TOUT EST DIT

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dimanche 3 novembre 2013

Otages et bananes !

Otages et bananes !


Le miracle n'aura duré qu'une minute : une salve d'applaudissements, sur tous les bancs de l'Assemblée, pour saluer la libération des quatre otages. Un député de l'opposition ose féliciter le gouvernement ! Rare moment d'unité nationale, contrainte, même si elle répond au souhait du président. Sur le tarmac, les otages incarnent la fragile communauté nationale.
Dans la foulée, l'appel de Jean Glavany à exprimer un soutien républicain à Christiane Taubira, victime d'une campagne raciste odieuse, cris de singe et bananes agitées sur son passage, reçoit l'accueil glacial de l'opposition. Vent debout contre la garde des Sceaux, héroïne du mariage pour tous, elle ne voit dans ces appels à l'unité que man'uvres de diversion d'un exécutif aux abois.
Le climat politique, exacerbé par la pagaille au sommet, reste donc soumis aux excès langagiers qui confinent à l'hystérie. Dans l'affaire Leonarda, on a parlé de rafle, de président abject et inhumain ! Oubliée, la « libido sciendi » de saint Augustin, la vérité par la raison.
Le caméléon devient fou sur une couverture écossaise. Ceux qui courent après toutes les opinions les plus populistes, et en rajoutent pour exister dans le cirque médiatique, prennent aussi un risque. Eschyle nous enseigne que « la démesure, en mûrissant, produit l'épi de l'erreur et la moisson qu'on en lève n'est faite que de larmes ».

Le danger de l’épidémie bretonne

Le danger de l’épidémie bretonne


Retraites, budget, fonctionnaires : les trois sujets à l’agenda de la majorité en septembre laissaient présager une chaude rentrée sociale. Finalement, le gouvernement, au prix de quelques concessions et renoncements, avait su éviter les écueils et obtenu une relative paix sociale. Celle-ci pourrait voler en éclat si le mouvement de colère né en Bretagne devait se répandre à d’autres régions de France.
Derrière l’allumette bretonne que constitue l’écotaxe, les deux mois qui viennent de s’écouler ont vu les plans sociaux s’accumuler, tandis que le « ras-le-bol » fiscal théorisé par Pierre Moscovici à la fin du mois d’août prenait tout son sens au fur et à mesure que les feuilles d’impôt sur le revenu arrivaient dans les boîtes aux lettres. Le « ras-le-bol fiscal » s’est ainsi transformé en « ras-le-bol général », les atermoiements du président et du gouvernement sur de nombreux sujets, tels la gestion catastrophique du cas Leonarda, ne faisant que renforcer le mécontentement des Français. Ajoutez à cela un pessimisme ambiant qui tranche avec l’optimisme forcené d’un gouvernement qui répète à l’envi que « la reprise est là » à des citoyens qui ne voient rien venir, et tous les ingrédients sont réunis pour que le pays gronde de colère.
Le danger d’une propagation du mouvement breton tient notamment à ses origines irrationnelles et à ses revendications fourre-tout, sans oublier l’action des populistes de tous poils, Le Pen et Mélenchon en tête, qui n’hésitent pas, par leurs discours, à souffler sur les braises, quitte à participer à une déstabilisation de l’ordre démocratique. Que les citoyens s’expriment dans les urnes n’est que légitime et toutes les élections partielles depuis l’arrivée à l’Élysée de François Hollande ont montré la clarté du message. Pousser à une forme d’insurrection, sous couvert de discours violents, est d’une tout autre gravité.
Alors que le climat politique, économique et social ne cesse de se dégrader, l’exécutif a déjà fait une croix sur les élections municipales et européennes de 2014. Jean-Marc Ayrault tiendra-t-il jusque-là si le mouvement breton fait tache d’huile et que les Français descendent par centaines de milliers dans la rue pour crier leur ras-le-bol face à la crise ? Probablement pas. La chaude rentrée sociale, c’est maintenant ?

Colère bretonne: un risque de contagion

Colère bretonne: un risque de contagion

Un conflit brouillé. Chacun en veut à l’autre mais tous en veulent au gouvernement: à l’image des violences de Quimper, des revendications hétéroclites des manifestants et des récupérations plus ou moins obscènes de certains politiques, la crise bretonne devient de plus en plus brouillée.(Commentaire paru dans Dimanche Ouest-France du 3 novembre 2013) Des patrons licencieurs à côté de salariés licenciés; des éleveurs pressurés par des industriels eux-mêmes dans l’impasse; des grandes enseignes solidaires de ceux qu’elles étranglent; des dirigeants UMP et UDI qui contestent, à côté d’extrémistes, leur propre écotaxe ; des syndicalistes qui défilent à Quimper, d’autres à Carhaix, d’autres qui ne défilent pas, des jacobins et des décentralisateurs... De cette confusion peut naître le pire.
Pour comprendre la colère bretonne, il faut sérier les problèmes. Il y a, pour tout le pays, une panne de croissance, aggravée par la hausse des prélèvements destinée à redresser les comptes publics. Et il y a des particularités propres à la Bretagne ou, en tout cas, à certaines activités fortement représentées dans l’Ouest.
Causes générales et locales. Si l’histoire ne se répète pas, elle offre parfois des similitudes. C’est un peu comme si nous étions revenus en 1675 lorsqu’en pleine récession économique et commerciale, Louis XIV voulut lever de nouveaux impôts, en particulier le fameux papier timbré, pour payer la guerre contre la Hollande.
Mais que ce soit au XVIIè siècle (révolte des Bonnets rouges), ou en 1961 (révoltes paysannes contre l’effondrement des cours), en 1962 (bataille contre les tarifs du rail), en 1968 (le plan routier, portuaire et téléphonique breton) ou en 1969 (le référendum sur la régionalisation annoncé le 2 février par De Gaulle, à... Quimper), le sentiment d’abandon demeure le fil rouge de la virile relation avec Paris.
Au-delà des causes immédiates de la crise, il y a ce que tout le monde sait depuis toujours: l’éloignement géographique, le dumping européen, la fin des subventions auxquelles certains s’étaient trop habitués, le prix de la main-d’œuvre et le poids de la fiscalité sur des produits à faible valeur ajoutée et à faible marge, le sous-investissement et la sous-qualification...
Mais si une partie de l’agroalimentaire est en crise, d’autres branches, qui ont su créer de la valeur, vont bien voire manquent de main-d’œuvre.
Une logique infernale qui tire cette économie par le bas: acheter, produire et vendre toujours moins cher, produire toujours plus pour se rattraper sur les quantités. A ce compte-là, la moindre variation de cours, la moindre concurrence nouvelle, la moindre taxe supplémentaire font des dégâts. Endiguer la contagion. A causes multiples, réponses multiples: agir au niveau européen pour mettre fin au dumping, jouer moins sur la fiscalité et plus sur la dépense publique, déléguer aux Régions ce qu’elles feraient mieux que l’Etat. Ces crises naissent toujours de la panne de croissance, conjuguée à un sentiment d’abandon et à l’impôt de trop. La Bretagne n’est pas la France. Mais les Français pour qui le fardeau fiscal est d’autant plus insupportable que menace le chômage pourraient bien se sentir un peu bretons.

Les 343 salauds et leurs détracteurs ont-ils lu Les Mille et Une Nuits ?


Ce que nous connaissons des histoires racontées chaque nuit par la belle Shéhérazadeau sultan, qui, envoûté par ses récits, renonçait à lui couper la tête, est à peu près aussi riche que les textes figurant sur un timbre-poste. Dans leur version intégrale - et non expurgée
Les Mille et Une Nuits comptent pas moins de six tomes, admirablement traduits par un orientaliste belge du nom de Mardrus. J’en suis l’heureux possesseur depuis peu.
Un tel trésor ne peut pas ne pas être partagé. J’incite donc Mme Taubira (et accessoirement Mlle Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits de la femme) à plonger dans ces pages. Il est vrai que, rythmées par des « Allah le miséricordieux », elles frôlent parfois la monotonie. Mais on ne s’y ennuie quand même pas. À chaque page ça fornique, ça s’accouple et ça copule. Non, non, ce n’est pas pour ça que je recommande ce livre à Christiane Taubira et à Najat Vallaud-Belkacem !
On y décapite beaucoup et parfois on découpe au poignard. Ça fourmille d’esclaves : tous des nègres (dans le texte). Ils sont laids, affreux, répugnants, mais dotés d’une virilité exceptionnelle. Eh oui ! cette angoisse (qui a survécu jusqu’à notre époque contemporaine) du mâle blanc confronté à la supposée puissance sexuelle du noir date du XIIe siècle et a éclos dans l’Arabie pas si heureuse que ça ! Les femmes, elles, suscitent la même crainte. Toutes des s… ! Elles sont folles de leurs corps, avides d’étreintes à répétition. Il est vrai qu’au harem elles devaient supporter d’interminables attentes avant que leur seigneur et maître daigne - car il avait du monde à satisfaire - s’occuper d’elles.
Bien sûr que le rapport aux femmes a changé depuis dans le monde arabo-persan. Mais il reste quelque chose de la belle époque évoquée par Les Mille et Une Nuits. Ainsi, le Parlement de Téhéran vient de voter une loi autorisant les pères iraniens à épouser leurs filles adoptives dès l’âge de 13 ans. 13 ans, et déjà des s… !
Les Mille et Une Nuits ne nous cachent aucun détail sur les ravages du désir féminin. Dès que le sultan, l’émir ou le cheikh ont le dos tourné (une guerre, un voyage), elles s’adonnent à la plus abominable des débauches. Et avec qui ? Mais avec les esclaves ! Avec les nègres si virils et si infatigables. Bien entendu, avec Shéhérazade, la morale triomphe toujours, car la belle veut sauver sa peau. Le sultan, l’émir, le cheikh reviennent, apprennent la vérité sur ces horribles copulations et coupent la tête à tout le monde*.
Les Mille et Une Nuits, en dehors de leur aspect sanglant et érotique, demeurent une source utilement consultable par les historiens et par certains ministres. L’esclavage s’y étale comme le chose la plus naturelle du monde. Et les esclaves sont tous noirs. Il y en eu des millions et des millions razziés ainsi sur le continent africain par les tribus arabes. L’Europe, bien plus tard, a suivi le mouvement. L’esclavage a formé une tache honteuse sur la civilisation européenne.
Mais pas une tache indélébile, contrairement à ce qu’a voulu nous faire croire la loi mémorielle de Mme Taubira. Des hommes ont écrit, lutté et payé de leur vie par milliers (la guerre de Sécession aux États-Unis) pour abolir la honte esclavagiste. C’est à l’honneur de la civilisation européenne.
Il n’en est pas de même dans d’autres pays au passé esclavagiste jamais cités, jamais nommés. Pourquoi sommes-nous les seuls à devoir expier pour nos fautes ? Pourquoi sommes-nous les seuls à avoir mené un long et difficile combat pour l’émancipation des femmes après avoir libéré des esclaves des chaînes que nous leur avions mises ? J’ai pensé que Mme Taubira pourrait trouver quelques nouvelles lumières dans Les Mille et Une Nuits. J’ai donc appelé son service de presse pour proposer de lui envoyer mes précieux six tomes. On m’a répondu que la garde des Sceaux était occupée à lire La Case de l’oncle Tom.
À la même époque, en Europe, les troubadours chantaient l’amour courtois. C’était joli. Il n’empêche que, s’agissant des femmes, les mâles chrétiens n’étaient pas loin de partager l’opinion de leurs ennemis musulmans. Ainsi, quand les chevaliers très-chrétiens partaient pour la croisade, ils obligeaient leurs épouses à porter des ceintures de chasteté. Pas très beau tout ça. Mais ça valait quand même mieux que de couper des têtes à leur retour.
A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Atlantico éditions), 2013Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

Les prix sont des "machines à rétrécir les écrivains"


Lundi 4 novembre, à 13 h, l’on connaîtra le nom du lauréat du prix Goncourt 2013. Si cette annonce n’a plus les honneurs de l’ouverture des JT français, elle n’en demeure pas moins majeure pour le monde de l’édition. Que penseraient les initiateurs du plus convoité des prix littéraires de ce qu’il incarne aujourd’hui ? Fruit de quinze années de recherches, "La Littérature à quel(s) prix ?" (La Découverte, 245 pp., env. 22 €) dresse le panorama d’une exception française (de plus). Maître de conférence en littérature française à l’université de Paris-Ouest, Sylvie Ducas y analyse l’histoire et les enjeux d’un phénomène touché par l’inflation - il existe plus de 2 000 prix littéraires chez nos voisins et"chaque jour ou presque en voit naître un nouveau".
Les prix convoquent les "fantasmes du grand écrivain et du chef-d’œuvre", écrivez-vous. En quoi est-ce un fantasme ? 

La valeur esthétique comme le jugement littéraire sont relatifs. Je parle de fantasme parce que le grand écrivain et le chef-d’œuvre sont inscrits dans l’imaginaire collectif, depuis la IIIe République qui en a fait une icône sociale et publique. Les prix sont les avatars de formes, d’usages, de pratiques de sociabilité littéraire très anciennes, celles des cénacles, des salons, etc. Cet imaginaire du grand écrivain est alimenté par l’Académie française qui, depuis le XVIIe siècle, est une institution qui a un rôle politique : elle se sert de la littérature et de la langue comme vecteurs du sentiment national. 

Un des principes testamentaires d’Edmond Goncourt était de mettre en évidence le "meilleur roman de l’année". N’était-ce pas, dès le départ, une utopie ? 

Bien sûr, parce que le meilleur roman de l’année, cela ne veut pas dire grand-chose. Mais il y a tout de même l’idée d’une excellence littéraire désignée par une instance, qu’Edmond de Goncourt pose au cœur de son testament et de la création de son académie. Le but, c’est d’abord d’être une contre-Académie française et permettre aux écrivains d’être à l’abri du besoin. Elle se crée à une époque où le naturalisme et le roman n’ont pas de droit d’entrée à l’Académie française. 

Au fil du temps, on a vu une démocratisation des jurys, qui sont passés des professionnels aux journalistes, puis aux anonymes et aux lycéens. Est-ce une bonne chose ? 

Oui, parce que cela favorise une diversification culturelle. Pour moi, c’est un impératif pour qu’il y ait une démocratisation culturelle et littéraire. Je pense que le fait qu’il y ait des instances concurrentes, même amateurs, oblige les instances traditionnelles à être plus exigeantes et plus regardantes sur leurs propres jugements.

Cette diversification se répercute dans les choix et aide à s’opposer au "monstre Galligrasseuil"… 

… qui a longtemps régné. Cela ouvre la porte, qui était étroite, à d’autres éditeurs et à d’autres types de littérature qui n’avaient pas bonne presse, que j’appelle les mauvais genres : le policier, la fantasy, la BD, etc. A une époque de surproduction éditoriale, il est heureux que le public ait divers endroits où regarder et se référer. 

Que penseraient les frères Goncourt de la présence de Bernard Pivot et de Pierre Assouline dans leur académie ? 

Je crois qu’ils n’aimeraient pas (rires). Ce n’est pas nouveau : André Billy a été le premier chroniqueur et critique entré à l’académie Goncourt sans être écrivain, en 1943. Or, c’était tout de même la marque de fabrique du Goncourt de n’avoir à sa table que des écrivains. L’entrée de professionnels du livre dans l’académie signe une mutation : la littérature est une industrie culturelle qui s’affiche comme telle. 

En quoi les prix sont-ils devenus "des machines à rétrécir les écrivains" ? 

Car c’est un dispositif hybride, qui donne de la valeur littéraire tout en étant pris dans des logiques marchandes. Si le but était, au début du XXe siècle, de désigner un chef-d’œuvre, on a l’impression aujourd’hui qu’on réduit les écrivains à des poulains dans des écuries d’auteurs. L’autorité et l’aura de l’écrivain se sont effondrées dans ce système des prix. Qui ne sont qu’un miroir grossissant de ce qui se passe dans le champ littéraire français. Raison pour laquelle je parle d’écrivain minuscule, par égard à ce qu’il devrait être : un écrivain majuscule. C’est lié aux logiques d’industrie culturelles, qui induit une rotation rapide des titres : on fait de l’éphémère autour de la littérature, ce qui ne permet pas à l’écrivain de s’installer dans le temps long, d’y inscrire son œuvre. Ce qui est inquiétant. Il faudrait éviter que les prix décernés ne soient que des prix d’éditeurs, liés uniquement aux questions de distribution, promotion ou publicité du livre, car c’est désastreux. 

D’autant qu’au final, ce sont les distributeurs qui sont les grands gagnants des prix : ils empochent 30 % du prix du livre… 

Ils ont su habilement tirer parti d’un système où, au départ, les premiers prix Goncourt étaient attribués sur un zinc, dans un bistrot. C’est la presse qui en a fait un événement, et les éditeurs une manne pour eux, car très vite les prix littéraires sont devenus vendeurs. 

Vous reprochez aux prix d’induire une "normalisation du transgressif". Ce nivellement vers le plus grand nombre dessert-il la littérature ? 

Il dessert ce que j’appelle la littérature exigeante, celle qui est du côté d’une avant-garde littéraire, du renouveau, de l’inédit. Toute institution a pour effet de transformer le transgressif en canon, en classique : on ne peut échapper à cet effet institutionnel. D’autant que les prix ne sont pas faits pour désigner une innovation littéraire, ils proposent une littérature lisible par le plus grand nombre. Ce qui exclut de fait des écritures plus confidentielles, plus exigeantes, plus difficiles, qui nécessitent plus de temps pour atteindre le public. 

Enfermée dans sa logique des prix, la France est-elle capable de réinventer un espace pour ses auteurs, "au cœur du texte", selon vos mots ? 

Je suis un peu inquiète mais demeure optimiste. On est dans une période de mutation, des configurations excitantes se dessinent. Je ne pense pas que le système des prix soit menacé, il va prendre d’autres formes, le numérique lui donnera des contours nouveaux, il y aura du mauvais et du bon. Je pense que c’est un système à repenser pour mieux l’utiliser au service de la littérature et des écrivains, qu’il faut défendre et accompagner. On ne devrait plus être dans une logique où seule compte la circulation des livres, quoi qu’on écrive. Mais refaire des machines de guerre, dont parlaient les Goncourt, et créer des instances intelligentes, de qualité, où on fait entendre des voix professionnelles ou amateurs qui parlent littérature, sont capables d’argumenter, pour ouvrir une compétition qui a réduit le champ de ceux qui y accèdent.

Marée de bonnets rouges sur Quimper contre l'écotaxe


QUIMPER, Finistère (Reuters) - Des milliers de personnes coiffées de bonnets rouges se sont rassemblées samedi à Quimper (Finistère), où des heurts ont éclaté avec la police malgré les appels au calme, pour défendre l'emploi en Bretagne et réclamer la suppression de l'écotaxe.
La manifestation a rassemblé plus de 10.000 personnes selon la préfecture et plus de 30.000 personnes selon les organisateurs, réunissant salariés de l'industrie agro-alimentaire, artisans, agriculteurs, transporteurs routiers, pêcheurs et chefs d'entreprise.
En milieu d'après-midi, des heurts ont éclaté entre une centaine de manifestants et les forces de l'ordre rassemblées près de la préfecture du Finistère qui ont répliqué à des jets de projectiles en faisant usage de lances à eau et de grenades lacrymogènes.
La préfecture a signalé plusieurs blessés légers lors de ces échauffourées.
Dans le département voisin du Morbihan, un portique de contrôle de l'écotaxe est tombé samedi après avoir été incendié par des manifestants à proximité de Saint-Allouestre.
Pour symboliser les difficultés que traverse actuellement la Bretagne, notamment dans le domaine agro-alimentaire, les manifestants ont installé des dizaines de pots de chrysanthèmes multicolores près de la préfecture et aux abords de la place de la Résistance.
"Tous mes voisins sont dans l'agro-alimentaire ou dans la pêche, ces chrysanthèmes, c'est pour montrer que la Bretagne est en train de mourir", a dit à Reuters Armelle, une assistante sociale de 46 ans, venue de Brest.
Les manifestants portaient des bonnets rouges, en référence aux révoltes paysannes bretonnes de la fin du 17e siècle.   Suite...
PAS D'UNANIMITÉ
Une délégation de 250 à 300 employés de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau, qui doit bientôt fermer et supprimer 850 emplois, avait fait le déplacement ainsi que des ouvriers de Marine Harvest, dont le site de Poulaouen, dans le Finistère, qui compte environ 400 postes doit aussi fermer.
Portant un maillot orange frappé des mots "Marine Harvest, salariés en colère", Céline, 35 ans, travailleuse intérimaire dans cette société, s'est dite insatisfaite de la suspension de l'écotaxe décidée par le gouvernement, même si cette taxe qui devait entrer en vigueur le 1er janvier n'a pas eu d'incidence sur la situation de son entreprise.
"Je demande sa suppression parce que c'est toute la Bretagne qui va être pénalisée", a-t-elle déclaré à Reuters, ajoutant qu'avec les fermetures d'usines "les commerçants, les artisans, ne pourront plus vivre".
"C'est un jour qui fera date", a lancé, devant une forêt de drapeaux bretons et du haut d'un podium qui réunissait différents représentants syndicaux, le maire de Carhaix, Christian Troadec (Divers gauche).
Ceint d'une écharpe aux couleurs blanches et noires de la Bretagne, l'élu a également demandé la fin du dumping social en Europe qui selon lui mine l'emploi et l'économie en Bretagne.
La manifestation quimpéroise n'a toutefois pas fait l'unanimité puisque certaines organisations, telles Europe Ecologie Les Verts, la CGT, la FSU, le Parti communiste ou encore le Front de Gauche, ont appelé à un autre défilé à Carhaix, jugeant ambigus les mots d'ordre du défilé quimpérois.
"A Quimper, on reste sur l'écotaxe, mais l'écotaxe ce n'est pas le problème des salariés, c'est le problème des patrons", a déclaré à Reuters Anne-Véronique Roudaut, secrétaire départementale de la CGT, syndicat par ailleurs favorable au principe de l'écotaxe pour des raisons économiques et écologiques.
EELV Bretagne a estimé de son côté que la question de la taxe poids lourds n'était qu'un écran de fumée destiné à masquer les responsabilités des principaux acteurs patronaux de l'agro-alimentaire dans la faillite du modèle breton.

Antidotes


Quels antidotes au Front national ?

A quel corps appliquer l’antidote ? Au corps social ? A des parties de ce corps, le citoyen, le politique, le politicien ? Quels sont les symptômes qui seront pris en compte ? Le désintérêt des citoyens manipulés depuis si longtemps par des politiciens qui font passer leurs intérêts ou ceux des lobbys qui les ont portés au pouvoir, avant une politique conduite pour le bien des peuples ? L’environnement économique dicté par le pouvoir financier qui commande dans l’ombre, ce qui rend les « changements » de gouvernements inutilement ridicules ? La déstabilisation générale des sociétés de par le monde, appelée, par ceux qui en sont les pilotes, mondialisation ?
On n’applique pas des antidotes à un thermomètre ! Déliquescence des institutions, échec de l’éducation, de l’intégration, du vivre ensemble, dans un environnement où ont été glorifiés la réussite personnelle, l’individualisme, le « tout le monde uni contre tous les autres », la culpabilisation…
La solution ? Une constituante dans laquelle ce ne seront pas aux hommes (et femmes) de pouvoir, d’écrire les règles du pouvoir, mais à un panel de représentants des différents corps de la société, en vue de la mise en place d’une réelle démocratie.
Une révolution calme, celle des chrysanthèmes ou, selon la saison, des pâquerettes, dans laquelle seront mis sur la touche tous les politiciens plus ou moins corrompus. Car ceux qui s’intéressent à la vie publique le savent, notre République a laissé s’établir à tous les niveaux une corruption asphyxiante. Vous le savez, vous journalistes qui recevez régulièrement les messages des lanceurs d’alertes, que vous ne pouvez traiter tant ils sont nombreux.
En dehors de cette solution, si la révolte sanglante liée aux conditions économiques n’éclate pas avant, en 2017 c’est la guerre civile qui nous attend.

La publicité qui dérange

Un de ces soirs, au détour d'une énième publicité sur nos petits écrans, mon jeune voisin me demanda qui était cette dame, tout habillée de rose, qui rampait sur le capot d'une limousine noire à la faveur d'une pub pour "PMU.FR".
Je ne pus que constater, hélas, l'immonde cruauté des images étalées là, sur nos écrans par des publicitaires et des commanditaires sans scrupules.
Le 22 novembre prochain, cela fera 50 ans que John Fitzgerald Kennedy a été assassiné à Dallas. Images terribles qui ont marqué le monde et toute une époque.
Comment le CSA a-t-il pu autoriser une telle chose ?
A quand une publicité sur fond de 11 septembre 2001, de crash du Concorde, de tsunami du Japon, de Treblinka ou Dachau : « Vous n'y étiez pas ? La chance est avec vous. Pariez maintenant. »
Pour aller jusqu'au bout de l'abjection, pourquoi les taches de sang et cervelle sur le tailleur rose n'ont-elles pas été reproduites dans la pub ?

L'ÉGALITÉ FAUSSE BONNE IDÉE


J’aime trop les femmes, nos compagnes attentionnées et protectrices, pour leur éviter les pièges nombreux et dangereux de l’égalité à tout crin. Ce dogme, porté par des féministes fondamentalistes soutenues par des reîtres opportunistes et des enrôleurs payés à la commission, s’est imposé comme une nouvelle donnée évidente et exigeante de la société. Tout individu sceptique (mâle bien entendu) se voit immédiatement renvoyé aux temps obscurs, mais pas si lointains (1944), quand les femmes étaient encore des reléguées de la citoyenneté.
Après la naissance, en 1974, d’un secrétariat créé par Giscard d’Estaing, ce que l’histoire passée au peigne fin nous aide à comprendre, et après des intermittences diverses selon les convictions et attentes politiques, l’orthodoxie rigoureuse appliquée à cette règle fondamentale a conduit à instaurer un ministère des Droits des femmes, contenu sémantique qui évoque implicitement l’inégalité faite aux hommes !
Une égalité également partagée impliquerait un ministère symétrique confortant l’espace masculin, non ?
Sous Hollande, qui a créé ce ministère à part féminine entière, Najat Vallaud-Belkacem est en même temps porte-parole du gouvernement. C’est dire qu’avec cet amplificateur, assisté de celui bénévole, en sous-main, pour ne pas dire par la bande, de Dame Trierweiller, le sort laissé aux hommes appelle réaction et lucidité avant qu’il ne soit trop tard.
Les attributions de ce ministère sont évocatrices et ambitieuses, et il semble bien que depuis Françoise Giroud, alors chargée de la « Condition féminine », l’objectif est passé du constat raisonnable à celui de la lutte des sexes, et même dans ses excès d’interprétation à la suprématie du sexe naguère dénommé « faible » ! Il suffit de constater que, de la condition féminine qui sous-entendait une image encore vénérée, on est passé au pluriel des droits des femmes qui évoque clairement une armée et un combat guerrier !
Qu’on en juge, sans entrer dans les détails exhaustifs ou scabreux :
– Égalité professionnelle : « Valoriser les entreprises qui ont pris le sujet à bras le corps », à condition que celui-ci ne soit défendant ;
– Droit de disposer de son corps : jusqu’à nier la petite contribution pourtant vitale de l’homme ? Le géniteur compte pour des prunes ! IVG versus ADN ;
– Parité : des femmes partout, comme les hommes ? Chiche ! Et inversement. Alors pourquoi un ticket homme/femme pour les élections régionales de 2015 ? Pourquoi pas un troisième de sexe indéterminé, pour surveiller les deux premiers, comme au bon temps de la STASI ?
– Lutte contre les violences : oui, bien sûr, mais aussi les violences psychologiques réciproques ;
– Lutte contre les stéréotypes : « Tous les moyens de déconstruire, par le savoir, les préjugés qui s’opposent à l’égalité véritable. » Victoire de la théorie du « genre » ! Qu’en pensent les Français musulmans ?
J’aime trop les femmes pour croire qu’elles vont renoncer à la séduction et aux plaisirs de la mode, des cosmétiques, du « fitness » pour être belles en souffrant, et des magazines de plus en plus nombreux où elles puisent avec délectation et voracité les recettes de leur pouvoir sur les hommes.
J’aime trop les femmes pour leurs différences et qualités qui sont compassion, imagination, créativité, sensibilité, douceur, réactivité, même si elle est parfois maladroite ou irréfléchie. Surtout, je m’incline avec une humilité admirative devant cette capacité à utiliser les deux hémisphères cérébraux en maîtrisant plusieurs activités simultanément, alors que nous sommes des besogneux de la tâche unique.
J’aime trop les femmes pour qu’on en fasse des hommes !