TOUT EST DIT

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mercredi 12 février 2014

À L’HEURE DES COMPTES

À L’HEURE DES COMPTES


Sans surprise, comme la plupart des observateurs, la Cour des comptes a émis des doutes (de gros doutes) sur les objectifs budgétaires du gouvernement. Ramener le déficit à 3 % du Produit intérieur brut paraît largement irréalisable. Même les efforts n’y suffiront pas. La reprise tarde. D’ailleurs, à long terme, personne ne voit où dénicher 50 milliards d’économies d’ici à 2017. Il faudra faire bien plus que de limiter les frais de bouche des ministères ou mener la chasse aux niches fiscales. Il faudra surtout afficher une détermination qui n’a pour l’instant pas dépassé le stade des promesses… non tenues. Après le catastrophique pari de l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année 2013, François Hollande s’apprête donc à subir un deuxième revers sur un thème présenté à juste titre comme un enjeu majeur. Au point que l’on peut s’interroger sur la pertinence de la stratégie du chef de l’État. Vingt et un mois après son élection, le président en exercice multiplie les engagements (chômage, impôts, dépenses…), comme s’il était toujours en campagne et donc non tenu à une obligation de résultat. Une attitude qui se paie au prix fort dans les sondages. Adage bien connu : les bons comptes font les bons amis.

Les comptes de Migaud

Les comptes de Migaud


Si la Cour des comptes n'existait pas, faudrait-il l'inventer ? Question récurrente qui ne se pose guère qu'une fois par an, c'est-à-dire au moment de la publication du rapport des magistrats de la rue Cambon. Ce rapport est attendu avec une impatience et une curiosité qui n'ont d'égale que la propension des acteurs publics à l'enterrer aussitôt sans en tirer la moindre leçon. Dès lors, pourquoi mobiliser les 735 magistrats de cette juridiction au budget de fonctionnement annuel de 214 millions d'euros ? À quand un rapport de la Cour des comptes sur l'utilité réelle de ses travaux ?
On sait bien que l'institution n'a pas de pouvoir contraignant ou de sanction et qu'elle doit se contenter (nous aussi) de simples recommandations d'opportunité. Sauf qu'il découle de cet exercice vaguement « gratuit », un sentiment de frustration pour le citoyen et une impression de ressassement des mêmes tares du système. À quoi bon remuer la vase de nos gabegies publiques si cela ne sert qu'à attiser des jalousies ? Personne, dans notre beau pays, n'est enclin au rabotage de ses avantages acquis.
À cet égard, il suffit de voir le tollé suscité chez les cheminots par la dénonciation des généreuses « facilités de circulation » (pour ne pas dire billets gratuits) accordées aux agents de la SNCF et à leurs familles. Dans une riposte instantanée, les salariés du rail ont pointé les avantages tarifaires des agents EDF-GDF, les bons de transport des parlementaires, les diverses niches fiscales, etc. Le profiteur, c'est l'autre !
Dans ce climat d'immobilisme lié au poids des lobbies et autres corporatismes, l'exemple devrait venir d'en haut. Hélas, le gouvernement est le premier à considérer les prévisions des cassandres de la rue Cambon comme autant d'avertissements sans frais. Peu importe que le premier président, Didier Migaud, regrette l'excès d'optimisme du pouvoir et déplore sa façon de s'en remettre « de manière irraisonnable » à une amélioration de la conjoncture pour réduire nos déficits. Ce n'est pas vraiment une nouveauté. Il n'y a que la gauche pour ignorer le rabâchage des « comptes de Migaud ».

« Réactionnaires », disent-ils… Prenons-les au mot !

« Réactionnaires », disent-ils… Prenons-les au mot !


Il y a treize jours, à propos de la Manif pour tous du 2 février dont les participants s’opposaient à la théorie du genre, Le Mondetitrait : Le réveil de la France réactionnaire. Nous avons eu droit, deux jours plus tard, dans un autre quotidien de gauche, à l’interview d’une « historienne spécialisée de la droite » Mme Danielle Tartakowsky, diagnostiquant le retour d’une « France maurrassienne, même sans le savoir ». Comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, la « France catholique conservatrice », cette France « moisie », ferait du Maurras en toute ignorance de cause. Une France « conservatrice tant que la droite était au pouvoir, devenue réactionnaire depuis le retour de la gauche… ». En réaction sans doute à l’idéologie gouvernementale et aux provocations ministérielles ? Pour deux autres rédacteurs de ce même journal, « François Hollande alimente l’hydre réactionnaire ». En lui jetant en pâture des morceaux saignants de « réformes sociétales » qu’il est ensuite parfois contraint de lui retirer de la bouche ?
Jeudi, toujours dans Libération, Alain Duhamel, l’un des oracles les plus écoutés du monde politique, dressait ce constat navré : « La France vire à droite ». Il résumait par ailleurs les causes de ce virage : « crainte du chômage, peur du déclassement, effroi de l’insécurité, obsession d’un déclin dont les Français tiennent désormais le gouvernement pour responsable. (…)Des fractions de plus en larges de la société civile paraissent avoir atteint un point d’exaspération tel que des protestations de masses deviennent possibles, voire redoutables. Fiscalité, famille, chômage, insécurité peuvent soudain coaguler ou exploser ». Plus loin, Duhamel citait les résultats d’une enquête du Centre d’études de la vie politique (Cevipol) : « institutions dévalorisées, personnel politique méprisé, sentiment d’échec absolu partagé, (…) déclinisme triomphant,demande pressante d’autorité, nostalgie du chef charismatique ». Une mauvaise météo politique pour une gauche déjà à moitié sinistrée.

L’erreur permanente
Il y a un an, Michel Rocard, dans un ouvrage écrit en collaboration avec l’utopiste Pierre Larrouturou, avertissait : La gauche n’a plus droit à l’erreur. Un droit dont cette dernière a pourtant abondamment usé et abusé au cours de ses 21 mois de pouvoir : errements, fautes, fourvoiements, bévues… Tous les quiproquos possibles et imaginables ! Une politique où la confusion le dispute aux aberrations en tous genres, y compris celui de la théorie du même nom. Avec cette gauche au pouvoir, ce n’est plus tout à fait la révolution, mais l’erreur qui est permanente.
Le Times de la semaine dernière s’interrogeait : François Hollande peut-il réparer la France ? Avec sa fameuse « boîte à outils », évoquée lors d’une conférence de presse ? Des outils avec lesquels le bricoleur élyséen n’a réussi qu’à provoquer des courts-circuits dans la société française, dont il est en train de faire sauter les plombs. Même dans son propre camp, où la gauche du PS, irresponsable par nature, conteste son « pacte de responsabilité ».

Pape Diouf sur le terrain
Avant qu’il ne soit rattrapé par son affaire d’arbitrage truqué, certains espéraient, tandis que d’autres le redoutaient, voir Bernard Tapie briguer de nouveau la mairie de Marseille. Cela nous aurait au moins rajeuni de quelques années. Mais la justice ayant mis une nouvelle fois l’ancien président de l’OM hors-jeu, c’est un autre ex-président de ce club de foot qui est entré mercredi dernier sur le terrain de l’élection municipale marseillaise : Pape Diouf !
Patrick Mennucci, le candidat socialiste, avait espéré attirer ce dernier sur ses listes. Mais finalement l’ancien journaliste sportif et ex-dirigeant de club, qui refuse de se laisser « phagocyter par les idéologies et les partis », a préféré faire bande à part et prendre la tête de listes assez composites, réunissant des militants de diverses associations, d’anciens socialistes, des dissidents écologistes, des élus du MoDem et des laissés pour compte de tous horizons… Une candidature qui contrarie le PS. Bien sûr, Pape Diouf argumente que ses listes « de la diversité » permettront à la gauche de « ratisser plus large » pour le second tour. Mais auparavant elles risquent, lors du premier tour, d’affaiblir dangereusement le PS. Pape Diouf est populaire à Marseille (les sondages lui donnent d’entrée de jeu 5 % des suffrages), surtout dans les quartiers nord. Ses électeurs potentiels seront, pour beaucoup d’entre eux, soustraits à l’électorat du PS. Et entre les deux tours, les fusions entre les listes de Pape Diouf et celles de Patrick Mennucci risquent de faire quelques étincelles.
Pape Diouf qui veut, comme Chirac en 1995, « réduire la fracture sociale », avance aussi comme objectif et alibi à sa candidature une volonté de récupérer des électeurs tentés par le Front national. En réalité, sa candidature pourrait bien avoir l’effet inverse : faire monter le FN en pourcentage en lui permettant peut-être de dépasser les 20 %. Ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. La première victime de cette candidature de l’ancien dirigeant sportif semble bien être le Front de gauche. Pape Diouf va-t-il marquer contre son camp ? C’est bien ce qu’espèrent Jean-Claude Gaudin et, pour le Front national, Stéphane Ravier. Et ce que, de l’autre côté, redoutent Patrick Mennucci et Samia Ghali…

Grenoble : gauche contre gauche
A la vue des derniers sondages, le PS s’inquiète pour trois villes qu’il pensait, jusqu’au début de ce mois, pouvoir conserver sans problème : Toulouse, Strasbourg et Reims. Ce n’est plus tout à fait aussi sûr aujourd’hui. « Depuis quinze jours, on sent nettement une plus grande implication du national dans le vote des gens » constate la socialiste Adeline Hazan, maire de Reims. Ce national aux effets délétères effraie tout particulièrement les élus de gauche. Sauf à Paris où le national, si handicapant soit-il, ne semble toujours pas contaminer la campagne d’Anne Hidalgo. Il est peu probable que la présence, lundi soir, de Nicolas Sarkozy (très applaudi par les militants UMP) au meeting de NKM suffise à inverser les courbes des deux femmes. Anne Hidalgo tient nettement la corde.
Petite spécificité grenobloise. Dans la capitale dauphinoise, la gauche est solidement implantée. Les socialistes, qui occupent la mairie depuis 1995 (année des ennuis judiciaires de l’ancien maire RPR Alain Carignon) pourraient néanmoins se voir bousculés, non pas par la droite, mais par une autre liste de gauche, en plein essor, « Grenoble pour tous », réunissant les écologistes, le Parti de Gauche et des associatifs. Si « Grenoble pour tous » devançait le PS, ce serait l’éclatant symbole du rejet à gauche de la politique économique conduite par François Hollande. De la France « réactionnaire » à l’aile progressiste du PS, Hollande réussit à faire l’union contre lui. Une union pour le moins hétéroclite…
L’UE sur les roses
La semaine dernière, un entretien téléphonique d’une secrétaire d’Etat adjointe américaine, Victoria Nuland, piraté et aussitôt posté sur YouTube, a provoqué quelques émois chez les diplomates et chefs d’Etats européens. Mme Nuland, à propos de l’Ukraine, invitait les représentants de l’UE à aller « se faire foutre ». Dimanche dernier, les Suisses ont, en quelque sorte, renouvelé à l’UE la même invitation. En attendant sans doute celle du 25 mai prochain, lors des élections européennes, où les électeurs français ne manqueront pas, à leur tour, d’inciter les eurocrates — autre variante mais même effet — à aller se faire voir chez les Grecs…

Le chantier d'«une «refondation de la politique d'immigration »

La question de l'intégration est celle de l'avenir de la société française. Un rapport de la Cour des comptes de novembre 2004 relatif à l'accueil et à l'intégration des populations migrantes a posé clairement les enjeux: «La situation d'une bonne partie des populations issues de l'immigration la plus récente est plus que préoccupante. Outre qu'elle se se traduit par des situations souvent indignes, elle est à l'origine directe ou indirecte de tensions sociales et raciales graves, lourdes de menaces pour l'avenir.» Ces phrases prophétiques, dont Philippe Séguin, premier président de la Cour, fut l'inspirateur, ont été écrites quelques mois avant l'incendie des banlieues françaises, en octobre 2005, et des événements aussi graves deVilliers-le-Bel deux ans plus tard. Les acteurs de terrain, maires, travailleurs sociaux, agents publics qui interviennent dans les cités sensibles, qu'ils se disent de gauche ou de droite, sont unanimes pour affirmer que depuis lors les tensions restent vives et qu'il suffirait d'un rien pour embraser de nouveau le pays. La perception de ceux qui vivent au quotidien la réalité des quartiers dont la population est à 50 % originaire de l'immigration extra-européenne, où le taux de chômage des jeunes, frappés par l'exclusion, l'échec scolaire et la violence, dépasse les 40 %, est aux antipodes de la vision angéliste qui prévaut dans les réunions interministérielles et sous les ors des palais de la République.
Deux visions de l'intégration partagent la classe politique française. L'ancienne majorité, jusqu'à 2012, privilégiait une approche assimilatrice, celle du creuset républicain. Elle avait instauré dès 2003 un contrat d'accueil et d'intégration, rendu par la suite obligatoire, par lequel le primo-arrivant s'engageait à apprendre le Français et à respecter les lois et les valeurs de la République, tandis que l'Etat lui fournissait une formation au français d'environ 300 heures. L'obtention d'un titre de résident de 10 ans (après plus de 5 ans de séjour régulier) était conditionnée au respect des termes de ce contrat. La nouvelle équipe au pouvoir développe une philosophie différente de l'intégration, axée sur la mise en avant de la différence et de l'origine: valorisation non du français mais des langues d'origine, création d'un centre franco-maghrébin, mise en place de filières d'accès spécifiques à la fonction publique, etc. Elle prend ainsi le risque de favoriser la division et d'attiser les tensions dans la société française.
Ces dispositifs sont en tout cas sans aucun rapport avec la gravité de la situation d'une partie du territoire

français. La vérité, c'est qu'aucune intégration n'est envisageable tant que la France ne parviendra pas à maîtriser le flux d'immigration. Un référendum de type suisse contre «l'immigration de masse», extraordinaire révélateur de la tension qui règne sur ces questions dans toute l'Europe, ne répondrait pas à la complexité du dossier, qui appelle une action en profondeur et dans la durée. Le fond du problème français, c'est l'incapacité à gérer l'arrivée, chaque année depuis deux décennies, d'environ 200 000 migrants (hors Union européenne), dont une majorité sur motif familial ou par régularisation, plus 50 000 à 70 000 demandeurs d'asile, et dont beaucoup ne repartent jamais, dans un contexte de 3,3 millions de demandeurs d'emploi, de faillite des comptes publics et de pénurie de logements. Quand nous faisons venir ou laissons entrer des personnes dont beaucoup n'ont pas d'emploi et pas de logement en France, ne sont pas francophones, nous favorisons l'exclusion, la ghettoïsation, le repli identitaire et la fragmentation du pays. La France doit être un pays ouvert et hospitalier, mais à condition d'organiser son immigration dans des conditions compatibles avec son modèle social. A cet égard, il n'existe aucune solution miracle. Le règlement des questions d'intégration et donc d'immigration passe par un travail de terrain extrêmement laborieux et courageux consistant à combattre le flux d'immigration illégaleen reconduisant les migrants clandestins à la frontière plutôt qu'en les régularisant, à livrer une lutte intransigeante envers les abus à la demande d'asile et à l'immigration familiale, à maîtriser les visas et les frontières, à relancer la coopération et le codéveloppement avec les pays d'origine qui ont obtenu de vrais succès ponctuels - ignorés - dans les années 2003-2012. À vrai dire, nous n'y sommes jamais parvenus, par manque de volonté et de constance. Si nous ne le faisons pas, nous laisserons se développer des tensions civiles qui, faute de s'exprimer comme en Suisse, par un référendum, se traduiront par une fracture dramatique de notre pays.

A Bruxelles, la course à la présidence est ouverte


Ce n’est pas encore la guerre à la succession, mais c’est la course à la présidence européenne qui est ouverte. Pourquoi faire ? Sans programme ni projet, le prochain risque d'être le dernier.
Alors que le mandat de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européennes expire en octobre 2014, la course à la succession est lancée, du moins en coulisse. A priori, la Commission européenne attire déjà 4 candidats non déclarés mais sérieux si on en croit les efforts qu’ils font pour se crédibiliser. 
Le premier de ces candidats serait une candidate : Christine Lagarde, actuelle directrice  générale du FMI. Elle ne ménage pas ses efforts pour être présente en Europe. Dans les capitales européennes comme à Bruxelles. Ses efforts se concentrent pour souligner les besoins urgentissimes de la CEE, à savoir de la croissance.  Ceci dit , en bon avocat , elle a suffisamment d’habileté pour ne froisser aucun des partenaires de poids en optant pour une politique de redressement, en particulier sachant que c’est un sujet de mésentente.
Christine Lagarde, parce qu’elle ne fâche personne, qu’elle parle l’anglais et parce qu’elle est une femme non engagée sur le terrain électoral (elle n’a jamais été élue, ce qui pourrait être un avantage) Christine Lagarde serait soutenue par Paris, Londres, et Berlin.
Christine Lagarde a un inconvénient. Si elle se déclarait, elle devrait le faire le 5 mars prochain, ce qui l’obligerait à démissionner de son poste au FMI alors qu’elle y est normalement pour encore deux ans. Ça ferait désordre d’autant que ça ne serait pas la première fois qu’un DG du FMI ne termine pas son mandat. Le précèdent était spécial. Pas comparable.  
Le deuxième candidat non déclaré serait Jean-Claude Junker, l’ex-Monsieur Euro. UnLuxembourgeois qui connait sans doute le mieux le fonctionnement de la Commission européenne, membre du PPE, le Parti populaire européen, fédération des partis conservateurs européens comme la CDU ou l’UMP. Il pourrait être politiquement le mieux placé après les prochaines élections européennes. Junker est le candidat de Madame Merkel, la chancelière allemande.
Le troisième candidat sera sans doute Martin Schulz responsable du parti socialiste allemand qui se réjouit d’avoir à ferrailler avec Monsieur Junker, mais ne se fait guère d’illusions. Il n’est pas le candidat du gouvernement allemand.
Le quatrième candidat pourrait être Michel Barnier, commissaire européen représentant de la France. Il a pour lui, son expertise, sa connaissance de la Commission, et un bilan plutôt positif. Il est quasiment et officiellement soutenu par Jean-François Copé le président français de l'UMP, ce qui n’est pas forcément un atout. Il l’a dit et répété à Mme Merkel.
Théoriquement, les candidats doivent se déclarer avant le 5 mars. Après quoi, les chefs d’État et de gouvernement désigneront un président qui devra être adoubé par l’Assemblée européenne.
Ce processus qui fait la part belle aux jeux politiciens ne va pas améliorer la perception des institutions européennes par les français.
Les opinions publiques auraient aimé que les chefs d’État et de gouvernement définissent un cahier des charges, des objectifs et des moyens. Bref, ce changement aurait pu être l’occasion d’une refonte de l’europe, d’une  réforme et d’une meilleure organisation solidaire. Quelle Europe, à combien, et pourquoi faire ?
Personne n’a oublié que depuis la crise de 2008, le président de la Commission n’a été guère présent, ni utile. Mr Barroso n’a servi à rien dans les processus de sauvetage. Tout s’est joué ente la France,  l’Allemagne, et la banque centrale. Manuel Barroso n’a pas été d’une aide débordante.
Faute d’un tel changement, l’Europe va continuer à se délabrer. Le prochain président sera donc nommé par la France et l’Allemagne. Ou plutôt par l’Allemagne  avec l’accord de la France. Mais Il faudra beaucoup de talent à l’heureux élu pour réanimer l’Europe, puis la zone euro … Sinon, il risque fort d’être le dernier.

L'affiche d'Anne Hidalgo dévoilée: Twitter accuse Photoshop


MUNICIPALES - Après Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est au tour de son adversaire socialiste Anne Hidalgo de faire les frais des esprits taquins sur Twitter. La candidate à la mairie de Paris a dévoilé ce mercredi 12 février sa nouvelle affiche de campagne. Un portrait on ne peut plus classique, accompagné du slogan de la première adjointe de Bertrand Delanoë "Paris qui ose".
Campagne municipale oblige, Anne Hidalgo a confié la réalisation de son affiche tirée à 30.000 exemplaires à l’agence graphique H5 installée dans la capitale. "La photo s’est imposée à nous comme une évidence", a commenté dans Le Parisien Jean-Louis Missika, le co-directeur de la campagne d’Hidalgo. "Elle a été très peu retravaillée", souligne encore l'agence.
Problème: de très nombreux internautes se sont justement étonnés du rendu graphique de ce portrait, beaucoup s'indignant que l'image ait été trop retouchée à l'aide du logiciel Photoshop. Il n'en fallait pas plus pour stimuler l'imagination des moqueurs et de ses détracteurs.
Toujours à la pointe de l'actu, Les Guignols de l'Info avaient déjà anticipé cette affiche de campagne à leur manière.
La candidate UMP à la mairie de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet avait connu des soucis similaires avant même que son affiche de campagne n'ait été dévoilée. La députée de Longjumeau avait organisé un concours pour que les internautes puissent choisir eux-mêmes l'affiche qu'ils préféraient. Ce qui avait donné lieu à une nouvelle avalanche de détournements.

Combien vaut la marque Libération ?


Engagé dans une lutte pour sa survie, le journal pourrait se transformer radicalement. Quel impact ce changement aurait-il sur la valeur de son nom et son logo ? Réponse avec Marcel Botton, président de Nomen, société spécialisée dans la création et la stratégie de marques.
Comment peut-on évaluer la valeur d'une marque?
Marcel Botton: Cela dépend de plusieurs critères, par exemple si la marque est installée ou si elle se lance. En général, on distingue trois manières de calculer la valeur d'une marque. D'une part, la valeur du marché. On recherche alors des transactions de marques comparables. On peut aussi considérer la valeur de la marque lors de sa création. Enfin, on peut estimer le coût que cela prendrait à une autre entreprise pour avoir la même notoriété.
Est-ce possible de calculer la valeur de la marque Libération?
On peut en faire une estimation mais il est presque impossible d'en calculer la valeur précise. Si l'on applique la méthode de la valeur comparative, c'est-à-dire la somme à débourser pour obtenir la même notoriété, la marque Libération doit valoir plusieurs centaines de millions d'euros.
Si le journal Libération venait à disparaître, un autre média pourrait-il reprendre son nom?
La marque Libération est déposée à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle, NDLR) et est très bien protégée. Elle ne peut être utilisée par un tiers dans plus de quinze domaines, dont ceux des médias, de la librairie ou de la publicité. Ce ne serait donc pas possible.
Et son logo?
Libération a déposé sa marque avec une identité graphique. Cela intègre donc le logo. Ce n'est pas une très bonne chose. Déposer les deux en même temps affaiblit la marque parce qu'un logo vieillit plus rapidement qu'un nom de marque. Il évolue dans le temps, est souvent retouché tous les cinq à sept ans et il faut alors redéposer un dossier pour le protéger.
La valeur du logo est-elle toujours liée à celle de la marque?
Il faut savoir si le logo est relié au nom de la marque, si celui-ci apparaît dans le logo notamment. Le symbole de Nike (la virgule, NDLR) par exemple n'est pas du tout lié au nom de la marque et pourrait être utilisé séparément. Si le logo intègre le nom, la valeur d'une marque comprend en général aussi le logo. Celui-ci est rarement complètement séparable de la valeur de la marque, donc sa valeur intrinsèque est difficilement mesurable.
Lorsqu'une entreprise change d'activité, est-ce préférable de changer de marque?
La valeur d'une marque est déterminée par sa notoriété dans son secteur d'activité. Changer de domaine d'activité va nécessairement diminuer la valeur de la marque. Néanmoins, mieux vaut garder l'ancienne marque pour bénéficier de son capital notoriété. Surtout dans le cas de Libération, qui par le passé s'est notamment distingué grâce à ses petites annonces. S'il se transformait en réseau social, il reviendrait donc à un domaine d'activité contenu dans ses gènes, tout en capitalisant sur sa notoriété.

Clooney veut aider les Grecs

George Clooney a demandé aux Britanniques de rendre à la Grèce un trésor, qui lui avait été retiré au 19e siècle.
Dans son nouveau film The Monuments Men, l'acteur joue un expert qui recherche des pièces de valeur volées par les nazis, et l'histoire l'a poussé à participer au débat sur les statues en marbre d'Elgin.
Elles ont été dérobées à Athènes au début des années 1800 et sont maintenant exposées au British Museum de Londres, et les autorités grecques tentent depuis des années de les récupérer.
George Clooney a donc abordé le sujet lors d'une conférence de presse en Allemagne, lors de la promotion de son film, et a demandé à l'Angleterre de restituer les pièces à la Grèce.
«La Grèce est un très bon exemple», a-t-il confié. «Ce ne serait pas une mauvaise idée de leur rendre. Je pense que ce serait même une bonne idée. Ce serait juste. [...] Selon moi, c'est la chose à faire.»

Municipales à Paris : voici l’affiche d’Anne Hidalgo


Pour réaliser son affiche de campagne - que nous dévoilons ici en avant-première - Anne Hidalgo s’est adressée à l’agence graphique parisienne H5. Un choix qui ne doit rien au hasard : «Pour nous, il était important de nous entourer de graphistes parisiens, agissant donc en terrain connu», indique-t-on dans l’entourage de la candidate  à la mairie de .
La facade bien ravalée,
hyper photoshopée
En s’adressant à H5, Hidalgo a aussi opté pour un parti-pris assez radical. Car l’agence - qui s’est fait connaitre en 1996 avec la pochette jaune fluo Super Discount de la compil des nouveaux groupes musicaux de la French Touch (, Air, Cassius...) - aime se démarquer aussi bien dans le champ graphique qu’esthétique. En 2010, son film d’animation Logorama a remporté à Hollywood l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation et un César l’année suivante à Paris.
Contacté par l’équipe de la candidate socialiste, le collectif de la rue du Faubourg-Poissonnière (Paris 9è) a réagi au quart de tour. D’autant qu’il venait de produire une exposition à La Gaîté Lyrique confrontant communication politique et communication de marques dans la société. «Il a été extrêmement facile pour nous de travailler avec une candidate qui a un propos très clair, qui n’a rien à cacher», explique Charlotte Camille, une des chevilles ouvrières de H5. 
Moderniser les codes de l'affiche politique
Regard direct de la candidate capté par la photographe Inès Dieleman, cadrage serré avec en arrière-plan la ville en flou. «La photo s’est imposée à nous comme une évidence», commente Jean-Louis Missika, le co-directeur de la campagne d’Hidalgo. «Elle a été très peu retravaillée, souligne-t-on chez M5. En bas, nous avons choisi pour le nom de la candidate et le slogan Paris qui ose une typographie massive, très frontale et affirmative». La marque de fabrique de l’agence.
Réalisé sous la direction artistique de Rachel Cazadamont, le document entend moderniser les codes en vigueur de l’affiche politique traditionnelle, jugée «trop plan-plan, ringarde ou ultra-informative». «Un message, une candidate, une ville, nous on n’est pas dans la décoration», proclame Charlotte Camille. 

Ou comment montrer du doigt la communication de la concurrente NKM qui, «telle une love-marque sur-joue la sympathie avec un logo en forme de coeur.» H5, qui pour la première fois travaille directement sur une campagne politique, produit aussi des vidéos visibles sur le site d’Anne Hidalgo. Tirée à 30 000 exemplaire, l’affiche, elle, est destinée prioritairement aux panneaux électoraux et aux annonces des événements de la campagne.



L'Homme le plus puissant du monde...


Est une femme. Peu de Français la connaissent. Et pourtant, son influence sur leur vie quotidienne est plus importante que celle d'un ministre des Finances ou même d'un président. Janet Yellen, la patronne de la banque Centrale Américaine s'est exprimée hier pour la première fois devant le Congrès et les marchés lui ont fait une standing ovation.
Examen de passage réussi pour la nouvelle patronne de la Banque Centrale Américaine.
Quand la femme la plus puissante du monde, plus puissante même que l’homme le plus puissant du monde, s’exprime pour la première fois devant le Congrès Américain c’est un évènement. Et une réussite à en juger par l’envolée des indices boursiers américains.

Quels ont été les points clés de son intervention ?
Le mot continuité. Par rapport à la politique de son prédécesseur. Son indifférence également par rapport au chaos des dernières semaines sur les marchés émergents. Elle les a cités mais considère que la politique de la FED ne doit être guidée que par les intérêts économiques américains. Et une vision de l’économie américaine qui nécessite à la fois des taux bas pendant encore très longtemps mais une continuation du ralentissement de l’utilisation de la planche à billets.

Et donc une hausse des marchés
C’est toujours aussi spectaculaire de voir qu’une déclaration à Washington a un effet sur tous les indices boursiers du monde. Sans exception. Les Français dans leur grande majorité ne connaisse pas Janet Yellen et pourtant elle a plus d’impact dans leur vie quotidienne que la plupart de nos leaders. 

Le billet de Michel Schifres

Le chevalier blanc


La Cour des Comptes exagère. Toute à son rôle de chevalier blanc, elle ne mesure pas les conséquences de ses oukases. Qu’elle ait raison n’induit pas qu’elle ne puisse avoir tort. Ainsi elle s’insurge contre les billets gracieux ou à prix très réduit dont bénéficient les cheminots et leur entourage à la SNCF. Evidemment les syndicats s’opposent à toute remise en cause. Non bien sûr par souci de préserver un privilège mais parce qu’il s’agit, selon l’un d’eux, d’un « marqueur fort de la culture cheminote ». L’argument, d’une grande modernité par le langage, est évidemment imparable. D’autant que le choix de la Cour pose une redoutable question. Car enfin, compte tenu de l’état des voitures, des retards et des grèves, qui prendra encore le train s’il n’y a plus de gratuité ?

Pacte de responsabilité : les vapeurs se dissipent

Pacte de responsabilité : les vapeurs se dissipent



C’est une des grandes spécialités du président de la République d’avoir toujours su concilier dans son camp des points de vue différents. Certains l’ont souvent admiré pour sa capacité de synthèse, d’autres se sont montrés exaspérés de le voir ainsi naviguer entre les contraires, promettant mezzo voce aux uns et aux autres ce que chacun voulait entendre. C’est de la politique dans ce qu’elle a de plus habile, c’est l’art de rassembler disaient les uns. C’est de la politique dans ce qu’elle a de pire, c’est l’art de tromper disaient les autres. Mais aussi loin qu’ils s’en rappellent, tous ont connu le moment où l’habileté de François Hollande se dissipait, où ses promesses s’évanouissaient.
Un mois à peine après sa conférence de presse de la mi-janvier, c’est le même phénomène qui se produit. Tous ceux qui avaient été surpris et parfois même endormis par son hymne à la social-démocratie se réveillent en même temps. Les vapeurs se dissipent, le discours apparaît aujourd’hui dans sa vanité. Ainsi, à peu près au même moment, des deux côtés de l’Atlantique avons-nous vu se défaire cette habile construction politique que le chef de l’Etat avait tenté de bâtir. C’est une partie du PS, ici, qui lançait l’assaut contre le virage du Président, le rappelant à son discours d’il y a deux ans, lorsqu’il dénonçait la finance, son ennemi sans visage, et qu’il promettait de tordre le bras aux Allemands en les obligeant à renégocier le Traité européen. Et c’est le patron du Medef, à Washington, qui profitait du voyage présidentiel pour confier aux journalistes que, non, il n’y aurait pas de contreparties aux baisses de charges promises sous le label du Pacte de responsabilité. Un mois pour dissiper le brouillard et révéler la fragilité du pari hollandais. Un mois pour perdre encore un peu plus la main.

L’homo-socialistus

L’homo-socialistus
Ce que j’écris en ce moment est le fruit d’innombrables conversations de couloir, de cantine ou de café… Le socialiste aujourd’hui, militant, engagé, notable du PS, n’est en aucun cas un homme de gauche au sens traditionnel du terme. Il se dit de gauche, bien entendu, parce que cela fait bien, cela fait propre et net, mais il est tout le contraire d’un homme de gauche. Les classes populaires, la misère, la pauvreté, la maladie, le malheur, la souffrance d’autrui ne l’intéressent absolument pas, ne lui inspirant qu’une vague répulsion instinctive. Attaché à son confort matériel, à son aisance quotidienne, dans les beaux quartiers et les bonnes écoles, il n’y renoncerait pour rien au monde. Son idéologie procède d’une vague réminiscence de mai 68, teintée de maoïsme anti-bourgeois et d’utopie de la table rase sous réserve de ne pas toucher à ses intérêts. Lui-même archétype du bourgeois, il se rattrape en guerroyant contre ce qu’il croit être la société bourgeoise et ses valeurs, la famille, l’enfant, la religion. Il prône l’ouverture des frontières comme outil de renouvellement de la société. Il vit dans un monde virtuel, en lutte avec les démons réactionnaires, racistes et fascistes. Son but ultime: conserver les places conquises ces dernières années dans la sphère politique, la haute administration, l’entreprise, les médias… Pour cela, il est prêt à tout, au prix des ruines, au prix du sang (des autres). 2017 ne l’inquiète pas trop. Malgré l’impopularité du pouvoir, il est fermement convaincu que le président Hollande sera réélu à la faveur d’un duel de second tour avec Mme le Pen. Il mise tous ses espoirs en ce scénario et désormais, le dit ouvertement. Ce dernier doit rester à l’Elysée à n’importe quel prix, même sans programme, sans objectif, toujours plus rejeté, mais il doit rester et c’est tout ce qui compte.  D’où le choix ostensible du fn comme adversaire privilégié, destiné à lui donner le leadership de l’opposition et l’omniprésence quotidienne de ce courant politique, du matin au soir, dans les médias inféodés. Son pire ennemi n’est d’ailleurs pas le fn mais Nicolas Sarkozy dont le seul nom inspire à l’homosocialistus des frissons d’horreur. "Il ne reviendra jamais!", assène-t-il d’un ton péremptoire. Non, je ne caricature rien je répète ce que j’entends chaque jour! Hélas, quand on voit la débacle prolongée de notre camp politique, son incapacité chronique, obtuse,  à écouter l’appel au secours des Français, à définir une ligne lucide et réaliste, à renouveler les idées, les têtes et les équipes, quand on voit ces députés battus aux législatives, parfois à la suite de scandales, se raccrocher aux listes européennes, on se dit que le scénario du pire, celui de l’homo-socialistus, n’a rien d’invraisemblable.