé de la BCE, un sous-gouverneur des finances de Bruxelles, chargé d’appliquer les décisions de la Commission, et sans discuter encore, avec, permettez-moi, compte rendu régulier à l’Allemagne de Mme Merkel. »
Les avis des électeurs de Marine Le Pen n’en sont pas moins partagés, à en juger d’après les avis de personnes présentes à l’Opéra mardi matin : les uns s’abstiendront ou voteront blanc dimanche, d’autres voteront Hollande avec l’idée de faire « exploser le système », d’autres encore, plus nombreux m’a-t-il semblé, ont exprimé leur soulagement devant le refus de Marine Le Pen de donner une consigne de vote claire et feront tout pour « barrer la route à Hollande ».
Ils ne s’apprêtent pas à voter « pour » Sarkozy, mais pour éliminer celui qui promet le vote des immigrés pour 2013, le « mariage » et l’adoption homosexuels, une forme de suicide assisté, l’avortement remboursé à 100 %, l’école obligatoire à trois ans, la retraite à 60 ans et le recrutement de nouveaux fonctionnaires… Ce sont les promesses les plus « sociétales » – et les moins onéreuses pour le budget de l’Etat – qui pourront être réalisées les premières. Et cela fait une vraie différence avec Sarkozy. Marine Le Pen a balayé cela en affirmant qu’avec Nicolas Sarkozy cela arrivera de toute façon tôt ou tard.
Il n’empêche : en démarrant son discours avec une citation de Jean-Jacques Rousseau – « Jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe » – et en multipliant les références à ce « peuple » sacralisé, en expliquant que le FN a pour « grande mission » son « émancipation », elle s’est une nouvelle fois inscrite dans la tradition révolutionnaire. De même lorsqu’elle a appelé de ses vœux « la République laïque et sociale » que le FN veut construire, avec ce « peuple » qui n’accepte pas d’autre souveraineté que la sienne.
Paradoxalement – et sans être dupe de son discours et de ses promesses – Nicolas Sarkozy, qui a rassemblé au Trocadéro des dizaines de milliers de personnes, a tenu (par moments !) un langage qui semblait plus proche de celui de… Jean-Marie Le Pen. Avec des formules qui frappent pour dénoncer la lutte des classes, le syndicalisme partisan, « le socialisme ! » en un mot. « Je le dis aux syndicats : posez le drapeau rouge et servez la France ! » Avec les mots de Lamartine : « Le drapeau rouge n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple en 1791 et 1793, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. » Les applaudissements, les vagues bleu-blanc-rouge n’ont jamais été aussi forts que pour saluer ces mots : « Nous avons reçu de nos parents comme un trésor des territoires où se dressent partout des cathédrales et des églises. Personne ne nous interdira de revendiquer nos racines chrétiennes ! »
Scandaleux de la part de celui qui a bradé la France à Bruxelles ? Effort de « marketing » ? Opportuniste ? Oui, oui et encore oui. Mais que ce langage soit aujourd’hui celui que veulent entendre les Français, c’est inouï, inespéré… et, à condition de relever le défi, exploitable.