TOUT EST DIT

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jeudi 1 août 2013

Doit-on vraiment rembourser la dette publique ?


Comment sortir de la crise de la dette ? Par la dévaluation monétaire, la mutualisation des dettes entre États-membres de l'UE ou la suppression pure et simple de la dette ?
La crise économique qui étouffe la croissance européenne a un nom : c’est une crise de la dette souveraine. Afin de stimuler ou relancer l’économie, les États européens ont mis en œuvre les politiques keynésiennes et dépensé de l’argent public pour aider les secteurs économiques en difficulté. N’ayant pas retenu la leçon tirée de la faillite des économies socialistes à l’Est, les États ont oublié que leur rôle n’était pas d’intervenir dans l’économie mais d’assurer le cadre légal et institutionnel pour faciliter les échanges économiques entre les acteurs privés.
Depuis quelque temps, un certain nombre d’ouvrages consacrés à la dette publique a été publié par nos intellectuels et nous avons jugé nécessaire de clarifier certains points pour exposer quelques idées reçues. Prenons l’exemple de l’ouvrage Dette indigne ! de Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné [1], qui propose des solutions fantaisistes pour régler le problème.

Pour commencer, les auteurs estiment que la dette publique est essentiellement le résultat de la spéculation financière. Mais quelle est la définition de la spéculation ? C’est tout simplement la prévision de l’évolution des marchés afin d’effectuer les transactions en fonction de ces prévisions. Elle n’est pas différente des prévisions des actuaires sur la durée de vie moyenne des assurés, ou des prévisions météorologiques pour sécuriser le transport aérien, ou encore des prévisions de croissance utilisées par nos politiques pour justifier les dépenses de notre argent.
Cette « spéculation financière » a des origines très anciennes. Aristote raconte, dans sa Politique I, que le philosophe Thalès de Milet aimait observer les astres et qu’il a pu prévoir les conditions météorologiques favorables à une abondante récolte des olives. Ainsi, il est allé visiter les presseurs d’olives de sa région pour acheter à moindres frais une garantie d’utilisation prioritaire de leurs pressoirs. À l’automne, lorsque la récolte s’est effectivement avérée abondante, il a revendu ses droits d’utilisation à des prix beaucoup plus élevés, juste pour montrer à ses détracteurs que même les philosophes pouvaient devenir riches [2]. Thalès a simplement utilisé ses savoirs pour négocier un contrat librement consenti par les commerçants des pressoirs ; aujourd’hui, tout le monde peut bénéficier de ces savoirs puisque toutes les fiches techniques des produits financiers complexes sont disponibles sur les sites internet des autorités des marchés financiers de chaque pays.
Lorsque les responsables politiques dépensent davantage que le montant des recettes fiscales et empruntent sur les marchés financiers pour faire fonctionner l’État, en prévoyant qu’une croissance future permettra le remboursement de cette dette, c’est de la spéculation – il n’existe aucun autre terme pour qualifier le phénomène.
La première solution qui est proposée par les auteurs de la Dette indigne ! est la dévaluation monétaire. Rappelons que l’argent a été inventé comme moyen d’échange permettant d’éviter le troc des biens et des services. Sa valeur est déterminée par la confiance que ses utilisateurs lui accordent ; si un État fait de l’émission monétaire, cette confiance sera écornée. Si un magasin installé dans un petit village propose un trop grand nombre de produits, il sera obligé de baisser les prix si ses produits ne trouvent pas preneur ; de même, une trop grande quantité d’argent en circulation crée de l’inflation, un phénomène purement monétaire. Certains économistes préfèrent la démagogie et disent que l’inflation est en réalité l’augmentation générale des prix, mais cette augmentation n’est que le résultat de la dévaluation monétaire, comme l’a si bien démontré le prix Nobel de l’économie et l’auteur de la théorie monétariste, Milton Friedman.
Lorsqu’un gouvernement décide de faire de l’émission monétaire, ce qui entraîne nécessairement l’inflation, les perdants seront toujours les couches sociales modestes. L’augmentation de la masse monétaire de 20% entraîne une inflation d’un même montant et signifie que votre salaire de 1000€ ne vaudra plus que 800€. Les contribuables aisés, qui possèdent des biens immobiliers, des comptes titres, des bijoux précieux, des objets d’art ou des chevaux de course, seront à l’abri car ils peuvent revendre ces actifs à leur prix du marché, pendant que les contribuables modestes qui ne possèdent rien d’autre à part leur salaire ou quelques maigres économies, seront durement pénalisés par cette dévaluation monétaire. La dévaluation monétaire, c’est la taxe sur les pauvres.
Pour le professeur d’économie Augustino Ballvé, la dévaluation monétaire est un impôt déguisé. « L’ensemble du processus est très semblable à la dilution du vin avec de l’eau. Le gouvernement verse de l’eau dans le vin de ses citoyens et s’approprie alors une part du vin dilué. Avec cela, il paie ses dépenses : les salaires des fonctionnaires plus ou moins inutiles, le coût des machines et du matériel pour les travaux publics plus ou moins inutiles, et souvent le coût des guerres qu’il n’a pas réussi à éviter. Tous ces paiements sont effectués en réalité avec la part du bon vin que le gouvernement a pris de son citoyen par le processus de dilution, en laissant à chaque citoyen la même quantité de ‘vin’, mais de moindre consistance, tout en gardant l’excédent pour lui-même ». [3]
Récemment, lorsque l’Islande s’est retrouvée dans une situation de quasi faillite, ses banques ont été nationalisées et sa monnaie nationale, la couronne, dévaluée. Le résultat a été le retour de la croissance, mais tous les prix ont augmenté et le niveau de vie des Islandais a baissé de manière effroyable. Désormais, ses citoyens réclament une adhésion à l’UE et à la zone euro pour se protéger de la crise.
Que la création de la monnaie ex nihilo soit faite par les gouvernements des États membres ou par la Banque centrale européenne, les résultats seront les mêmes. Pour toutes ces raisons, l’introduction de la monnaie unique n’a jamais fait baisser le pouvoir d’achat des Européens. Au contraire, en empêchant les États membres de dévaluer la monnaie, la BCE a réussi à maîtriser l’inflation et maintenir les taux d’intérêt à un niveau très bas, permettant aux classes modestes d’emprunter pour acheter leur logement.
La deuxième solution proposée par les auteurs de la Dette indigne ! est la mutualisation de la dette entre les États européens, pour que tous puissent bénéficier des taux accordés aux Allemands. Mais un taux d’intérêt est déterminé en fonction de la capacité de remboursement de l’emprunteur. Quelqu’un qui épargne chaque mois, qui n’a jamais été à découvert et qui a déjà un appartement comme garantie de remboursement obtiendra un meilleur taux d’emprunt que celui qui est trop dépensier et qui a déjà été en situation d’interdit bancaire. Si je prête à l’Allemagne, c’est parce que je lui fais confiance en termes de sa capacité de remboursement, ce qui n’est pas le cas de la Grèce.
Si les dettes des pays européens sont mutualisées, les pays qui épargnent pour investir paieront les dettes générées par ceux qui n’épargnent pas et préfèrent consommer, ou les dettes des aveugles grecs de l’île de Zakynthos qui ne sont pas réellement aveugles mais pratiquent la fraude aux allocations [4].
Dans la zone euro, seulement quatre pays sont notés AAA par les agences de notation, ce qui leur permet d’emprunter sur les marchés financiers à un taux très avantageux : l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et le Luxembourg. Mais le Fonds européen de stabilité financière (FESF) – créé pour secourir les pays en difficulté – a été dégradé par l’agence Standard & Poor’s en janvier 2012, suite à la dégradation de la note de la France et de l’Autriche [5]. La création des eurobonds n’apportera pas nécessairement les taux d’intérêt allemands car les marchés financiers fonctionnent selon la vérité biblique la plus évidente : « ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi ».
La suppression pure et simple de la dette a été proposée comme troisième solution.  Les auteurs de la Dette indigne ! écrivent cette phrase invraisemblable : « Il ne faut pas croire le vieux dicton : ‘Qui paie ses dettes s’enrichit.’ En réalité, qui honore ses dettes enrichit surtout le rentier qui lui a prêté. Il faut avant de rembourser analyser la légitimité de la dette » (p. 159).

Pourquoi la France cherche-t-elle à emprunter sur les marchés financiers ? Personne ne lui force la main ; elle peut aussi vivre sans ces moyens. Mais après avoir emprunté de l’argent appartenant à autrui, il convient de rembourser son créancier. Les marchés financiers, c’est nous – les simples citoyens – qui épargnons de l’argent par le biais de notre assurance-vie ou de notre livret A. Les marchés financiers, ce sont les retraités du monde entier qui ne bénéficient pas de la retraite par répartition mais investissent une partie de leur salaire dans des fonds de pension. Ce sont les autres États ou leurs fonds souverains, les collectivités locales, les universités, les institutions, les particuliers fortunés ou modestes. Lorsqu’une partie la dette grecque a été restructurée début 2012, la Société Générale a été contrainte de supprimer 880 emplois. En termes de dette, il y a toujours quelqu’un qui paie l’addition.
Mais il y a un autre principe qu’il faut retenir, cette fois-ci consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme (art. 17) : « Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. » On ne peut donc pas refuser de rembourser la dette à un créancier et le spolier de son droit ; si nous ne respectons pas les contrats, nous ne vivrons plus dans un État de droit. Refuser de rembourser la dette – on pourra le faire une seule fois, avant d’être mis au ban du monde développé.
À la fin du premier trimestre 2013, la dette publique française a atteint 1.870,3 milliards d’euros [6]
Un gouvernement a trois moyens de se financer : par les recettes fiscales, par les emprunts sur les marchés financiers et par la dévaluation de sa monnaie. La France cherche à utiliser ces trois options, toutes calamiteuses : elle veut augmenter les impôts, déjà confiscatoires et nuisibles pour la croissance ; elle veut continuer à vivre à crédit encore un peu de temps, jusqu’à ce que les marchés se rendent compte de son insolvabilité ; elle réclame la création des eurobonds pour pouvoir dévaluer la monnaie unique, puisqu’elle ne peut pas sortir de la zone euro pour revenir au franc qu’elle pourra dévaluer. Le projet des partis de gauche en France fait penser aux versets d’Ecclesiaste : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! » (Esaïe 22:13) Toutes ces options ne sont qu’une tentative désespérée à éloigner l’inévitable : la réduction des dépenses publiques, au plus vite, avant la faillite annoncée et la mise à mort de l’État providence.
La croissance ne s’achète pas à crédit et elle ne se décrète pas ; elle est le résultat d’une activité entrepreneuriale intense facilitée par le laissez-faire. Puissent nos dirigeants en avoir la conscience.
Notes :
  1. Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné, Dette indigne ! Qui sont les coupables ? Quelles sont les solutions ?, éditions Jean-Claude Gawsewitch, Paris, 2011. 
  2. Bertrand Jacquillat, Les 100 mots de la finance, collections « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, Paris, 2006, p. 84-85. 
  3. Faustino Ballvé, Essentials of EconomicsAyn Rand Institute, 1996. 
  4. Euronews : “L‘île aux aveugles”, illustration de la fraude en Grècehttp://fr.euronews.com/2012/05/09/l-ile-aux-aveugles-illustration-de-la-fraude-en-grece/ 
  5. European Financial Stability Facility (EFSF). 
  6. INSEE, Dette trimestrielle de Maastricht des administrations publiques – 1er trimestre 2013. 

Retraites : les mauvaises solutions de François Hollande

Les pistes évoquées par François Hollande pour réformer le système de retraite par répartition français sont inquiétantes. Elles seront insuffisantes pour le sauver et ignorent toujours la capitalisation, qui reste un sujet tabou.

Le système français : déresponsabilisant et générateur de déficit
Dans un système par répartition à prestations définies, le déficit est comblé par l’État. La multiplicité des régimes crée donc une grande incitation à ne pas avoir d’équilibre puisque des prestations bénéficiant à une minorité vont être payées par l’ensemble de la population. Le système de retraite français illustre ainsi parfaitement la fameuse citation de Frédéric Bastiat, « l'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».
Pourtant, les déficits sont abyssaux et ne rien faire n’est donc plus une option. Le déficit global du système est assez difficile à calculer, notamment à cause de la difficulté d’estimer un déficit pour la fonction publique d’État. En effet, les déséquilibres des retraites des agents de l’État peuvent être compensés par une augmentation de la cotisation employeur, ce dernier étant… l’État. Ces cotisations sont appelées ‘cotisations fictives’ ou ‘cotisations d’équilibre’ et permettent d’estimer le déficit du régime (en comparant à des taux ‘normaux’) ou son évolution (en regardant la variation de ces taux). On peut lire p.23 du 12ème rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) que le taux de cotisation d’équilibre de l’État employeur pour les fonctionnaires civils s’élevait au 1er janvier 2013 à pas moins de 74,28%. Ce taux est en progression constante : à 48,2% en 2000, il progressait à 58,5% en 2009 puis à 65,4% en 2011. De plus, les déficits communiqués bénéficient de remises à zéro régulières. Ainsi, le rapport Moreau, qui évoque pour l’horizon 2020 8 milliards d’euros de déficit pour les régimes publics (sur un total de 20 milliards) part de l’hypothèse de régimes équilibrés aujourd’hui. Les chiffres avancés ne correspondent donc pas à un niveau mais à une aggravation de déficit par rapport à la situation actuelle. Malgré ces difficultés méthodologiques, le 8ème rapport du COR avait estimé (p. 51) le déficit 2010 à 32 milliards d’euros.

Une réforme nécessaire


Les déficits publics français sont de plus en plus importants et le délai de deux ans accordé par la Commission européenne pour respecter la règle des 3% de déficit est subordonné à l’adoption de mesures fortes. Le commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn, attend ainsi du gouvernement français des réformes ambitieuses sur « le marché du travail, le système de retraites et l'ouverture à la concurrence de certaines professions ou de certains marchés ». Par ailleurs, 83% des Français se déclarent « inquiets » au sujet des retraites, et parmi eux 35% sont même « très inquiets ».
La réforme des retraites qui va avoir lieu en France est donc particulièrement suivie. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reçu le 14 juin le rapport de la commission présidée par Yannick Moreau sur l’avenir des retraites. Deux jours plus tard, François Hollande a tracé la ligne directrice de la réforme. Si ses caractéristiques ne sont pas encore totalement définies, la ligne est (pour une fois) claire, et (comme souvent) assez peu encourageante.

Un périmètre limité
Tout d’abord, le périmètre de la réforme est assez décevant. Malgré leurs importants déficits et lesrecommandations de la Commission européenne, les régimes spéciaux ainsi que les ‘catégories actives’ [1] seront exclus de cette réforme. François Hollande estime en effet que « pour les régimes spéciaux, la réforme a déjà eu lieu, c’était en 2008 ». L’âge légal de la retraite a certes déjà été repoussé, mais il reste à un niveau significativement inférieur au régime commun (52 ans ou 57 ans), et s’applique à un horizon plus lointain (2017).
De plus, le relèvement de l’âge d’obtention du taux plein automatique ne s’est pas effectué au même rythme dans le public que dans le privé. Pour les salariés du privé, cet âge passe de 65 à 67 ans. Par contre, pour un fonctionnaire sédentaire (c’est-à-dire n’appartenant pas à une ‘catégorie active’), l’âge d’obtention du taux plein automatique est, à titre provisoire, différent de l’âge limite d’activité. Ainsi, l’égalité sur ce critère ne sera réalisée que pour les générations nées en 1955 ou après. C’est d’ailleurs explicité p.20 du rapport du COR : « pendant la période transitoire, l’âge a partir duquel la décote ne s’applique pas est toutefois plus faible que l’âge d’annulation de la décote pour les salariés du secteur privé et augmente progressivement pour rejoindre, en 2020, la limite d’âge (67 ans pour les catégories sédentaires).

Trois leviers pour résorber les déficits
L’équilibrage du système peut se réaliser en jouant sur trois leviers qui ont pour effet d’augmenter les cotisations ou de diminuer les prestations.
— Premier levier : allonger la vie active
Le premier levier consiste à maintenir les individus plus longtemps dans la vie active (et donc moins longtemps à la retraite). Cela peut s’obtenir par un relèvement de l’âge légal ou une augmentation du nombre d’annuités nécessaires à une pension à taux plein. Cette solution a l’avantage de jouer sur les deux tableaux : elle permet à la fois d’augmenter le volume de cotisations et de diminuer la masse des pensions.
Mais François Hollande a confirmé sa promesse de campagne en déclarant que « l’âge légal ne bougera pas », et a même obtenu de la Commission européenne qu’elle ne mentionne plus le relèvement de l’âge légal dans ses recommandations pour la réforme des retraites. Le document se contente désormais de mentionner « l’âge effectif » de la retraite. Par contre, la réforme de Nicolas Sarkozy ne sera pas remise en cause et l’âge légal continuera à progresser jusqu’à 62 ans pour les assurés nés en 1955 et après, avec 41 ans et demi nécessaires pour toucher une pension à taux plein :
En dépit de l’opposition de la CGT et de FO, le chef de l’État a prévenu que le gouvernement allait « continuer à augmenter la durée de cotisation » et que seul le rythme de cette progression serait discuté avec les partenaires sociaux.
Le rapport Moreau a étudié différents scénarios dont la poursuite au rythme actuel :
Le Medef propose de jouer à la fois sur l’âge et sur la durée de cotisations, avec pour cibles en 2020 63 ans d’âge légal et 43 annuités de cotisation (contre 62 ans et 41 annuités et demi sans réforme). En cas de stabilité du premier paramètre, ce qui semble acquis, il réclame un passage à 44 annuités en 2020.
— Second levier : augmenter les cotisations
Le second levier, qui est la solution de facilité, consiste à augmenter les cotisations. C’est évidemment un levier qui va être utilisé par le Président : « il faudra bien trouver des recettes. Le patronat sait très bien qu’il faut financer les retraites ». Les organisations patronales (tout comme la Commission européenne d’ailleurs) sont en effet très hostiles à cette solution. Pour Pierre Gattaz, nouvellement élu à la tête du Medef, « relever les cotisations […] est absolument inenvisageable dans la crise actuelle, où les marges des entreprises sont à des niveaux historiquement bas. Augmenter le coût du travail, c’est détruire des emplois : 0,1% de cotisation supplémentaire, c’est 10 000 chômeurs en plus ». Le précédent de la récente négociation pour les régimes de retraite complémentaire Agirc et Arrco n’a pas vocation à se reproduire : « c’est la dernière négociation où nous accepterons une hausse des cotisations. Il n’est en tout cas pas question de faire de même pour les régimes de base. ». Les cotisations salariales et patronales pour la retraite devraient pourtant être augmentées sur plusieurs années, pénalisant d’autant le pouvoir d’achat des travailleurs ou augmentant le coût du travail.
— Troisième levier : baisser les pensions
Le troisième levier, peut-être le plus sensible, consiste à s’attaquer aux pensions des retraités. François Hollande a été très prudent : « je veux dire aux retraités qu’on ne touchera pas à leurs retraites ». Néanmoins, plusieurs pistes pouvant mettre à mal leur pouvoir d’achat ont été évoquées.
Tout d’abord, le gouvernement pourrait limiter ou geler les revalorisations des retraites. C’est une piste qui avait été retenue lors de la négociation Agirc-Arrco : « au 1er avril 2013, les pensions Arrco progresseront ainsi de 0,8% et celles de l’Agirc de 0,5%. Les deux années suivantes, la revalorisation se fera sur la base d’une inflation minorée de 1,0% (la valeur du point ne pourra pas diminuer en valeur absolue). ». Cette mesure aurait l’avantage d’avoir un impact financier immédiat et a les faveurs du Medef, pour peu qu’elle soit temporaire et ne dépasse pas trois ans.
Elle pourrait se compléter d’une réforme des modes de calcul des pensions. En effet, alors que le calcul des pensions pour les salariés du privé s'effectue sur les 25 meilleures années, seuls les six derniers mois sont pris en compte pour les fonctionnaires. Le rapport Moreau sur les retraites suggère un rapprochement en utilisant une période allant de 3 à 10 ans (avec une intégration partielle des primes). Cette proposition avait aussitôt été violemment rejetée par plusieurs syndicats. Message reçu cinq sur cinq par le gouvernement qui, par la voix de Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales), a estimé que ce n'était pas « une bonne façon d'engager une réforme que d'opposer les uns aux autres ».
Une autre mesure technique, assez similaire, pourrait consister en une augmentation du taux d’appel. Le taux de cotisation est calculé ainsi :
Taux de cotisation = Taux d’acquisition d’un point x Taux d’appel
Le principe est le suivant : quand le taux d’appel augmente, le salarié cotise plus mais cela n’ouvre pas de nouveaux droits pour la retraite. Cette option, préconisée par le Medef lors de la négociation Agirc-Arrco, n’avait finalement pas été retenue. Cette fois, elle fait l’unanimité contre elle et est repoussée tant par le patronat que par les syndicats. Pour Philippe Pihet (FO), « ce serait un très mauvais signal envoyé aux salariés pour le niveau futur de leur retraite », alors que pour Pascale Coton (CFTC) « une telle décision serait ensuite impossible à rattraper » et « le niveau des pensions baisserait durablement ». Cette option ne devrait donc pas être retenue.
Par contre, le taux de CSG pour les pensions de retraites devrait augmenter. Alors que le taux de CSG qui pèse sur les revenus du travail est de 7,5%, les pensions de retraite sont soumises à un régime qui est fonction des revenus :
  • taux de 0% pour les retraités dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 10 000 euros (29% d'entre eux)
  • taux de 3,8% pour ceux qui ont payé moins de 61 euros d'impôt en (15%)
  • taux de 6,6% pour les autres (56%).
Ce barème est « contesté » par la commission Moreau, qui trouve anormal qu’ « un retraité touchant une pension élevée [ait] un taux de prélèvement inférieur à celui d'un salarié rémunéré au SMIC ». Il préconise donc d’aligner le taux à 7,5%, ce qui rapporterait 2,1 milliards d'euros par an. Cette mesure aurait l’avantage, pour François Hollande et le gouvernement, de toucher majoritairement la clientèle politique de la droite.
Les retraités bénéficient, à l’instar des salariés, d'un abattement de 10% lorsqu'ils déclarent leurs revenus. La suppression de cet abattement rapporterait 3,3 milliards d’euros par an. La commission Moreau propose des scénarios intermédiaires :
  • réduction du taux d'abattement
  • abaissement du plafond de cet avantage fiscal, aujourd'hui à 3 660 euros
Cette deuxième option aurait l’avantage, là aussi, d’épargner la clientèle électorale de la gauche.
Les retraités peuvent avoir une majoration de pension de 10% s’ils ont eu au moins trois enfants. Pour les retraités de la fonction publique et des régimes spéciaux, il y a même un bonus de 5% par enfant à partir du quatrième enfant. Toutefois, le montant des majorations est plafonné [2] et ne peut dépasser le traitement ayant servi de base au calcul de la pension dans les régimes de fonctionnaires. La majoration maximale est fixée à 24% à l’Agirc et à 30% à l’Ircantec. Une fiscalisation de ces majorations, actuellement exonérées d'impôt, rapporterait 900 millions d'euros par an.
Le Medef est favorable à l’ensemble de ces mesures impactant les retraités et ne touchant pas directement les entreprises. Par ailleurs, il est favorable à un régime de base unique. L’ensemble des régimes fusionneraient en un seul système de retraite par points à horizon 2020. En outre, le Medef juge indispensable le développement de la retraite par capitalisation, qui a en effet fait ses preuves, comme l’exemple chilien le démontre. Enfin, il souhaiterait favoriser les actuels plans d’épargne-retraite dans les entreprises.

Un calendrier serré pour la réforme
Les partenaires sociaux demandent en tout cas au gouvernement de clarifier ses intentions et même les syndicats les moins virulents commencent à s’impatienter. Ainsi, pour la CGC, « si on n’a rien de concret, cela risque de tourner à la mascarade », et pour la CFTC « il est temps que le gouvernement nous expose clairement les pistes sur lesquelles il va travailler s’il veut vraiment que nous ayons le temps de formuler des propositions ». Quoiqu’il en soit, les minces pistes mises sur la table sont déjà de trop pour la CGT, qui a déjà annoncé qu’elle allait lancer une journée de mobilisation le 10 septembre contre « une énième réforme des retraites ». Elle a été rejointe par FO, Jean-Claude Mailly estimantque « les pistes du rapport Moreau sont lourdes, écrasantes » et qu’ « elles ne sont pas acceptables ». Le calendrier semble en effet assez serré. Après de nouvelles réunions entre le Premier ministre et les partenaires sociaux les 26 et 28 août, François Hollande et Jean-Marc Ayrault devraient trancher. Le projet de loi doit être transmis pour avis aux caisses de la Sécurité sociale et au Conseil d'État au plus tard 11 jours avant sa présentation en conseil des ministres (18 septembre). Il sera ensuite présenté au Parlement au début de la session ordinaire, qui débutera le 1er octobre. S’il est voté, l’impact financier pourrait être estimé pour les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale (PLF et PLFSS) dont l'examen commencera les 15 et 22 octobre.

Conclusion
Le système de retraite par répartition français, à bout de souffle, va donc subir une nouvelle réforme a minima. Les pistes évoquées ne sont que des rustines qui, sans même permettre d’équilibrer le régime, vont tenter de ralentir la vitesse d’aggravation de son déficit. Malheureusement, elles vont aussi peser sur le pouvoir d’achat des Français et augmenter le coût du travail (et donc le chômage). Cette réforme, qui devrait se constituer d’un panachage des différentes pistes évoquées dans cet article, ne sera donc pas pérenne, malgré les incantations de François Hollande qui voulait une « réforme durable », et ne pas « faire comme [ses] prédécesseurs et laisser des ardoises aux autres ». Enfin, le tabou de la retraite individuelle par capitalisation, à laquelle les Français sont de plus en plus favorables, n’a pas encore sauté alors qu’elle devrait être introduite dès que possible.

ACTUALITÉ L'actu du jour Jean d'Ormesson, le maïs OGM et la Troisième Guerre mondiale sont dans le Point du jour

Mais aussi de mauvaises nouvelles pour votre portefeuille aujourd'hui et la canicule qui repart de plus belle... L'actu du 1er août 2013.


- Après des températures records jeudi, il fera encore très chaud vendredi en France, avec de gros risques d'orage, notamment dans l'Ouest.
- Le Conseil d'État a suspendu l'interdiction de cultiver en France le maïs OGM MON810 de Monsanto, ce qui a fait bondir les Verts.
- Augmentation du tarif de l'électricité, baisse du taux du livret A : lesmauvaises nouvelles pour votre portefeuille du 1er août 2013. Du côté d'EDF, en revanche, le moral est au beau fixe avec la plus belle progression du CAC 40 depuis le début de l'année.
Bourse : la Bourse de Paris finit en nette hausse de 1,25 % et passe la barre des 4 000 points.

Monde

Edward Snowden a quitté l'aéroport de Moscou après avoir reçu un asile temporaire pour un an en Russie. Son lieu de résidence est tenu secret.
- Aux États-Unis, lors de son audition devant le juge, le tortionnaire de Cleveland, Ariel Castro, a voulu "demander pardon".
- L'Uruguay est en passe de devenir le premier pays au monde oùl'État contrôle la production et la distribution du cannabis.
- La justice tunisienne a ordonné jeudi la remise en liberté de la Femen Amina Sbouï, dans l'attente de son procès.

Le document du jour

Découvrez l'étonnant discours de la reine d'Angleterre écrit en prévision... de la Troisième Guerre mondiale.

Le livre du jour

Chaque jour, nous vous faisons découvrir le meilleur de la rentrée littéraire. Aujourd'hui, "Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit" de Jean d'Ormesson.

François Hollande est le Gamelin de la guerre économique


La débâcle de juin 1940 fut non seulement l'une des pires défaites militaires, mais le traumatisme majeur de l'histoire de la France au cours du XXe siècle, puisqu'elle déboucha sur l'occupation du pays, l'effondrement de la République, la collaboration du régime de Vichy avec l'Allemagne nazie. La modernisation des Trente Glorieuses, la création de la Ve République qui entendait restaurer le pouvoir de l'État, la construction européenne furent autant de bouleversements fondamentaux visant à interdire la désintégration de la nation et à garantir la liberté. Aujourd'hui, la France est de nouveau confrontée à une menace existentielle qui n'est pas extérieure mais intérieure. La débâcle est économique et non pas militaire, mais ses ressorts sont identiques.
Les historiens ont montré que les deux raisons souvent évoquées pour expliquer le désastre de 1940 sont fausses. Les Alliés ne disposaient d'aucune infériorité matérielle, notamment dans le domaine des armes modernes, puisqu'ils alignaient 4 204 chars, contre 2 439 pour la Wehrmacht, et 4 469 avions, contre 3 578 pour la Luftwaffe. Les soldats français, en dépit de la criminelle impéritie de leur commandement, se sont battus âprement dans des situations désespérées, au prix de 92 000 morts et de 250 000 blessés, et les réservistes ne l'ont nullement cédé en valeur aux soldats de métier.
Marc Bloch a donc vu juste en affirmant que les causes de la défaite ont d'abord été intellectuelles. Il rejoignait le général Erich von Manstein - le stratège ayant inventé la percée des Ardennes puis le fatal coup de faux par lequel les armées alliées furent disloquées en quatre semaines -, qui avait analysé durant la drôle de guerre les faiblesses de l'adversaire en ces termes : "Les Français veulent en toutes circonstances agir avec sûreté ; ils s'exposent à faire détruire leur plan de bataille avant qu'il ait pu être mis à exécution et à être ainsi à la remorque des événements dès le début de l'action. Nous opposons à la façon d'agir des Français la rapidité de penser, de décider, d'ordonner et d'agir."
En 1940, la France n'a pas été battue par des forces supérieures, mais par une stratégie conjuguant l'erreur, le déni de la réalité et l'immobilisme. Confiance absolue autant qu'illusoire dans la ligne Maginot et la forêt des Ardennes déclarées infranchissables. Enfermement statique face à la guerre éclair jugée chimérique et à la mécanique de choc et de vitesse réalisée par l'utilisation conjointe des chars et de l'aviation. Stupeur et passivité face à la surprise et à l'imprévu. Culte de la hiérarchie et du contrôle contre une doctrine d'emploi et de liberté d'action à tous les niveaux. Éloignement du haut commandement des combats et déficience chronique du renseignement et des transmissions.
La crise de la mondialisation amplifie la guerre économique qui déterminera la hiérarchie des continents et des nations au XXIe siècle. Les États-Unis de Barack Obama sont redevenus la nation la plus compétitive grâce aux gains de productivité du travail, à la chute du prix de l'énergie, à la restructuration du secteur financier et à l'investissement dans les technologies de l'information. La Chine de Xi Jinping fait basculer son modèle économique vers la demande intérieure, remonte la chaîne de la valeur ajoutée et internationalise le yuan. Le Japon de Shinzo Abe joue le tout pour le tout en tentant de casser le carcan de deux décennies de déflation par le doublement de la masse monétaire et la dévaluation compétitive du yen. L'Allemagne d'Angela Merkel se réforme en permanence pour devenir un centre d'attraction pour les talents, les entreprises et les capitaux tout en acclimatant sa nouvelle position de seul leader de l'Europe et de la zone euro. Sous les BRICS pointe une nouvelle vague d'émergents, de l'Indonésie et des Philippines au Mexique en passant par le Nigeria.
Dans ce moment d'accélération de l'Histoire, la France de François Hollande se veut une île immobile au milieu des flots déchaînés, mettant en oeuvre, toutes proportions gardées, ces mêmes principes qui firent la déroute de 1940. Déni du réel avec le mantra selon lequel les crises de la mondialisation et de l'euro sont derrière nous tandis que la divine providence de la reprise est apparue. Conduite de la guerre économique du XXIe siècle avec les idées des années 70, de l'économie administrée au modèle "taxer plus pour dépenser plus". Condamnation de la réforme au profit de dérisoires lignes Maginot : sanctuarisation du secteur public ; extension sans fin de l'État-providence ; protectionnisme larvé sous couvert d'écologie ; exaltation de l'exception française. Ignorance des entreprises qui sont l'équivalent des divisions blindées de 1940 dans la compétition mondiale et qui se battent ligotées par les impôts et la réglementation comme de l'environnement neuf créé par la mondialisation et par l'euro. Culte du malthusianisme et de l'étatisme contre le risque, l'innovation et le dynamisme de la société civile. Dénigrement hautain de tout ce qui marche partout ailleurs et reconduite systématique des politiques et des équipes qui ont échoué.
Surtout, la France de 2013 comme celle de 1940 souffre de l'absence de leadership et de stratégie. Comment ne pas retrouver François Hollande sous les traits du général Gamelin, peint par Jacques Chastenet, le grand historien de la IIIe République : "Très fin, très cultivé, grand admirateur de Bergson, fort courtois, il possède un don peu contestable de séduction. Seulement, son intelligence même et l'habitude qu'il a de considérer les questions sous tous leurs aspects paralysent sa volonté. Conférencier persuasif, dialecticien retors, ingénieux faiseur de plans, il se montre plus habile à exposer les difficultés, et parfois à les esquiver, qu'à les trancher. Peut-être aussi n'a-t-il pas, dans le fond de son coeur, parfaitement confiance dans l'outil qu'il est appelé à manier. Bref, il n'est pas, dans le sens plein du mot, un chef.". À l'égal de Maurice Gamelin François Hollande fait partie des hommes qui font plus de mal à leur pays par leur incapacité que nombre d'ambitieux. Son inaptitude à l'action et à la décision dans le monde réel promet non seulement notre économie à la faillite mais menace la République qu'il place à la merci du Front national et l'euro qu'il met dans les mains des marchés financiers.

Le choix de Hollande pour la "nouvelle France"

Le choix de Hollande pour la "nouvelle France"


Le clientélisme, marque de fabrique du hollandisme en détresse, incite le chef de l’Etat à soutenir le communautarisme et, au prétexte de chercher l’ "apaisement", à multiplier les signes de soumission à l’islam politique. Une analyse (Ifop) du vote des Français musulmans fait ressortir que 86% d’entre eux ont donné leur voix à François Hollande au second tour de la présidentielle de 2012, contre 14% à Nicolas Sarkozy.Cette stratégie électoralement payante avait été élaborée par le groupe de réflexion socialiste Terra Nova, qui avait recommandé à la gauche d’abandonner le traditionnel électorat populaire au profit de la "nouvelle France", née de l’immigration extra-européenne. Quand, dans Le Figaro du 25 juillet, Jean-Louis Harrouel écrit : "Electoralement parlant, François Hollande est avant tout le président des musulmans. Ils se considèrent comme ses créanciers et attendaient de lui des mesures en faveur de l’islam qu’ils estiment ne pas être venues", l’universitaire met en garde, avec raison, contre la tentation de satisfaire toujours plus un électorat toujours plus insatisfait. C’est ainsi que le gouvernement s’apprête à lancer, vendredi, un nouveau programme d’aides en direction des "quartiers", tout en assurant (mollement il est vrai) que ces dépenses supplémentaires ne répondent pas aux récentes émeutes communautaristes de Trappes, nées de la verbalisation d’une femme en burqa. Mercredi, Hollande s’est rendu à Clichy-sous-Bois pour faire passer "un message de confiance" aux banlieues. En réalité, ce qui se met en place dans la torpeur de l’été est la capitulation de l’Etat socialiste devant un électorat encouragé à surenchérir dans ses revendications et dans sa posture victimaire. Les "mesures anti-discrimination" réservées aux cités ne bénéficieront ni à l’Ariège, ni à la Creuse, ni au Cantal, les départements classés parmi les plus pauvres de France. Hollande a fait le choix politique d’un favoritisme religieux et culturel qui viole l’unité nationale et qui est, de ce fait, dangereux.


Les contestations qui s’annoncent à la rentrée contre les filiations médicalisées ou la théorie du genre passent à côté de l’essentiel : le prix exorbitant qui va devoir être payé par la nation pour acheter la paix civile des cités en guerre contre la république. Cinquante milliards d’euros ont déjà été déversés par la droite et la gauche sur les banlieues "sensibles".Or les demandes sont multiples, dans la presse cet été, pour inciter l’Etat à investir toujours davantage dans les emplois subventionnés et la rénovation urbaine. Mardi, dans Libération, Naïm Charai,présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, soutient par exemple : "Les quartiers ont besoin d’une aide extraordinaire (…) Nous devons investir massivement dans les quartiers". Mais se dessine, plus gravement, un renoncement de la république "apaisante" à s’imposer dans son autorité face aux provocations de l’islam radical, qui teste la résistance de l’Etat. Le malaise est palpable chez les socialistes confrontés à la loi contre la burqa, qu’ils furent nombreux à ne pas voter, à commencer par Hollande. Même Manuel Valls,apparemment le plus déterminé face à l’islamisme, concède que les contrôles policiers doivent se dérouler "avec discernement". Quant aux principes de l’assimilation et de l’intégration, qui ont structuré l’unité de la nation française, ils tendent à laisser place au nouveau concept de "l’inclusion", qui permet à la "nouvelle France", soutenue par le PS à la ramasse, de revendiquer sa propre identité, dans l’indifférence de celle du pays hôte ; ce qui s’appelle jouer avec le feu.


OGM : l'interdiction du Mon810 suspendue

Le Conseil d'État a annulé jeudi l'interdiction de cultiver en France le maïs transgénique MON810 de la firme américaine Monsanto.
En se basant sur la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne, le conseil d'État estime "qu'une telle mesure ne peut être prise par un État membre qu'en cas d'urgence et en présence d'une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l'environnement".

Interrogé jeudi matin sur Europe 1, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait laissé entendre qu'en cas d'annulation de l'interdiction, le gouvernement prendrait de nouvelles dispositions légales pour interdire ce maïs.

L'interdiction par le gouvernement de cultiver cet OGM en France avait déjà été suspendue en 2011 par la justice pour carence de fondement juridique, avant qu'un nouveau moratoire soit instauré en mars 2012.


IL EST URGENT DE SORTIRE DE L'EUROPE !!!!